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En attendant Noël, PKFoot vous propose de (re)découvrir un joueur par jour, selon le même principe que le calendrier de l’Avent. Aujourd’hui, place à David Beckham, le joueur qui a fait basculer le football dans l’ère du spectacle et du marketing à outrance.

Un pied droit magique, une carrière fabuleuse

David Beckham est un pur enfant du football, un passionné qui prenait des notes lors d’un stage de jeunes au FC Barcelone, et qui avouait ne pas avoir beaucoup d’autres loisirs que son sport favori. Dès son plus jeune âge, l’Anglais a rejoint son club de cœur, Manchester United, au sein de la fameuse promo 92, aux côtés des frères Neville, Scholes, Giggs et Butt. Numéro 24 puis numéro 10 en équipe première, il finit par prendre le mythique numéro 7 de Cantona à son départ. L’histoire est en marche pour lui : avec ses potes, il réalise notamment un incroyable triplé championnat-coupe-Ligue des champions, qui lui permettent de terminer second au classement du Ballon d’Or. Belle revanche pour celui que son propre pays rejetait, suite à son carton rouge récolté lors du huitième de finale de Coupe du monde, perdu face à l’Argentine. Les années se sont succédées, les titres en club aussi. En sélection, le capitaine des Trois Lions devient héros national lorsqu’il qualifie l’Angleterre à la Coupe du monde, en inscrivant, dans les arrêts de jeu, un coup franc sublime face à la Grèce.

Ce début de carrière laissera place à une suite moins glorieuse. Des tensions s’instaurent entre Sir Alex Ferguson et lui, avec le fameux épisode de la chaussure volante… Après une mise sur la touche, et un dernier baroud d’honneur fabuleux en C1 face au Real Madrid, il finit par rejoindre la capitale espagnole. S’il n’a pas eu le même succès qu’à Manchester United, il n’en reste pas moins un cadre de l’équipe, et gagne même la Liga, grâce notamment à la présence de van Nistelrooy dans la surface, qui reprend ses centres comme à l’époque mancunienne. Décidé à booster la MLS, il rejoint ensuite le LA Galaxy. Il s’y épanouit au niveau business (au point de lancer aujourd’hui une franchise à Miami), mais son amour du jeu l’oblige à revenir ponctuellement en Europe, à l’AC Milan où son niveau surprend tout le monde, y compris Seedorf qui le félicite publiquement, alors qu’il est peu connu pour faire des compliments. Beckham finira finalement sa carrière au PSG, plus pour booster l’image naissante du club parisien que pour devenir un cadre de l’équipe.

Une image erronée

Lorsque l’on culmine 115 sélections, plusieurs titres de champion en Angleterre, puis en Espagne et en France, et surtout la Ligue des champions, on est forcément un grand joueur. Pourtant, le grand public a toujours été divisé en 2, entre ceux qui ne le voient en lui qu’un objet marketing, et ceux qui reconnaissent son talent. Beckham et sa femme sont allés tellement loin dans le business que trop de monde a occulté le niveau de jeu du Spice boy. Son volume de jeu était considérable, son jeu de passes fabuleux, tout comme sa capacité à rester démarqué sur l’aile pour déclencher un centre. Lorsqu’il déclenchait son mouvement de balancier, il avait alors une gestuelle si singulière, si belle, qu’Adidas en a fait un logo. Plus d’une fois, il a combiné parfaitement avec des coéquipiers de classe mondiale, sans que son niveau technique ne fasse tâche. Mais sa position sur l’aile fait que personne ne l’a vu comme un vrai dépositaire du jeu (ce qu’il n’a effectivement jamais été), tout comme le fait qu’il soit spécialiste du centre l’a desservi auprès du grand public : cela n’a rien de spectaculaire, contrairement à un double passement de jambes. C’est bien dommage, car les novices ne retiendront que ses coups francs, alors qu’il était tellement plus que ça en tant que joueur… Peu importe : les initiés resteront entre eux, et ce n’est finalement pas plus mal.

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