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Ce week-end, nous avons observé ce qui s’est passé en Ligue des champions. Manchester City a largement dominé le Real Madrid dans le jeu, et Varane a plombé son équipe par ses erreurs. Messi a régalé face à Naples, et De Jong a encore montré qu’il avait l’avenir devant lui.

Guardiola gagne la bataille

Match observé : Manchester City 2-1 Real Madrid

Le réalisateur pouvait bien montrer la mine déconfite de Zidane, au bout de 3 minutes. Il n'a pas fallu plus de temps à l'entraîneur du Real Madrid pour comprendre que son équipe allait vivre un match compliqué face à ce que proposait la formation de Guardiola. Avec une ligne haute Jesus-Foden-Sterling pour empêcher une relance facile de Varane, Militao ou , Manchester City condamnait les Madrilènes à construire sous pression. Un bon quadrillage de Getafe avait déjà mis cette équipe en difficulté en janvier dernier (déjà sans Ramos), mais l'écart de niveau individuel avait permis au Real de l'emporter. Cela n'a pas été le cas face à City. C'est même sur cette mise en place tactique que se joue l'ouverture du score : alors que Varane s'obstine à relancer court alors qu'il n'a pas de solutions, Jesus vient le presser, lui piquer la balle et offrir le but à Sterling.

Si Courtois avait le jeu aux pieds de son homologue du jour, cela aurait pu être différent. Impeccable dans ses arrêts, le Belge a été mauvais à la relance, notamment sous pression, au point de tout balancer en touche, voire de rendre la balle à De Bruyne auxs 30 mètres, occasionnant directement une opportunité de tir de Foden. Militao, qui perd un ballon dès le début de match avant de se rattraper et d'obtenir la faute, n'était pas non plus en confiance pour faire la différence. C'est sûrement dans ce domaine, plus que sans ballon, que Ramos a le plus manqué, et aurait permis à son équipe de moins subir. Lui sait se débarrasser de son adversaire direct, et trouver une diagonale qui aère le jeu et donne temps et espace à son partenaire trouvé plus haut. A côtés de ses pompes, Casemiro rate tout autant son match que Varane, même si ses erreurs sont moins spectaculaires, et ont moins sanctionné directement son équipe. Le Brésilien, comme le Français, réalise sans doute un de ses plus mauvais matches en carrière, avec des pertes de balle inexplicables sur des contrôles ratés, ou des passes simples envoyées dans les pieds de l'adversaire.

Le Real aurait-il pu balancer pour sauter le pressing adverse ? Oui, mais pour qui ? Hazard n'a pas existé. Rodrygo signe un beau débordement sur le but madrilène, mais semble encore limité au registre du joueur qui reçoit balle aux pieds et provoque ensuite, ce qui ne correspond pas à ce dont une équipe a besoin quand elle balance pour se défaire d'un pressing intense. Dans l'absolu, Benzema n'est pas fait pour récupérer sur la poitrine des longs ballons dos au jeu, même s'il n'est pas vilain dans cet exercice. Surtout, le milieu madrilène est beaucoup moins véloce que son adversaire mancunien sur les seconds ballons. C'est ainsi qu'Ederson a justement pu balancer plusieurs parpaings (avec une précision qui en fait sans doute le meilleur au monde dans ce domaine) qui ont gêné la défense madrilène : ses attaquants récupéraient, ou les milieux fondaient sur les seconds ballons. Modric a bien essayé de décrocher pour construire, mais le Croate ne peut pas tout faire seul. Peut-être aurait-il eu plus de chances si De Bruyne avait évolué à ses côtés. Comme lors de son match face à Arsenal, comme lors de la quasi-totalité de ses matches en fait, le Belge a brillé dans tous les domaines au point qu'on se dise qu'il aurait rééquilibrer les débats à lui seul, en changeant d'équipe. Imperméable sous pressing adverse, capable de remonter la balle à la course, il est surtout fantastique à la passe. A lui seul, il signe 9 passes-clé sur ce match. A titre de comparaison, le Real a tiré 9 fois aux buts… Insolent, il s'est même permis de tenter par 2 fois de marquer directement sur corner. Certes, d'autres ont brillé, mais la panoplie de tout ce que De Bruyne réussit à faire sur le terrain en ce moment repousse toute logique.

Vas-y, Frenkie

Match observé : FC Barcelone 3-1 Naples

De ce match, tout le monde retiendra, à juste titre, le nouveau récital de Messi. L'Argentin a régalé, finissant logiquement homme du match. Pourtant, plusieurs joueurs ont également montré de belles choses, parmi lesquels De Jong. Le milieu néerlandais, positionné relayeur gauche dans un milieu à 3, a joué avec une décontraction qui rappelle le visage qu'il affichait en Ligue des champions l'année dernière, sous le maillot de l'Ajax.

A la relance, il s'est montré volontaire, descendant presque au niveau du duo Piqué-Lenglet pour les aider à casser le pressing adverse par la passe. Toujours proche d'Alba, il a régalé par sa qualité de passes et sa vision du jeu pour faire avancer son équipe. Auteur de quelques courses utiles balle aux pieds (surtout quand son équipe joue bas), relais fiable en une touche en transition, passeur magnifique pour le but refusé de Messi, De Jong a aussi affiché une grande application sans ballon. Si Fabian, habituellement parmi les hommes forts de Naples, a loupé son match, c'est en grande partie parce que De Jong a su l'embêter et le forcer à surjouer. Important au pressing, il a aussi fait en sorte de ne pas laisser Di Lorenzo jouer à sa guise. Pour ne rien gâcher, il a fait de bons retours en transition défensive, s'adaptant aux déplacements d'Alba pour annihiler le danger. Bon dans la conservation de balle, primordial à la relance sous pression, léger dans ses déplacements : Frenkie a réalisé un match de haut niveau, qu'il doit réussir à banaliser pour devenir le grand joueur que tout le monde espère voir pendant des années. Il a montré une nouvelle fois qu'il en avait les moyens, même dans ce FC Barcelone qui balbutie parfois son football.