AvideceWopyBalab

Deux ans après notre Euro, douze ans après le Mondial allemand, la France atteint de nouveau la finale d’une grande compétition. Avec l’espoir de retrouver plutôt l’ambiance post-12 juillet 1998. Sur cette période, peu de pays (Allemagne finaliste en 2002 et vainqueur en 2014 ; Espagne avec ses titres à l’Euro 2008/2012 et le Mondial 2010) peuvent en dire autant. Pour autant et malgré le début de liesse populaire, cette équipe de France a-t-elle une bonne tête de vainqueur ? La première réponse, celle des résultats et du cœur, est évidemment de dire oui.

Mais, peut-on gagner sans un grand buteur ? Si M’bappé a émerveillé contre l’Argentine, Antoine Griezmann s’est contenté de deux pénalties et d’une boulette du gardien pour atteindre également les trois buts. Quant à la pointe des Bleus, Olivier Giroud, il n’a toujours pas trouvé le chemin des filets et manque de réussite voire de précision. Malgré son utilité comme pivot, son inefficacité inquiète.

Mais, peut-on gagner à 11, sans coaching ? On dit qu’une Coupe du monde se gagne à 23 mais, en dehors du match des coiffeurs, la sélection de Didier Deschamps s’est rapidement appuyée sur les 11 mêmes bonhommes. Contre l’Uruguay, Tolisso, pas avare de duels, a cédé sa place à la 79e tandis que les remplacements de Mbappé (88e) et Griezmann (90e) ont surtout servi à gagner du temps. Idem contre la Belgique, avec un changement défensif tardif (N’Zonzi pour Giroud, 85e) et un autre provoqué par le choc subi par Matuidi (remplacé par Tolisso, 86e). En deux matchs décisifs, les remplaçants bleus n’ont eu que des miettes.

Mais, peut-on gagner face à notre adversaire en finale ? Impressionnants en poule, les Croates semblent marquer le pas mais la bande à Modric est redoutable. C’est aussi un adversaire que nous n’avons plus affronté depuis 2011. Quant aux Anglais, ils ressemblent trop aux Bleus pour ne pas les craindre avec un gardien décisif, des défenseurs solides et qui marquent (Stones et Maguire), et quelques joueurs offensifs de grand talent (dont Harry Kane).

Mais, peut-on conjurer le mauvais sort ? Malheureux aux tirs au but en 2006. Trop passifs face aux Portugais en 2016, la France a perdu ses deux dernières finales, à chaque fois face à des adversaires qui ne lui paraissaient pas supérieurs. Même si l’on vient de dire que les Anglais ou les Croates seront redoutables, les Bleus seront à nouveau favoris. Sauront-ils cette fois supporter cette pression ?