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Yachine, Banks, Schmeichel, Van der Sar, Buffon, Neuer … tant de noms prestigieux et symbolisant l’excellence à un poste si difficile. Pourtant, ils sont de moins en moins « bankable », les marques (et donc les fans) préférant mettre en avant un buteur en série ou un milieu créatif. Une injustice qu’il faut réparer.

Depuis la création du Ballon d’or en 1956, seul le soviétique Lev Yachine a réussi à remporter la récompense individuelle ultime (qui a perdu de sa valeur, on vous l’accorde). Après avoir terminé 3ème des votes en 2014 avec une Coupe du Monde en poche, Manuel Neuer avait déclaré : « Je savais que ce serait difficile de battre les attaquants (ndlr: Messi et Ronaldo). […] Quand un match se joue, la première chose que les gens demandent c’est « qui a marqué ? ». Je ne pense pas que cela changera. »

Une déclaration pleine de résignation de la part d’un homme dont on a dit qu’il révolutionnait le poste. Aujourd’hui, les supporters se rendant au stade avec un maillot de gardien sont quasi inexistants, spécialement lorsque l’on voit le traitement accordé aux maillots du dernier rempart par les équipementiers, souvent flashy comme un plot de chantier.

602409286 Gardien de but : l'injustice d'un poste ingrat

Pas besoin de gilet dans la voiture. Photo: Stu Forster/Getty Images

Un dédain bien souvent illustré sur les réseaux sociaux par les moqueries dirigées contre un gardien malheureux et dont on oubliera tout arrêt décisif au profit d’une faute de main (Mignolet, Joe Hart, on pense à vous). A l’image d’un soldat qu’on envoie seul au front, l’homme dans les cages est en fait souvent victime d’un défenseur pas au marquage ou rendant bêtement le ballon à l’adversaire, et sera ensuite pris en grippe par le public. Et même lorsque celui-ci est décisif, lors d’une séance de tirs au but par exemple, ce ne sera que rarement relaté dans la presse et à la machine à café le lendemain matin (« Ouais, ils ont gagné mais aux tirs au but »).

Il n’est pourtant pas si loin le temps où on jouait dans les jardins en annonçant fièrement à son coéquipier à qui c’était le tour de tirer des pénalties : « Moi, je suis Barthez ! ». Alors certes, ils ne sont pas les plus bavards. La solitude des gardiens de but est une chose bien connue et peut-être qu’ils pourraient faire un peu plus le show, à l’image des gardiens de hand qui exultent à chaque arrêt. Mais avec la qualité des gardiens actuels, il y a pourtant mieux à faire qu’une publicité Head and Shoulders, non ?

Pour en lire un peu plus sur les gardiens de but : Le gardien, un joueur à part (entière) sur le terrain.