François Hollande a fait le buzz dans le monde du football, qualifiant les Bleus de « gars des cités, sans références, sans valeurs, partis trop tôt de la France ». Le président français, qui avait posé fièrement avec ces mêmes personnes après un Euro 2016 qui avait redonné du baume au cœur au peuple tricolore, a sans doute oublié un peu vite le droit de réserve inhérent au poste qu’il occupe actuellement.
Evidemment, tous ne sont pas des lumières, et certains ont accumulé les casseroles. Le but n’est pas de défendre bec et ongles les footballeurs. Oui, comme parmi les commerciaux, les boulangers, les coiffeurs ou les financiers, il y a des énergumènes plus malins que d’autres, et le milieu du foot n’est pas propre à 100%. Mais que dire de la classe politique dont fait partie le président ? Combien de politiciens actuels, postulant ou occupant des postes à très haute responsabilité, disposent d’un passé trouble, entaché de plusieurs scandales ? Surtout, ces propos surprenants venant de la part d’un passionné de football ne font qu’alimenter le mépris de certains envers les joueurs. En effet, on a tendance à penser qu’un joueur n’est finalement qu’un débile payé des millions à courir après un ballon, qui ne pense qu’à alimenter les réseaux sociaux ou à chercher la coupe de cheveux la plus originale possible… Ce mélange de jalousie et de mépris fait de la caste du joueur célèbre une cible facile.
Cette généralisation est finalement nettement plus répugnante qu’un footballeur qui, lors d’une interview, pourrait être amené à se tromper sur l’accord d’un verbe, ou même d’inventer un mot. Plutôt que d’invoquer le peuple français à se poser les bonnes questions, il est toujours plus simple de détourner les attentions vers une polémique inutile…
