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En s’appuyant sur des documents d’époque, Coupe du monde 98 l’histoire d’une équipe (éditions Amphora) raconte la construction des Champions du monde.

98 appartient à tous ceux qui ont vécu cette victoire en Coupe du Monde. Le livre commence d’ailleurs par quarante pages de souvenirs de joueurs ou journalistes qui ont suivi la compétition et témoignent de son importance dans la mémoire de tous ceux qui aiment le football.

Cette page glorieuse de l’Equipe de France a justement motivé l’avocat Alexandre Fievée (déjà auteur d’une biographie de Jean-Jacques Goldman) à écrire Seule contre tous, Coupe du monde 98 l’histoire d’une équipe (éditions Amphora).

C’est à travers le prisme médiatique, par les articles ou émissions de l’époque, que l’auteur revient sur la construction des Bleus de 98. En commençant évidemment par le traumatisme de 1993 qui, avec la non-qualification pour le Mondial américain, va précipiter la fin d’une génération et le début d’une autre. « On efface tout et on recommence« , titre ainsi L’Equipe pour le premier match (contre l’Italie) sous la direction d’Aimé Jacquet, avec Cantona pour capitaine. Preuve qu’il n’était alors pas question de faire table rase du passé mais bien d’intégrer des jeunes progressivement. « Je ne commettrai pas l’erreur de griller certains jeunes« , confiait ainsi Mémé au quotidien sportif.

L’auteur rappelle ensuite que c’est le kung-fu du King contre des supporters qui a provoqué la fin de sa carrière tricolore. Au moment d’arriver à l’Euro 96, on peut lire dans France Football sur la victoire française contre le Portugal (3-2) que « le tandem Zidane-Djorkaeff a illuminé le jeu français. Le pouvoir appartient plus que jamais à cette génération« . La demi-finale perdue à l’Euro 96 contre la République Tchèque servira à la sélection selon le coach : « Nous repartons d’ici avec plein d’enseignements, avec une base de travail extraordinaire et un acquis indiscutable« .

Pourtant, la préparation de 98 n’a pas été un long fleuve tranquille et Aimé Jacquet n’a pas été épargné par les médias, à l’image du journaliste Gérard Ejnès, auteur récemment d’une BD sur le sujet dessinée par Faro et qui signe ici la post-face du livre. « Peut-être est-il temps pour le petit chimiste qui s’occupe des Bleus dans son laboratoire secret de Clairefontaine de ranger ses fioles et ses éprouvettes pour faire rapidement la synthèse« , écrivait-il un an avant le début de la compétition.

La suite donnera raison au sélectionneur et donnera aussi lieu à des commentaires cultes comme le « Après ça, on peut mourir tranquille » de Thierry Roland ou encore les propos d’Aimé Jacquet en direct au JT de TF1 et répété plusieurs années plus tard : « Je ne pardonnerai jamais à ces gens infects et lâches« .

Ces quelques lignes vous résument l’immense revue de presse que constitue ce livre de 436 pages. Par les mots des autres, Alexandre Fievée permet ainsi de revivre dans le détail comment la France est parvenue sur le toit du monde pour la première fois. Espérons revivre ça avant de mourir.