AvideceWopyBalab

On se posait la question, on a la réponse : ce sera donc l’Argentine qui affrontera la France en huitième de finale. Le Pérou gagne pour l’honneur, tandis que la Croatie continue sa balade.

Très loin du rêve bleu

Certains ont posé leur après-midi pour voir le match, d’autres l’ont regardé sur un écran au bureau… Le dernier match des Bleus sur ce premier tour, bien que sans danger pour la qualification française, était attendu. Et il faut être lucide : tout le monde a été déçu. Peu emballant, avec un bloc danois très bas et des joueurs français qui ne prennent pas leur chance de loin pour faire sortir la défense adverse, le public n’a rien eu à se mettre sous la dent. Pourtant, avec Lemar, Griezmann ou Dembélé, il y a largement de quoi, sur le papier, se faire plaisir. Mais pour la troisième compétition internationale consécutive, la France se contente d’un 0-0 pour son dernier match de poule. Finalement, on a été presque naïfs d’espérer autre chose.

Ce qu’on a vu et retenu

  • Même si on aurait aimé le voir faire face à Poulsen (préservé) ou à Bendtner (blessé avant la compétition), Kimpembe a montré qu’il savait répondre sur le plan des duels. On ignore si sa présence aide ou responsabilise  Varane, mais on a trouvé le capitaine du jour particulièrement solide et autoritaire.
  • Kanté et Nzonzi ont été bons à la récupération et dans les duels, mais aucun n’a su amener de créativité dans l’entrejeu. En même temps, cette tâche était plutôt celle de Lemar ou Griezmann, mais les deux joueurs se sont beaucoup baladés pour être disponibles, ont touché pas mal de ballons, mais souvent dos au but adverse, et sans réussir à prendre de la vitesse.

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  • Dembélé, qui était titulaire pour la seconde fois en trois rencontres lors de ce premier tour, a de nouveau été décevant. Le numéro 11 n’a jamais joué dans le bon tempo, gardant le ballon quand il était préférable de lancer un coéquipier, et forçant ses centres. Il n’a pas beaucoup aidé défensivement un Sidibé à la ramasse, fébrile défensivement avec notamment cette relance de la tête plein axe, et maladroit offensivement.
  • En 20 minutes, Fekir a marqué des points, plus que certains titulaires. Le numéro 18 a proposé des solutions à ses partenaires, tout en sollicitant Schmeichel en frappant. Cela semble anodin, mais il a été un des rares à tenter.

  • Il faut un équilibre parfait pour réussir la volée de Carrillo sur le premier but péruvien. Chapeau.
  • Pour ce qui devrait être son derenier match avec le Pérou en Coupe du monde, Guerrero termine avec une passe décisive et un but. Pas mal.

  • Malgré plusieurs occasions, dont une énorme action collective sauvée in extremis à la 33e, et de belles opportunités en seconde période, l’Australie est restée stérile. C’est moins facile sans un penalty de Jedinak.
  • Buteur sur un enchaînement magnifique, dangereux sur un coup franc renvoyé par le poteau, Messi n’a pas été le sauveur, mais il a fait le job, tout en montrant du caractère, comme sur ce tacle dans les arrêts de jeu. C’est toujours plus qu’Higuain, qui a galvaudé la balle du 2-1 à une dizaine de minutes de la fin, crispé comme s’il jouait une finale.

  • A la recherche du plaisir plus que du résultat, on milite forcément pour des joueurs comme Banega. Sa passe pour le but  de Messi est tout simplement sublime, une merveille parfaitement dosée.
  • En première période, on a retrouvé le Di Maria de 2014 (sa meilleure année). Omniprésent, précieux dans la conservation du ballon comme dans la percussion, l’Argentin a fait plaisir à voir… jusqu’à ce qu’il s’éteigne peu à peu, en seconde période.
  • Mascherano sent malheureusement le poids des années. Lourd sur ses appuis, il a été en difficulté à chaque accélération adverse, notamment lorsque Musa l’a laissé sur place en seconde période. En outre, il est fautif sur l’égalisation de Moses, en concédant le penalty. Bon, il a au moins pour lui ce côté dur au mal, comme l’atteste le fait qu’il joue le visage ensanglanté comme si de rien n’était.

  • Moses a un mental en acier. D’une part, il transforme le penalty de l’égalisation pour le Nigeria. D’autre part, il se permet, à 1-1 à 20 minutes de la fin, de tenter et réussir un tacle glissé dans sa surface, pour stopper un jouer argentin lancé à pleine vitesse.
  • Ce sont les joueurs adverses qui jouent au ralenti, ou Musa qui est vraiment beaucoup plus rapide ? On opte pour la seconde option.

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  • En seconde période, l’Argentine et le Nigeria ont évolué dans un climat où la tension était palpable, où chaque équipe était au bord de la rupture au fur et à mesure que le match avançait. Presque un match à élimination directe. On aurait aimé, pour la beauté du jeu, que l’action amené par la vitesse de Musa, où Ighalo laisse passer pour Ndidi, aille au fond.
  • Le football est fou. La délivrance argentine provient d’une volée du pied droit de Rojo, défenseur gauche(r) de Manchester United, probablement le joueur le moins technique du onze argentin. Cette Coupe du monde est critiquable sur bien des aspects, mais les fins de matches sont souvent folles. Et c’est déjà énorme.

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  • Auteur d’une frappe sur la barre et d’un but, sur une action qu’il initie lui-même, Badelj rappelle la qualité du banc croate. Car devant lui, il y a Modric, Rakitic, Kovacic, Brozovic…
  • En se procurant une dizaine d’occasions, l’Islande n’a pas été ridicule face à la Croatie. Mais ils ont été beaucoup trop maladroits pour espérer gagner.
  • Anormalement discret dans le dernier geste, Perisic a mis un but qui va lui faire le plus grand bien. Quand le gaucher est en confiance, il fait très mal.

Les résultats du jour

Danemark 0-0 France
Australie 0-2 Pérou
Nigeria 1-2 Argentine
Islande 1-2 Croatie