AvideceWopyBalab

La marche était trop haute, infranchissable, et l’équipe de France de Deschamps allait, comme en 2014, tomber face à une sélection plus forte qu’elle. La France ne devait son parcours, comme en 2014, à un tirage au sort qui lui a permis de se défaire de faibles sélections, avant de chuter au premier obstacle significatif. C’est ce que beaucoup pensaient. Tout faux.

Deschamps, la victoire est en lui

Le football a ceci de moche que la seule vérité provient des résultats. Guardiola, malgré tout son apport en titres et au niveau du jeu pour le Bayern Munich, restera par exemple un cas controversé en Bavière, puisqu’il n’a pas gagné la Ligue des champions. Cette réalité, Deschamps ne s’en plaint pas… Mieux, il s’en nourrit, en bon pragmatique et amoureux de la gagne, capable de transmettre un supplément d’âme aux équipes dans lesquelles il a jouées, ou qu’il a entrainées.

DD est prêt à tout pour gagner, ou tout du moins, pour optimiser ses chances de victoires… Y compris évincer des talents comme Benzema et Ben Arfa, sélectionner son soldat Sissoko contre vents et marées, titulariser le néophyte Umtiti, ou changer de dispositif en pleine compétition. Fini le 4-3-3 utilisé depuis plusieurs années, Deschamps a concocté un 4-2-3-1 qui, s’il éteint légèrement Matuidi et Pogba sur le plan offensif, permet de faire briller au firmament le plus brillant de tous, à savoir Griezmann. Encore une fois, le but du sélectionneur des Bleus n’est pas de faire plaisir à l’un ou à l’autre. Mais bien de bâtir une équipe capable de décrocher un troisième titre européen. Deschamps n’était pas le plus glamour des joueurs, pas plus qu’il n’est le plus glamour des entraineurs. Mais il a toujours gagné au moins un trophée sur chaque banc qu’il a occupé. Puisse-t-il continuer sa fabuleuse série dès dimanche…

L’œil de l’Euro

Puisque le football n’est pas qu’une histoire de résultats, et que les histoires et faits de jeu restent ce qui fait la beauté de ce sport, on livre une poignée de choses qu’on a observées. Et on a vu ce jeudi :

  • Schweinsteiger offrir un penalty généreux, comme Boateng face à l’Italie
  • Boateng sortir en plein match. Après Hummels, Khedira et Gomez, la bonne étoile de Deschamps a encore frappé.

  • Batman < Superman < Griezmann
  • Griezmann héros de tout un pays, auteur d’un formidable doublé. Et c’est bien lui que les centres de formation français avaient rejeté ?

  • Les Allemands dominer la rencontre. Et alors ?
  • Payet et Giroud un peu plus en difficulté. Mais on s’en fout.
  • Lloris héroïque, capitaine exemplaire et gardien génial. Hugo Boss.
  • Müller repartir avec un zéro pointé. Soyez persuadés qu’il en met au moins 6 à la prochaine Coupe du monde.
Dimanche, on veut voir :

  • La dernière fois, on a demandé à Griezmann de conforter sa place de meilleur buteur, il a mis un doublé. Là, on va carrément lui demander de battre le record de Platini.
  • Ronaldo solidaire de Messi en perdant une finale continentale.
  • Le pays en liesse suite à la victoire. Et Deschamps entrer encore un peu plus dans l’histoire.