AvideceWopyBalab

Les footballeurs sont souvent taxés de beaufs ou d’ignares quand les superlatifs ne s’avèrent pas autrement plus enlevés . Personnification d’un courant de pensée n’en prêtant justement aucune aux « pousseurs de citrouilles » , ce cher Pierre Desproges n’hésitait pas à s’interroger publiquement  : « Quelle harmonie, quelle élégance l’esthète de base pourrait-il bien découvrir dans les trottinements patauds de vingt-deux handicapés velus qui poussent des balles comme on pousse un étron, en ahanant des râles vulgaires de bœufs éteints ? ».

Pourtant, son analyse caustique met en exergue une idée tout à fait intéressante  : la proximité surprenante entre football et le monde animalier. D’élucubrations équines en suggestions bovines, les paraboles élaborées entre ces deux mondes ne semblent pourtant pas évidentes, de prime abord.

Mettez à profit vos simiesques méninges : ne voyez vous pas que lors ce ces parties organisées sur de vastes étendues de gazon, fleurissent les comparaisons vachardes ? N’avez vous jamais entendu un stade rugir de plaisir pour une frappe de mule expédiée dans la lucarne ? Pourtant, le buteur est habituellement assez gauche pour rater une vache dans un couloir quand il tire comme un bourrin…. A d’autres occasions ne s’enflamment ont pas pour un coup de scorpion ou une aile de pigeon réussie ? N’avez vous jamais spéculé sur l’identité d’une potentielle taupe dans un vestiaire ou vertement réprimé quelques vagues et indécentes suggestions à l’encontre de la génitrice d’une chèvre ?

Si le football ne satisfaisait ses désirs esthétiques, Monsieur Desproges semblait pourtant en être un observateur éclairé pour déceler ces tics verbaux. Quel dommage, par ailleurs, qu’il n’ait pu avoir l’occasion d’en commenter une partie. Subtilement, Il n’aurait alors pas manqué de relever « une réponse du berger à la bergère ».