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Dans sa biographie Mes bonheurs, mes doutes, mes colères (Solar), Jean-Michel Larqué se raconte à travers les Coupes du Monde qu’il a commentées.

C’est un peu son histoire du football international. Celui qui est aujourd’hui consultant sur RMC se souvient des Coupes du Monde qu’il a commentées, notamment pendant 25 ans sur TF1. C’est à travers ces épisodes marquants du football mondial qu’il se livre (un peu) et retrace son parcours.

Célèbre pour sa carrière sous le maillot vert de Saint-Etienne, Jean-Michel Larqué n’a pas brillé au sein d’une équipe de France aux résultats médiocres dans les années 1960-70. « Je n’ai pas d’histoire à raconter avec l’Equipe de France. Je n’ai sans doute pas fait ce qu’il fallait« , reconnaît lui même l’auteur. Son grand regret ? La Coupe du Monde 1974 qu’il n’a pas pu disputer car il était blessé. C’est devant sa télévision qu’il a assisté à des rencontres trop souvent marquées par le signe de la corruption, un phénomène qu’il dénonce souvent dans le livre. Tout en clamant son amour pour le monde amateur qui vit à des années lumières de l’obscurité du foot business.

Pour sa première au micro en 82, il commentera d’ailleurs, avec Thierry Roland, l’affaire du but annulé par l’Emir d’Arabie Saoudite : « Et si, devant les caméras du monde entier, un arbitre est capable de se déjuger face à un coup de pression, j’imagine ce qu’il peut se tramer à l’abri des regards« . En demi-finale, l’attentat de Schumacher sur Battiston lui fait parler de « main invisible » qui a guidé l’Allemagne en finale…

Tous les quatre ans, Jean-Michel Larqué revient ainsi sur son travail avec son collègue, les faits de jeu et les grands joueurs qui ont marqué le football. « Si sportivement 1970 reste devant, sentimentalement, 1998 demeure ma plus belle Coupe du monde« . L’auteur ne fait pas de révélation fracassante dans ce livre qui sent bon la nostalgie. Sur sa carrière personnelle, il note par exemple qu’en 2006, Thierry Gilardi (successeur de Thierry Roland) l’écoute un peu plus et que c’est dans ce Mondial qu’il a vécu le match le plus abouti : « Je me suis senti transporté par cet événement hors du temps. Il fallait que j’en profite« . Il fait bien sûr référence au France-Brésil et au récital de Zinedine Zidane. Quatre ans plus tard, pour sa dernière grande épreuve au micro de TF1, il se sentira moins proche de Christian Jeanpierre au commentaire et vivra mal l’affaire Knysna.

https://www.youtube.com/watch?v=XyHE3wNNwCQ

En 2014, Jean-Michel Larqué regrette que Canal+ ne le libère pas pour suivre le Mondial avec BFM et il sera obligé de suivre la compétition depuis Paris. « Les Bleus terminent parmi les huit meilleures nations. Mais je n’ai pas ressenti d’émotion lors de ses prestations, pas plus que lors de l’Euro 2012« , retient-il sur le plan sportif.

Sur la qualification pour la Russie en 2018, le consultant n’est pas tendre avec Hugo Lloris dont la bourde en Suède aurait pu coûter cher : « Lloris n’a pas la grosse tête, mais il n’a pas mesuré la portée du match qu’il disputait ce soir-là. Ce but encaissé est symbolique de la façon dont les joueurs français abordent les phases qualificatives depuis des années. Ce sont des enfants terribles qui manquent de concentration et d’application« . Il écrit clairement qu’il attend mieux des Bleus de Deschamps.

Dans ce livre, Jean-Michel Larqué a donc choisi un angle précis pour valoriser ses souvenirs de Coupe du Monde. Cela rend l’ouvrage facile à lire et pertinent pour ceux qui veulent regarder dans le rétroviseur et lire son avis. Néanmoins, en dehors de rappeler les événements connus de tous, ça manque un peu de valeur ajoutée et d’apports personnels. Quant à ceux qui souhaitent en savoir plus sur sa vie en Vert, il faudra se diriger vers ses autres livres, également co-écrits avec le journaliste Hugues Berthon.

Anecdote sur une engueulade avec Thierry Roland

https://www.youtube.com/watch?v=Z-Pf8DNFk8s