AvideceWopyBalab

Dieu qu'elles sont troublantes ces ressemblances entre la qualification toute récente de l'ASM et la victoire face au Real  Madrid en 2004. D'abord, l'uppercut reçu au match aller. Dans les deux cas, l'ASM s'était signalé en menant au score. Dans les deux cas, l'ASM avait essuyé la tempête, encaissant 5 buts et l'obligeant à un déchaînement offensif au retour. 

Ensuite, la tournure dramatique du match : par deux fois, le but inscrit par l'équipe adverse avait plongé le club de la Principauté dans le doute, et ramené le stade, écrin d'un mariage trop rarement consommé, à son mutisme habituel. Enfin, la remontada, animée et alimentée par une solidarité de tous les instants, ultime ressemblance entre ces deux époques bénies de l'ASM. Cette équipe est animée par le feu des grands groupes, un esprit de solidarité quasi-similaire à son aïeul, immortalisée dans le vibrant « Périple Rouge ». À voir l'énergie dépensée par des joueurs historiques, désormais cantonnés au banc (Raggi, Germain, Moutinho, Dirar), l'objectif collectif a bien pris le pas sur les glorioles personnelles.
Dresser ce parallèle est un exercice jouissif… Ici, comme par le passé, personne n'attendait cette ASM face à un grand d'Europe. Personne ne s'attendait à voir ces jeunes gars assumer pleinement leur jeu, leurs qualités, immenses, et leurs défauts, inévitables avec une telle prise de risque. Alors que son navire prenait l'eau, capitaine Jardim l'a regardé sombrer pendant 30 minutes sans changer de cap. Le patron à bord à des certitudes et ce n'est pas un rutilant paquebot anglais qui le fera tiquer. Une éclaircie, Monaco a sorti la tête de l'eau, a tenu le choc et n'a pas baissé pavillon.