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On vous avait parlé de l’AS Velasca la saison passée. Ce club italien atypique, fondé sur un état d’esprit artistique unique, démarre la seconde saison de sa petite – mais déjà culturellement si grande – histoire. On a rencontré leur président Wolfgang Natlacen entre deux cafés longs, et on a vite vu que ça n’allait pas être assez.

DSC_5628Souvenez-vous, nous étions cet été à leur exposition à l’Espace Léon à Paris. On avait quitté un AS Velasca qui aura fini « avant-dernier, une équipe a fait pire que nous » en rigole encore Wolfgang.

Chaque année, un artiste majeur vient rejoindre le projet. Après Sénèque et son parpaing, c’est le très controversé Zeus (ou Zevs) qui s’affiche sur le maillot. Ce dernier n’est plus fabriqué par Joma, l’AS Velasca passant chez les nordiques d’Hummel, toujours très attachés aux initiatives culturelles dans le sport. Hummel a d’ailleurs offert une grande dotation au club milanais, comprenant kway, survêtement, maillots de matchs et d’entrainement.

La création de Christophe Aguirre Schwarz, alias Zeus, prête toujours au débat, d’autant plus en s’associant avec l’AS Velasca. Cette fois-ci, il reprend deux oeuvres de son projet « Liquidated Logos » lancé en 2006, où il reproduit les logos des grandes multinationales « coulants » : Chanel, Louis Vuitton, Hermès, Google… et donc Nike et adidas originals, qu’il empile de manière intelligente, en fonction du maillot extérieur ou domicile de l’AS Velasca. C’est un clin d’oeil évident aux équipementiers des deux autres grands clubs de Milan, l’AC Milan et l’Inter. La vente des maillots est réinvestie dans le développement de ce club qui attise notre curiosité, présentant la culture dans le football avant ses exploits sportifs. Certains pourraient même parler « d’exposition perpétuelle du football ».

Tous les objets de la vie d’un club ont été retravaillés, du drapeau de touche de l’arbitre assistant au toss, en passant par le brassard de capitaine. Wolfgang y souligne son originalité : « Notre brassard de capitaine est le seul à ne pas pouvoir être porté. Il comporte un blasphème, ce qui est passible d’exclusion sur les terrains en Italie, et encore plus dans une ligue gérée par le clergé italien ». Et que dire de ces photos individuelles, réalisées au sténopé, avec ce flou si caractéristique ?

Depuis cette première saison, des groupes de fans commencent à se former pour les soutenir tant à domicile que chez les adversaires, au point d’attirer la convoitise d’autres clubs de Milan qui y voient l’opportunité de s’associer à une image qualitative du football : « ils ne comprennent pas notre projet » indique Wolfgang, un brin amusé par ce attrait bienvenu.

D’un point de vue sportif, l’équipe a été largement remaniée, même si l’objectif premier du club va bien plus loin que le terrain : « il y a des joueurs, on ne les a plus jamais revu. On a essayé de prendre des joueurs un peu plus sérieux cette année » a conclu Wolfgang Natlacen. Le début de saison était prometteur avec deux matchs nuls, mais l’important n’est pas là.

La carte de membre de l'AS Velasca, comme dans les clubs plus huppés

La carte de membre de l’AS Velasca, comme dans les clubs plus huppés

Mais que fait une tour sur le logo de l’As Velasca ? La Tour Velasca est un des symboles de Milan, bâtie au sortir de la 2e Guerre Mondiale dans un style très… soviétique. Même la typo des noms sur les maillots s’en inspire, avec un effet « briques ».