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En Septembre 2012, le Pays de Galles s’était fait écraser 6-1 par la Serbie. Le manager, Chris Coleman, avait perdu ses quatre premiers matchs et l’avenir semblait sombre. Il aurait pu abandonner et laisser place à un autre, mais il vit quelque chose dans cette équipe galloise qui lui donna assez de confiance pour changer les choses.

Après la défaite, il déclara en interview : « Quand vous jouez pour votre pays, vous devez avoir du mordant et être dur à battre. On a les joueurs pour jouer au football, on le sait, mais on doit gagner le droit de le faire. »

Pour beaucoup, c’était un simple discours mais pour les joueurs gallois et leurs supporters, c’était le début d’une nouvelle ère dans laquelle, tous ensemble, ils pourraient accomplir quelque chose. Personne n’attendait le succès du jour au lendemain, tout le monde savait qu’il y aurait des revers difficiles et beaucoup de dur labeur, mais on sentait que quelque chose de spécial était en train de se produire.

Avance rapide jusqu’au début des matchs de qualification pour l’Euro 2016. Les Gallois héritent d’un groupe comportant la Bosnie-Herzégovine, la Belgique, Israël, Chypre et Andorre. Avec 24 places qualificatives pour la compétition, les supporters étaient confiant à l’idée d’accrocher les barrages, puisque la Belgique et la Bosnie semblaient au dessus du lot. L’esprit et la travail d’équipe emmagasiné depuis 2012 ont permis de dépasser les attentes et de terminer deuxième du groupe derrière les Diables Rouges : les fans auront droit à leur compétition internationale de football.

En arriver là était déjà une satisfaction pour le Pays de Galles, puisque la dernière qualification à un tournoi majeur remontait alors à 1958 et un quart de finale de la Coupe du Monde logiquement perdu face à un Roi Pelé encore tout jeune. Les fans se sont alors déplacés en France pour savourer les phases de groupe, sans aucune illusion d’y trouver une porte de sortie vers les huitièmes. Etre présent en France était l’objectif et les supporters avaient bien l’intention de profiter de chaque moment pour enflammer l’atmosphère.

La Slovaquie, l’Angleterre et la Russie tenaient compagnie au Gallois et, à chaque match, les supporters ont chanté à s’en arracher le coeur pour être ce douzième homme qui soutient son équipe. Une atmosphère bon enfant, sans violence, contrairement à certaines autres équipes du groupe. Les supporters des Dragons Rouges étaient là pour le partage et l’amitié, en chantant avec les Slovaques ou en buvant volontiers avec les Russes.

Deux victoires plus tard, et le Pays de Galles se retrouve premier du groupe B, en chemin pour rencontrer l’Irlande du Nord. Les deux nations celtiques ont donc chanté pendant 90 minutes dans un superbe affrontement. Un éclair de Gareth Bale, qui force le but contre son camp des Irlandais, permet alors de continuer l’aventure vers la Belgique en quart à Lille. Pratiquement un match à domicile pour les Belges, à seulement 20 kilomètres de leurs terres. Les supporters belges ont surpassé en nombre les Gallois dans le centre ville, une fois de plus dans une superbe ambiance de fête.

Comment la Belgique pourrait perdre ce match ? La deuxième meilleure équipe au classement FIFA, des stars comme Hazard, De Bruyne et Lukaku … une formalité non ? Contre toute attente, la petite nation passionnée de football est sortie victorieuse 3-1 et s’offre une confrontation avec le Portugal. Un match qui sera vendu comme Bale vs Ronaldo, mais cette équipe est tellement plus que cela. Le travail collectif, la passion et l’engagement qu’ont montré les Dragons Rouges dans ce tournoi sont les véritables raisons d’un parcours si surprenant.

Ils sont devenus ce que Chris Coleman voyait en eux depuis toutes ces années : Une équipe dure à battre. Une équipe composée de joueurs donnant tout pour ses coéquipiers, ses supporters et son pays. Le slogan de la Fédération Galloise de Football est #TogetherStronger et chaque membre de cette équipe sait qu’il fait partie d’une famille, même si celui-ci est sur le banc des remplaçants. C’est cette cohésion et cette force qui a vu les Gallois aller si loin dans cet Euro 2016. Le manager Chris Coleman a dit aux fans de « continuer à rêver« , et c’est exactement ce que nous allons faire. Le Pays de Galles vit un rêve lors de cet Euro, et qui sait quand il se réveillera ?

Merci à Rhydian Prismick (@ridmat01), de Swansea