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Même le meilleur joueur du monde a des états d’âme. Mais Lionel Messi prouve à chaque fois qu’il est Insubmersible (Solar).

Touché mais pas coulé, Lionel Messi se relève de ses (rares) défaites pour régaler à nouveau la planète foot. Sous le titre Insubmersible (Solar, 256 pages) Alexandre Juillard raconte l’avènement de Messi et les étapes qui ont forgé son caractère, même si l’histoire se concentre surtout sur l’aventure barcelonaise, sans trop détailler les raisons de ses échecs avec la sélection argentine. Pour expliquer le comportement et le mental du gamin de Rosario, la biographie raconte ses premiers dribbles. « Sur un terrain à 7, c’était un crack, sa technique alliée à sa vitesse d’exécution le rendait invulnérable. Il dribblait les adversaires les uns après les autres. Sur un terrain à 11, c’était un magicien. Il faisait encore plus de différences car il avait plus d’espace », se souvient Carlos Morales, qui a coaché Messi pendant trois ans à partir de ses 7 ans.

Balle au pied, le talent du gamin crevait l’écran. En dehors, sa timidité maladive contrastait avec son assurance sur le terrain. Il n’y a que dans le foot que « El Enano » (le nain) s’exprimait, mais sa taille risquait de briser son rêve de carrière : à 9 ans, il mesurait 1,25 mètres. Avant même de rejoindre le Barça, et contrairement à la légende, Lionel Messi a ainsi bénéficié de traitement d’hormones pour booster sa croissance. Le livre parle d’ailleurs beaucoup du coût de ses soins dans sa première partie, avant son essai (transformé) à Barcelone.

Dans son enquête, Alexandre Juillard donne les différentes versions de l’histoire de la signature de Messi au Barça et rappelle que les luttes internes au club auraient pu l’envoyer à Madrid…

A son arrivée en Espagne à 13 ans, Messi mesure 1,48 mètre et pèse 39 kilos. « A Barcelone, Leo a grandi de 29 centimètres en trente mois« , raconte Alexandre Juillard qui explique comment le gamin réservé s’est progressivement ouvert à ses coéquipiers en jouant à la PlayStation avec eux et en brillant sur le terrain, évidemment. Dans son enquête, l’auteur donne les différentes versions de l’histoire de la signature de Messi au Barça, rappelle que les luttes internes au club auraient pu l’envoyer à Madrid… En revanche, là où tout le monde est d’accord, c’est sur la révélation de l’Argentin aux yeux du monde : le trophée Gamper 2005 contre la Juventus où il a notamment martyrisé Thuram, Cannavaro et Zambrotta sous les yeux d’un Fabio Capello subjugué.

Quelques années plus tard en 2009, Lionel Messi est devenu une star et fait comprendre à Pep Guardiola par SMS qu’il ne souhaite pas que Zlatan empiète sur son territoire. « Pep s’est rapidement rendu compte que Leo pouvait devenir bougon lorsqu’il était remplacé en cours de match, voire boudeur lorsqu’il n’était pas convié à une rencontre« , écrit le journaliste qui répète plusieurs fois l’obsession de Messi pour le foot et son envie de jouer en permanence.

Insubmersible dérive ensuite un peu à la limite du hors-sujet en analysant le comportement de Pep Guardiola, la relation de l’entraîneur de City avec Tito Vilanova, l’arrivée de l’Argentin Tata Martino au Barça, ou encore les coulisses du transfert de Neymar, un an avant celui de Suarez. Si la MSN fonctionne, c’est justement car, comme le Brésilien, l’Uruguayen a compris qui est le patron de l’équipe : « J’ai conscience de jouer avec le meilleur joueur de la planète. Il n’y a pas de compétition entre nous, et heureusement ! Je ne suis pas envieux et jamais je ne remettrai son statut en question« .

Dans l’ombre de Messi, l’auteur n’oublie pas non plus de revenir sur la fraude fiscale mise en place par son père et ses conseillers, tout en dédouanant « La Pulga » qui ne peut pas être à l’origine de ce système frauduleux. Le footballeur utilise d’ailleurs lui-même cet argumentaire : « Moi, mon rôle, ça a toujours été de jouer au football. Je suis concentré sur mon métier. J’ai toujours eu confiance en mon père et en nos avocats. A aucun moment, je n’ai imaginé qu’ils trahiraient ma confiance« .

https://www.youtube.com/watch?v=hHTJ9MLXETc

En attendant 2022 et l’inauguration du nouveau Camp Nou qui pourrait précéder son retour à Rosario à 35 ans, Lionel Messi va donc continuer à se concentrer sur ce qu’il sait faire mieux que tout le monde et sur ce qu’il aime le plus au monde : jouer au football.