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Hasard du calendrier, la LFP a participé au Think Football 2019 la veille de la parution d’un article sur les salaires de la L1. « La lutte contre le piratage est un enjeu majeur. Si nous ne pouvons pas faire la promesse d’un produit exclusif à nos diffuseurs, l’attractivité de nos compétitions diminuera. Ce sera aussi la fin du modèle de financement au sport et au football amateur« , a ainsi tweetté la Ligue de Football Professionnel. Au risque de paraître démago, en lisant le dossier du quotidien sportif, il est permis de se demander si l’inflation de la bulle footballistique et l’incompétence de nombreux dirigeants de clubs n’est pas une menace plus grande encore.

Pour en revenir aux droits tv, ils sont devenus la principale ressource financière des clubs, très loin devant la billetterie et le merchandising. De là à expliquer le manque de considération des clubs et des pouvoirs publics pour les supporters… Comment pourtant oublier que derrière des droits tv, il faut des clients, donc des supporters même si cela semble devenu un gros mot.

La majorité des amateurs français de foot supportent un club. Mais comment les convaincre de payer pour s’abonner à un diffuseur quand celui-ci ne va pas diffuser la totalité des matchs de leur équipe ? En dehors de ceux qui peuvent se payer Canal+ et Be In Sports aujourd’hui pour suivre la L1, choisir l’un des deux, c’est payer pour se priver des matchs diffusés par l’autre opérateur. Et encore, je ne parle même pas des supporters des clubs européens (ou tout simplement des fans de foot) qui veulent suivre les compétitions européennes sur RMC Sport.
L’offre proposée est donc morcelée, coûteuse, voire incompréhensible. D’où la tentation de « pirater » en regardant un streaming, même dans une langue exotique et en qualité médiocre, plutôt que de payer pour un service qui donne l’impression de se faire arnaquer. A défaut d’offre globale attractive, pourquoi ne pas imaginer de pouvoir s’abonner auprès de son club de cœur pour en voir tous les matchs ?