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En attendant Noël, PKFoot vous propose de (re)découvrir un joueur par jour, selon le même principe que le calendrier de l’Avent. Aujourd’hui, place à Paul Scholes, membre le plus sous-estimé de la Class of 92 de Manchester United.

Un jeu simple mais efficace

Beaucoup de joueurs de son époque le citaient comme une référence au milieu. Parmi eux, il y avait notamment Xavi ou Zidane, pourtant éminemment plus médiatisés que lui. Cela peut surprendre ceux qui ne regardaient pas la Premier League, mais certainement pas les suiveurs de Manchester United, qui pouvaient voir à chaque rencontre à quel point Paul Scholes savait tout faire : tacler, temporiser, accélérer, jouer court ou long, centrer, et frapper. Si certains membres de la fameuse promotion 92 ont pris plus la lumière que lui, comme Ryan Giggs ou David Beckham, le numéro 18 des Red Devils n’avait pas grand-chose à leur envier. Son duo avec Roy Keane équilibrait l’équipe, et le rendait aussi important que n’importe qui.

Une anecdote raconte que Ronaldo, lors de sa première année chez les Red Devils, faisait le spectacle à l’entraînement en jonglant de façon excentrique, quand Scholes lui a montré un arbre situé à plus de 50 mètres. Il lui aurait dit qu’il allait le viser et le toucher dès le premier coup, avant de le faire. Ronaldo, voulant l’imiter, aurait tenté sa chance une dizaine de fois, sans réussir, avant de voir partir son aîné, tout sourire. Derrière cette histoire, on comprend ce qui importait le plus à Scholes : être efficace, sans artifice. C’est pourquoi, malgré un niveau de jeu de classe mondiale, une énorme longévité, et une frappe de mule, il n’a jamais été médiatisé, et est toujours resté loin des distinctions individuelles. Lui préférait tout gagner en équipe, ce qu’il a réussi à faire avec Manchester United, sur 2 décennies différentes, étant même rappelé à la rescousse par Sir Alex Ferguson alors qu’il était à la retraite.

Trop discret pour son époque

Si Scholes n’était pas attiré par la lumière, il n’en avait pas moins un énorme caractère… qu’il commence à montrer en tant que consultant. Les fans de United se souviennent notamment du triplé claqué par Newcastle lorsque la presse locale l’avait désigné comme le maillon faible de son équipe. En bon pédagogue, Sir Alex Ferguson avait placardé cet article dans les vestiaires. 90 minutes plus tard, on a compris que la presse locale avait des tomates devant les yeux, pour paraphraser le grand Alexander Frei.

Respecté par tout le vestiaire, y compris les fortes têtes, le roux aurait sans doute eu la même reconnaissance que des Gerrard ou Lampard – pour ne prendre que des exemples anglais – s’il avait incarné, à lui seul, le visage de son club. Manchester United étant, à l’époque, une institution plus forte que tout, il n’était pas l’unique représentant de l’académie, puisque d’autres comme lui ont fait toute leur carrière au club, ou y ont passé une dizaine d’années, là où la rotation était supérieure chez les Reds ou les Blues. Aujourd’hui, seuls les connaisseurs se rappelleront spontanément de lui, comme Xavi ou Zidane à l’époque.