Adopter le mode de vie des playboys, avec voitures de sport et filles faciles, voyages autour du monde en jets privés, et revenus à faire pâlir d’envie un cheik, la vie des joueurs professionnels de Football et celle des grands joueurs de poker ont de nombreux points communs. Bon, il est vrai que Raheem Sterling aurait quelques difficultés à égaler le train de vie de Dan Bilzerian, ils sont malgré tout loin d’être à plaindre.
À l’époque de George Best, les footballeurs, de jeunes hommes en général issus de la classe ouvrière, étaient satisfaits de leur nouveau statut fait de célébrité et de richesse. Si David Beckham est le Footballeur le plus célèbre de sa génération, nous pouvons en déduire que les personnages facétieux de jadis font défaut dans le Football moderne.
Mais les joueurs d’exception reçoivent tout de même des sommes assez pharaoniques. Lionel Messi a touché près de 50 millions de livres en 2015, tandis que Cristiano Ronaldo, qui a empoché 52 millions de livres, a ouvert un musée chez lui à Madère, spécialement consacré à, euh…, Cristiano Ronaldo. Nous pouvons en déduire que c’est un jeu égocentrique qui fait couler l’argent à flots.
Mis à part cela, il existe d’autres similarités avec le Poker ainsi que des traits de caractère utiles qui pourraient presque indiquer à l’avance si un Footballeur aura du succès en quittant le terrain pour s’installer à une table. Cela m’amène à me demander en quoi les deux jeux se ressemblent, quels joueurs de Football s’en sortiraient plutôt bien, et lesquels s’enflammeraient pré-flop.
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Ainsi, un Footballeur peut-il être bon au Poker ?
Toute personne ayant vu l’attaquant de l’équipe d’Angleterre et de Manchester United, Wayne Rooney – lequel n’est d’ailleurs pas étranger au Poker – s’emporter sur le terrain, par suite à une erreur d’arbitrage, attestera que cet homme n’est pas en mesure de contenir ses émotions.
Non pas que les émotions soient une mauvaise chose, bien sûr. Les joueurs, aussi bien au Poker qu’au Football, doivent rester attentifs et concentrés, et les émotions contenues finissent inévitablement par ressortir. La différence majeure étant simplement que les joueurs de Poker ne peuvent pas les laisser paraître. Outre cela, les deux disciplines partagent des liens étroits, de nombreuses compétences nécessaires pour réussir dans l’un pouvant s’avérer très utiles dans l’autre. Cependant, les joueurs de Poker sont beaucoup moins susceptibles de se blesser.
Une autre différence majeure est que le football est un jeu énergique avec beaucoup d’action, alors que le poker peut se jouer en ligne, sans même avoir besoin de mettre ses chaussures.
Adresse et jouabilité
La seule véritable façon de réussir dans les deux disciplines est de pratiquer pendant de longues heures. Les Footballeurs, en tout cas les joueurs de niveau correct, sont obsédés par le jeu et restent souvent sur le terrain après l’entraînement afin de perfectionner leur technique. De même, les joueurs de Poker doivent passer de nombreuses heures à la table, afin de se préparer à toute éventualité, être capable de saisir la moindre opportunité et profiter des erreurs que pourraient commettre leurs adversaires.
Les deux disciplines demandent de la patience, bien qu’en général les joueurs de poker en ont alors que les footballeurs non. S’inspirant parfois des spectateurs, une autre tendance propre aux personnes manquant de patience, les footballeurs ont peu de patience voire aucune, ce qui peut causer leur perte. Au poker, la patience permet souvent de gagner.
Les joueurs des deux équipes ont besoin d’une stratégie, même si elle doit être malhonnête. Au poker, les joueurs étudient leurs adversaires et mettent au point des pièges pour les battre. Au Football, un entraîneur peut passer de longues heures à donner des consignes à son équipe, telles que défendre bas, jouer agressif sur l’adversaire, plonger pour obtenir un penalty où s’en prendre à l’arbitre pour lui mettre la pression.
Vainqueurs et vaincus
Les Footballeurs peuvent sans doute s’asseoir à une table, sachant qu’ils ont les moyens. Après tout, nous vivons dans un monde où récemment, Tottenham a payé Emmanuel Adebayor 5 millions de livres juste pour qu’il parte, nous pouvons donc dire sans trop nous avancer que leur participation financière n’est pas négligeable. Mais voyons ce qu’il se passe lorsqu’ils sont dans le jeu.
Une fois à la table, comme indiqué ci-dessus, le manque de patience de Wayne Rooney et la nature volatile de son jeu seraient un problème. Il est incontestablement concentré sur la tâche à accomplir, mais il donne vraiment l’impression qu’une seule mauvaise carte pourrait lui faire perdre ses moyens et le faire exploser. De façon comparable, il est possible que Diego Costa ne soit pas facile à lire (ou à regarder) et qu’il se mette en colère à propos de tout et n’importe quoi, vraisemblablement même avec une bonne main.
Puis il y a Joe Hart, qui prouve qu’avoir une main de fer peut être un gros avantage, de même que le gardien de but de Manchester United David DeGea qui, lorsqu’il a tenté d’être transféré vers le Real Madrid cet été, est resté zen de bout en bout, et ce malgré que l’opération ait débouché sur un véritable fiasco.
Poker fou
Mais si nous devions, de façon tout à fait hypothétique, mettre au point un champion de poker, conçu à partir des différentes parties d’un joueur de Football, il nous faudrait considérer les caractéristiques fondamentales de certains grands noms de notre époque. Un joueur de poker doit posséder de la confiance, une capacité à bluffer ou à mentir, du sang-froid dans les situations délicates et un visage ne laissant paraître aucune émotion.
Ce que nous recherchons principalement, c’est quelqu’un qui serait impossible à lire. Quelqu’un dont le visage exprime la même émotion aussi bien lorsqu’il est exalté par la victoire que lorsqu’il subit une sévère désillusion. Quelqu’un qui, n’ayons pas peur de le dire, pourrait être considéré comme ennuyeux.
En conclusion, si nous prenions la ruse de Ryan Giggs, qui a entretenu pendant longtemps une liaison amoureuse au sein même de sa famille, que nous y ajoutions la vague définition que John Terry a du mot vérité ainsi que la confiance sans limite (bien que malavisée) de Nicolas Bendtner et que nous enveloppions le tout dans la personnalité de James Milner, nous pourrions créer ainsi une sorte de Frankenstein qui serait un grand champion de poker.