AvideceWopyBalab

Alors qu’on était encore dans l’euphorie de cette fin de match explosive face aux Pays-Bas, l’équipe de France a concédé un match nul surprenant face au Luxembourg, 136e nation de la FIFA. Rien d’alarmant pour le moment pour des Bleus qui ont encore leur destin entre les mains.

Mais ce petit camouflet permet au moins de se rappeler que rien n’est jamais acquis. Encensés par tous suite à cette fin de match folle face aux Pays-Bas, sifflés par un public de Toulouse qui n’a que rarement l’occasion de les voir à l’œuvre : les Bleus ont pu voir la versatilité de leur public cette semaine. Malgré la déception, on va rester un peu plus mesurés en se disant que même à notre niveau, on a tous connu un match sans, où rien ne sourit, où on concède le match nul face à une équipe moins forte et où on s’offre même une frayeur, à savoir ce poteau qui aurait pu rentrer face à un Lloris sans réaction.

Hommage aux pieds carrés

Restons factuels : les Bleus ont toujours la main, et le spectre des 2 matchs restants, dont celui face à la Bulgarie, ne réveillera pas les démons de 93. On ne va pas tomber dans le cliché en accusant les Tricolores d’avoir manqué d’humilité. Ce facteur est trop difficile à mesurer, et on n’a pas vu non plus les joueurs tenter des petits pont inopinés. C’est surtout de précision technique qu’il a manquée à cette équipe. D’habitude loin d’être manchot dans cet exercice, Kurzawa a été catastrophique dans ses centres. Aucun n’a trouvé preneur alors qu’il a eu de nombreuses opportunités. Si le Parisien ne sera jamais Willy Sagnol, on l’a connu bien plus inspiré qu’hier soir. Excellent face aux Pays-Bas, Lemar n’a pas réussi à briller sur coups de pieds arrêtés, lui qui régale régulièrement dans cet exercice à Monaco. Enfin, Griezmann qui a toujours été létal face aux buts adverses (mis à part en finale diront ses détracteurs, mais la rencontre d’hier n’en était pas une) a également échoué à trouver la mire.

Et le leadership dans tout ça ?

La victoire contre les Pays-Bas ne faisait pas de la France la meilleure équipe du monde, le match nul contre le Luxembourg n’en fait pas la plus mauvaise.

Et maintenant ?  Le pouvoir offensif des Bleus reste réel, mais certaines choses doivent le compléter. On pourra notamment pointer du doigt un esprit de révolte peu prononcé. Lors d’un match couperet face à Naples la saison dernière, le Real Madrid se retrouvait en difficultés quand Sergio Ramos mettait un taquet au milieu, prenait un carton jaune, et en profitait pour haranguer de façon assez véhémente ses troupes. 3 minutes plus tard, les Madrilènes marquaient un but. En équipe de France, si la qualité technique est indéniable, où sont les leaders ? Qui va jouer le rôle de Sergio ? Aux cadres que sont devenus Koscielny, Pogba et Griezmann de jouer ce rôle. Capitaine, Lloris ne peut pas être dans le coeur du jeu puisqu’il est gardien… En 98, Blanc et Deschamps le faisaient. En 2006, Thuram, Makelele et Zidane avaient repris le flambeau. En 2016, on peut dire ce qu’on veut, mais Evra était là pour ça aussi. Et pour 2018 ?