AvideceWopyBalab

L'équipe de France s'offre un second titre mondial au terme d'une finale assez étrange, complètement folle même. Le football se joue à onze, et à la fin, c'est qui gagne.

Deschamps, l’homme fort du football français

Il n'était pas le plus beau joueur de sa génération et encore moins celui de l'histoire du football français, qui a eu Kopa, Platini ou Zidane dans ses rangs. Pourtant, même s'il n'a pas gagné trois fois la Ligue des champions, ou qu'il ne compte aucun Ballon d'or, Deschamps est l'homme providentiel du football français, le capitaine qui a mené les croisades les plus marquantes, le guide qui a fait chavirer un peuple dans le bonheur. S'il n'a pas participé à l'Euro 84, évidemment trop jeune, il est capitaine de France 98, de l'Euro 2000 et sélectionneur de cette édition… sans compter qu'il était aussi capitaine de l'OM pour le seul sacre d'un club français en Coupe des clubs champions, l'ancêtre de l'actuelle C1.

Critiqué pour son pragmatisme, pour son incapacité à faire de chaque rencontre une ôde au football champagne alors qu'il dispose d'un vivier incroyable en attaque, Deschamps ne vit que pour la victoire. Lui n'a pas de style défini comme Guardiola, il prend ce dont il dispose, et fait en sorte que ça soit le plus solide possible, pour maximiser les chances de gagner. Alors oui, cela peut donner une première période bizarre, où les Bleus, sans rien proposer ou presque, arrivent à mener au score. C'est aussi le propre des grandes équipes de chercher un résultat, même en jouant mal. Rien que pour ça, Deschamps est un grand entraîneur et l'homme qui a le plus apporté au football français.

Ce qu’on a vu et retenu

  • La première période des Bleus a été indigeste, avec une fébrilité dingue en défense… et pourtant, le score était de 2-1 à la pause. Un but suite à un coup franc obtenu miraculeusement par Griezmann, un penalty suite à un corner obtenu sur un long ballon de Lloris, et la Croatie qui a le moral dans les chaussettes.
  • Une finale se gagne et on oublie tout. Ainsi, Lloris a choisi le meilleur moment pour faire son horreur de dribble raté face à Mandzukic, quitte à relancer le suspense et à nous donner des sueurs froides. Et puis, ses arrêts de malade sur les matches précédents font partie des fondations de ce succès. Bravo capitaine.

  • Une finale se gagne, et on oublie tout. Kanté, formidable jusque-là, a perdu un nombre inhabituel de ballons, était en retard sur les duels qu'il anticipe mieux que quiconque d'ordinaire, bref, il a raté son match. Mais on lui pardonne tout, victoire oblige (et grosses performances jusqu'à la finale aidant).
  • Se coltiner Hazard puis Perisic, c'est tout sauf une promenade de santé. Bravo à Pavard qui a fait de son mieux, quitte à prendre parfois le brouillon, ce qui est logique et inévitable.

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  • Mandzukic continue à marquer en finale. Si ce n'est pas en position acrobatique, c'est contre son camp ou suite à une bourde. Le Croate aime rendre les choses atypiques en finale, pourquoi pas. Dommage qu'il ne gagne pas plus souvent, car il est vraiment bluffant de réalisme au fur et à mesure que le niveau monte.
  • Regard de tueur, allure de viking, Vida est aussi et surtout un sacré défenseur, qui a sauvé les meubles plusieurs fois.
  • Meilleur joueur de la compétition, Modric ne s'est pas caché, mais n'a pas réussi à mettre les siens en orbite.

  • Le réalisme, c'est aussi ce qui fait la différence entre un loser magnifique, et un gagnant, beau ou non. En seconde période, on avait l'impression que tout pouvait rentrer.
  • Critiqué pour son bilan vierge de buts, Giroud est malgré tout important pour cette équipe qui a montré qu'elle était perdue lorsque Deschamps a placé le trio Griezmann-Dembelé-Mbappé que réclamait le peuple. Ne pas avoir pris Lacazette a probablement conforté cette importance, mais qui va s'en plaindre ? Premier défenseur de l'équipe, quitte à oublier qu'il était attaquant, meilleur dos que face aux buts, la grande tige a servi les siens.

  • Pas mal, le coup de filou qui fait mine de temporiser sur coup franc pour envoyer Pogba seul dans la surface. Dommage que la Pioche ait raté sa volée. Bon, après son gros match, son but, son activité défensive pour aider Pavard, qui lui en voudra ? Pas nous.
  • Mbappé, 19 ans, buteur en finale de Coupe du monde, meilleur jeune de la compétition, titulaire indiscutable au PSG comme en équipe de France, numéro 10… Le joueur qui court plus vite que le vent, plus vite que le temps, semble bien parti pour durer, puisque son ambition affichée est monstrueuse, puisqu'il affirme vouloir aller plus loin encore. Champion du monde, il n'y a pas grand-chose au dessus pourtant.

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  • En bon soldat, Griezmann s'est battu pour le bien de l'équipe, laissant la lumière aux autres, participant au jeu au milieu, se montrant infatiguable au pressing, et montrant un mental d'acier sur penalty. La longue attente avant de tirer ne l'a pas affecté, chapeau bas.
  • Comme ceux de 98, les 23 joueurs, le staff, et tous ceux qui ont participé de près ou de loin à ce succès méritent toutes nos félicitations et nos remerciements. Leur jour de gloire est arrivé.