AvideceWopyBalab

Nations légendaires, l’Espagne et l’Italie entraient dans la compétition avec des attentes bien différentes. Et c’est finalement les Transalpins qui ont fait la plus forte impression. De son côté, la Suède a été dominée, et peut s’estimer heureuse avec ce match nul.

Le football reste un sport collectif

On l’avoue, on imaginait comme beaucoup la fougue belge avoir raison de l’équipe italienne, bien moins lotie au niveau offensif que par le passé, au point que la presse en a vite fait la plus mauvaise équipe d’Italie de l’histoire. Il faut dire qu’il y a 16 ans, Del Piero était sur le banc, quand aujourd’hui, Pellè et Eder, sans leur faire injure, étaient titulaires lors de ce premier match.

La médiatisation des stars, et les attentes inhérentes à leur statut, fait qu’on oublie parfois que le football est un sport collectif, qui se pratique à onze. De fait, une excellente organisation peut prendre le pas sur le talent individuel, surtout lorsqu’il ne peut s’exprimer dans des conditions optimales, poussé dans des retranchements qui lui sont inconnus. Pour cela, on remercie Conte et la Squadra Azzura pour cette leçon de football, où la tactique, le réalisme et l’expérience réduisent à néant l’inspiration. On a sous-estimé l’intelligence collective de cette équipe, et l’apport de son immense coach. On ne doutera plus d’eux, sous peine de prendre une nouvelle claque d’humilité par Conte.

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L’œil de l’Euro

Puisque le football n’est pas qu’une histoire de résultats, et que les anecdotes et faits de jeu restent ce qui fait la beauté de ce sport, on livre une poignée de choses qu’on a observées. Et on a vu ce lundi :

  • Isco, Saul Niguez et Mata régaler en caviars Alcacer et Diego Costa. Ah non, mais on aurait bien aimé. L’Espagne a un sacré réservoir de talents quand même…
  • Iniesta se dédoubler pour montrer à Modric qu’il n’est pas le seul milieu de classe mondiale de la compétition. Sa performance a été au même niveau que celle du Croate la veille. Pas buteur, mais passeur décisif. A chacun son style.
  • Nolito débuter titulaire d’une grande compétition. Amplement mérité pour celui dont on a si souvent vanté les mérites dans nos colonnes, même si sa prestation n’a pas atteint des sommets.
  • Morata titulaire en pointe avec le numéro 7. Le joueur de la Juventus est très bon, mais le voir porter ce dossard après Raul et Villa, ça fait quand même un peu bizarre.
  • Ramos sauter sur Piqué pour célébrer le but. En sélection, on oublie tout.

  • Fabregas réussir un sauvetage monstrueux. Le milieu, qui a déjà été sacrifié en jouant en faux numéro 9, a réalisé sa meilleure action du match sur cette intervention : le signe qu’il veut désormais tenter la défense ?
  • La grande carcasse d’O’Shea avec l’Irlande. Ce n’est pas une idole pour le grand public, mais mine de rien, cela fait une quinzaine d’années qu’on s’habitue à le voir à chaque fois.
  • Ibrahimovic, certes peu aidé par ses partenaires, éteint par l’Irlande. Les détracteurs vont encore pouvoir se régaler.
  • Isaksson héroïque dans le but suédois, évitant ainsi une déconvenue dès le premier match. L’ancien Rennais a fait parler son envergure à plusieurs reprises.
  • Une demi-volée somptueuse de Hoolahan, dans une position loin d’être évidente. On n’en a pas beaucoup, mais les buts de l’Euro sont loin d’être moches.
  • L’Irlande encaisser un but alors que la Suède n’a pas cadré un tir. Merci Clark.
  • L’Italie réussir la première mi-temps idéale sur le plan tactique, plus belle encore que le second acte.
  • Chiellini s’amuser à tenter des rushs. Histoire que le grand public l’inclut enfin dans le débat du meilleur défenseur central du monde, aux côtés des Sergio Ramos, Thiago Silva ou autre Boateng (voire Godin pour les hipsters) ?
  • Lukaku puis Origi… Ah non, l’un comme l’autre se sont fait mangés par la défense de la Juventus Turin. Ils sont passés pour des pauvres bêtes ce lundi.
  • Un véritable coffre-fort italien, de nature à renforcer tous les clichés sur le football transalpin. D’un côté, quand on a de tels monstres à l’arrière, pourquoi s’en priver ?

  • De vilaines fautes d’antijeu pour casser toute velléité de contre-attaque belge. Le vice à l’italienne, même avec Motta sur le banc, même sans Verratti.
  • Buffon haranguer les siens avec un enthousiasme de jeune premier. A ce rythme, ce n’est pas 2018 mais 2022 qu’il peut viser.
  • Bonucci rappeler qu’il partageait avec Pirlo ou Marchisio la lourde tâche de relancer proprement à la Juventus. Sa passe décisive sur le premier but est une pure merveille.

Aujourd’hui, on veut voir :

  • L’Autriche régaler pour son entrée en lice. Car il y a vraiment du talent dans cette équipe. Vous ne pourrez pas dire que vous n’étiez pas au courant.
  • Ronaldo imiter ses coéquipiers du Real Madrid, à savoir Bale et Modric, en portant sa sélection jusqu’à un premier succès.