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En attendant Noël, PKFoot vous propose de (re)découvrir un joueur par jour, selon le même principe que le calendrier de l’Avent. Aujourd’hui, place à Benoît Pedretti, autrefois considéré comme le nouveau Didier Deschamps.

Cœur de lionceau

Aujourd’hui, évoquer Benoît Pedretti comme un international français a de quoi faire rire. C’était beaucoup moins le cas au milieu des années 2000. Formé à Sochaux, le numéro 17 réalise une excellente première saison en Ligue 1, étant le leader technique d’une équipe pleine de promesses, parmi lesquelles Oruma, Isabey ou Frau. Devenu capitaine, le milieu de terrain est la rampe de lancement des contre-attaques doubistes pendant plusieurs années, régalant les flèches de devant par un jeu long assez incroyable. C’est simple : ses passes en profondeur étaient légèrement trop hautes pour être interceptées de la tête par le défenseur, mais toujours dans la course de l’attaquant parti en profondeur. Egalement bon récupérateur, il est vite considéré comme le successeur naturel de Deschamps, au point d’être appelé en équipe de France où il évolue aux côtés de Lizarazu, Thuram, Zidane, Pires ou autres Henry.

Son club formateur devient rapidement trop petit pour lui. Malheureusement, il ne fera pas le bon choix en rejoignant l’OM, en pleine reconstruction après une finale de Coupe UEFA perdue, et le départ de plusieurs cadres dont Drogba. Dans ce bordel marseillais, il tire relativement son épingle du jeu, mais préfère partir dès la saison suivante à l’OL, plus structurée. Problème : si Essien est parti, Tiago est arrivé, et le Portugais prend place au sein du milieu avec les indéboulonnables Diarra et Juninho. Après une saison où il n’est pas titulaire, Pedretti choisit alors de rejoindre un club avec moins de concurrence, à savoir Auxerre.

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La renaissance à l’AJA

C’est à l’AJA que Pedretti retrouve une seconde jeunesse. Il faut dire que ses échecs relatifs à Marseille et à Lyon ne lui ont pas fait perdre son niveau, à savoir celui d’un très bon joueur de Ligue 1. On peut d’ailleurs remarquer que si Aulas était à l’époque critiqué pour « piller » les clubs français, personne ne le remercie quand il permet à Auxerre de jouir du talent d’un joueur comme Pedretti, inaccessible en temps normal, ou quand Bordeaux peut recruter Diarra, qui n’aurait sans doute jamais signer là-bas en temps normal…

Fidèle à son numéro 17, le capitaine auxerrois mène les siens en Ligue des champions, suite à un podium inespéré. Il retrouve un contexte où son jeu long fait merveille, lançant souvent Jelen en profondeur. S’il ne retrouve pas les Bleus pour autant, il prouve qu’il a bien le niveau pour être le leader technique d’une équipe qui joue le haut du tableau en Ligue 1, à condition de jouer en contre-attaques.

La suite de sa carrière sera un peu plus anecdotique, avec un passage correct à Lille, un séjour mitigé à Ajaccio en raison des blessures, et une fin à Nancy où son physique ne suit plus et l’empêche d’enchaîner. Pour autant, il laissera derrière lui une bonne image, celle d’un joueur qui ne bronche pas même lorsque Louis Nicollin l’insulte et le menace ouvertement, celle d’un spécialiste du jeu long comme le football français en produit finalement très peu… et c’est bien dommage.