AvideceWopyBalab

L’attaquant camerounais Samuel Eto’o, vraiment brillant en club, jouit d’une aura particulière en Afrique. Sa relation avec la sélection reste particulière en mêlant position de force, monopole et egocentrisme. Mesdames et messieurs, voici le Seigneur Eto’o.

Quand on évoque le cas Eto’o, les mêmes remarques reviennent : le symbole de tout un peuple, l’amoureux de Paris et le mec qui n’a jamais réussi à percer au Real Madrid avant de fuire chez l’ennemi barcelonais, avec succès. On évoque aussi ses déboirs avec les journalistes, usant d’un monopole pratiquement divin dans son pays.

Si le joueur est réellement génial, aliant vitesse, justesse, placement et finition, l’image qu’il renvoit et le mec qui ne sait pas se contenir. Sa Fédération semble collaborer à son image détestable.

Ce samedi, la fédération camerounaise convoquait Alexandre Song et Samuel Eto’o pour des explications. En cause, une altercation entre le joueur d’Arsenal et celui de Paris Manchester City l’Inter Milan. Alexandre Song n’aurait pas voulu saluer Samuel qui, choqué, n’est pas allé s’entrainer. L’ancien barcelonais ne bénéficie pas de l’appui de tout le vestiaire. Avec le coach ? Pas mieux. Seigneur Eto’o conteste ouvertement le choix de Javier Clemente de faire entrer deux joueurs à vocation défenseif d’un un match décisifi pour la CAN 2012 contre le Sénégal. Des sélectionneurs, il y en a donc deux au Cameroun.

Si encore la Fédération prenait ses responsabilités, ce billet n’aurait pas lieu d’être. Au lieu de cela, elle encourage l’égocentrisme de cette nation sacrifiée sur l’autel du melon. Une règle prédomine au Cameroun : ne pas froisser la personnalité de Samuel Eto’o, le meilleur buteur de la sélection et porte-drapeau officiel.

Ainsi, Alexandre Song est condamné par sa fédération à des travaux d’intérêt généraux (+1500€ d’amende) et Samuel se voit innocenté grâce à une dispense d’entrainement aussi utile que divine en provenance du sous-officier Clemente. Cette même comission de discipline a pourtant été convoquée par le président de la fédération lui-même, Mohammed Iya, qui se voit discrédité au passage.

Au Cameroun, c’est Samuel qui tire les ficelles. Ainsi, il a mandaté une connaissance haut-placée, Martin Etonge, pour qu’il enregistre la conversation préliminaire à la comission de discipline. Comme par hasard, Michel Zoa, ministre des Sports, a eu Samuel Eto’o quelques minutes après la fin de cette réunion. Intrigué, le patron des Sports commande aussitôt une enquête pour connaitre la provenance de la fuite. Etonge a depuis été limogé.

Un troisième joueur convoqué, Assou-Ekotto, bénéficie aussi de la clémence de sa fédération. Pour ne pas avoir justifié son absence au rassemblement pour le fameux match, il daigne se déplacer jusqu’à Douala. Aucune sanction à l’horizon, la fédération étant totalement effrayée par la possible retraite internationale du Spurs.

Si le football camerounais veut retrouver son prestige d’antan, cela passe par un grand coup de balai à tous les étages. La 3ème place actuelle de l’équipe, pour l’instant non qualifiée pour la prochaine CAN au Gabon et en Guinée, n’est que le reflet d’une équipe sans leader sur le banc (Clémente n’est qu’un pantin), fort d’une hiérarchie basée sur la carte de visite du joueur. La France a eu le courage de se passer d’un créateur pour reconstruire (Ribéry), pourquoi pas le Cameroun ? A conflit d’égos, mesure drastique.

Depuis l’arrivée de Mohammed Iya à la tête de la fédé camerounaise, celle-ci ne fait que plonger sportivement mais aussi financièrement. Les comptes de la Fecafoot sont tellement dans le rouge qu’une enquête a été ouverte sur la gestion de ses comptes. Les affaires du roi du coton camerounais ne sont aussi plus au beau fixe. Fin de règne ?

Quand votre Fédération s’appelle la Fecafoot (Fédération camerounaise de Football), attendez-vous forcément à ce que ça sente…

Au Cameroun, on peut occuper le poste de sélectionneur/capitaine/RP. La preuve.

Au Cameroun, on peut occuper le poste de sélectionneur/capitaine/RP. La preuve.

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