AvideceWopyBalab

On l’avait vu avec Bielsa, qui a amené sa grinta, sa culture tactique et un vent de folie sur la L1. Dans un autre style, Jardim est passé maître dans l’art du bricolage avec une équipe monégasque largement remaniée, solide sur ses appuis mais aussi capable de se sublimer lors de grands matchs comme en Ligue des Champions. Cette saison, la L1 a la chance d’avoir dans ses rangs deux nouveaux coachs étrangers. Tous deux viennent de bousculer nos habitudes ces derniers jours.

Favre d’abord a eu le culot de titulariser Balotelli, alors même que le fantasque italien n’a quasiment pas joué ces derniers temps et qu’il ne marquait plus. N’importe quel coach made in L1 aurait préféré laisser plusieurs semaines à Super Mario pour qu’il s’intègre, fasse une préparation physique… Et l’entraîneur suisse a eu confiance en son buteur pour le laisser assez longtemps sur la pelouse, malgré son manque de rythme, pour qu’il s’offre un doublé.

Emery a lui été vertement critiqué après le nul parisien contre Sainté. Rebelote lorsqu’il n’a pas retenu Ben Arfa dans son groupe avant d’affronter Arsenal. L’ex-niçois barré par Di Maria, Cavani, Pastore, Lucas, Jesé, où est le scandale ? Le Basque ne juge pas Ben Arfa suffisamment affûté et impliqué. Soit. Contre Arsenal, il instaure aussi un turn-over inédit en France au poste de gardien et titularise Matuidi au poste où il a été formé (ailier gauche)… bref, Emery fait des choix forts et les assume.

Les coachs étrangers n’ont pas toujours raison, ils se trompent aussi, mais ils apportent une autre vision, de la fraîcheur. Des entraîneurs français comme Gourvennec ou Gourcuff ont aussi une identité propre, mais ils se font malheureusement trop rares. L’herbe n’est pas toujours plus verte sur les pelouses des autres, mais il faut au moins montrer de la curiosité pour tester d’autres approches du foot. Alors laissons les bosser et on fera les comptes à la fin.