AvideceWopyBalab

On aurait tendance à assimiler le championnat chinois à celui du Qatar et des USA. Pourtant, à y regarder de plus près, l’offre asiatique constituerait presque une version 2.0 des modèles qatari et américains.

En effet, les anciennes stars et les joueurs en difficulté d’Europe allaient chercher des contrats lucratifs pour achever leur carrière dans ces deux contrées lointaines, à l’instar de Xavi (salaire de 10 millions € à Al Sadd Doha) ou Kaka (prés de 6 millions € par an à Orlando). Ne souhaitant pas devenir une énième maison de retraite, la Chine, à grands renforts de contrats juteux, ne boxe visiblement pas dans la même catégorie. Avec des montants de transferts astronomiques et des rémunérations gargantuesques, le profil type du joueur exilé est ainsi totalement bouleversé. Des stars d’envergure en pleine force de l’âge (Witsel, Obi Mekel, Hulk, Ramires), des anciennes gloires encore efficaces (Tevez avec 38 millions €/an, Lavezzi), des jeunes pleins de promesses (Oscar pour 25 millions €/an) sont venus garnir les rangs d’un championnat dont le niveau global demeure inégal.

L’ampleur des sommes évoquées donne le vertige. Après s’être imposé sur le marché sud-américain, c’est au tour de l’Europe de cèder aux sirènes du nouvel argentier du football mondial. Pour se rendre compte des moyens de ce dernier, faut il rappeler qu’en hiver 2016, la deuxième division chinoise fut le troisième championnat le plus dépensier au monde ou encore qu’un contrat de 100 million d’euros par an a été proposé à Cristiano Ronaldo ?

Cette nouvelle dynamique n’est pas le fruit d’un intérêt soudain pour ce sport : elle émane d’un souhait politique de faire de la Chine « une surpuissance du football » selon son propre président. Alors même que certaines restrictions sont imposées pour améliorer le niveau des joueurs locaux (interdiction de recruter un gardien étranger, par exemple), la multiplication des « dépenses irrationnelles » inquiète même le ministre du Sport local qui songe à imposer un seuil de montant de transfert et de salaires. Pourtant, une nouvelle dynamique s’instaure et la fuite des talents devrait se poursuivre vers le nouvel Eldorado du football mondial.