AvideceWopyBalab

L’ancien défenseur et responsable du recrutement de Paris donne son avis sur les grandes figures de l’histoire de son club de cœur dans Mon dictionnaire passionné du PSG (Hugo Sport).

L’encyclopédie du PSG liste les grandes personnalités du club parisien par ordre alphabétique. Dit comme cela, on pourrait craindre un annuaire assez fade, mais, heureusement, ce livre n’est pas une production officielle du club. Il s’agit plutôt d’une sorte d’interview où l’on demanderait à Alain Roche son avis sur tous les différents protagonistes, de Al-Khelaïfi à Yepes (mais pourquoi ne pas avoir terminé par le Z de Zlatan pour conclure l’alphabet ?).

Ancien défenseur central (1992-98) du PSG avec qui il a remporté le championnat, la Coupe des coupes, trois coupes de France et deux Coupes de la Ligue, Alain Roche apparaît tout à fait légitime, du moment qu’on tient aussi compte d’un certain ressentiment de la part de celui qui a été poussé à quitter son poste de responsable du recrutement en 2012. Il suffit de débuter la lecture du livre par la première lettre, celle de Al-Khelaïfi (Nasser) qu’il juge trop transparent et pas assez autoritaire suite aux dérapages des joueurs de la capitale : « Nasser prend soin de ne jamais se faire remarquer. J’aurais aimé pourtant qu’il sorte du bois sur des sujets importants ».

Entre l’encyclopédie et le récit biographique où l’auteur s’exprime à la première personne, Mon dictionnaire passionné du PSG (Hugo Sport) s’adresse donc à tous les supporters du club et notamment à ceux qui ont vibré pendant la période des années 90′ quand Alain Roche y était joueur. Il n’élude pas les échecs du recrutement parisien (Everton et Souza notamment) mais évoque aussi les belles réussites comme Nene, Yepes ou Matuidi, tout en reconnaissant souvent son faible pouvoir de décision.

Alain Roche ne pratique pas la langue de bois (par exemple quand il parle de l’absence de dialogue avec Paul Le Guen ou Leonardo), mais il ne fait évidemment pas que déverser son venin. Il dit du bien de la plupart des personnes listées, même si dans ces morceaux choisis, on se concentre essentiellement sur quelques petites vacheries :

Le PSG de A à Y par Alain RocheAnelka (Nicolas), jeune pressé en 95 : « J’avoue que son caractère renfermé et son attitude distante m’ont gêné (…). J’ai découvert un tout autre Nicolas Anelka en 2006 (…) il prenait des nouvelles des uns et des autres, démontrant un attachement sincère pour le club ».

Biétry (Charles), le président qui l’a poussé au départ en 98 : « J’en ai beaucoup voulu à Charles pour son manque de franchise. S’il m’avait expliqué qu’il voulait faire table rase de l’ère Denisot, je l’aurais entendu. Mais il ne m’a rien dit de tel. Et en plus, il a réclamé de l’argent pour mon départ ! ».

Ceara (Marcos), une révélation sur son rôle : « S’il existe un joueur pour lequel j’ai tout entrepris pour l’amener au PSG, c’est bien lui même si, au final, son arrivée n’a pas résulté de mon seul choix (…). On m’a indiqué que Valdo avait convaincu Paul Le Guen de l’intégrer dans son effectif. J’ai donc découvert, ce jour-là, que son avis était plus important que le mien, en jouant un rôle d’agent et de messager ».

Everton (et Souza), recrutés à l’arrache en fin de mercato : « Jamais l’idée qu’il puisse porter un jour le maillot du PSG ne nous avait effleuré l’esprit (…). Ce que j’avais expliqué n’a pas été pris en compte (…). Je paie encore les conséquences de ces recrutements. Je regrette de ne pas avoir assez insisté pour refuser la venue d’Everton ».

Fernandez (Luis), le tiring one : « A la longue, il a fatigué tout le monde. Des conflits sont apparus entre les joueurs et lui, et des clans se sont formés (…) Daniel Bravo, le plus fort de tous, avait créé une chanson qui comprenait toutes les approximations de langage de Luis ».

Rothen (Jérôme), le caractériel : « Si dans l’ensemble il a fait le job au cours de son passage au PSG, il n’a jamais été facile à manager par les entraîneurs, ni même par les présidents. J’ai eu moi-même un conflit sérieux avec lui ».

PSG/Bucarest, un des grands souvenirs d’Alain Roche