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En attendant Noël, PKFoot vous propose de (re)découvrir un joueur par jour, selon le même principe que le calendrier de l’Avent. Aujourd’hui, place à Laurent Blanc, le charismatique libéro de France 98.

Un défenseur marquant

Une carrière n’est pas toujours un long fleuve tranquille, et le parcours de Laurent Blanc, loin d’être linéaire, l’illustre. Milieu offensif talentueux, habile devant les buts, Blanc finit par reculer sur la pelouse, toujours dans l’axe, où il finit en défense centrale, à un poste désormais révolu de libéro. De Montpellier à Manchester United, en passant par l’OM et le Barça, le numéro 5 a eu plusieurs vies de joueurs, jouant à cheval entre 3 décennies. S’il ne s’est pas imposé partout, il laissera tout de même une image forte et de leader chez beaucoup. Son palmarès reste assez maigre en club, mais largement compensé en équipe de France, où il était le vice-capitaine de France 98. Même si son carton rouge en demi-finale face à la Croatie le prive de finale, il n’en reste évidemment pas moins un des grands artisans du titre, avec un point d’orgue le but en or face au Paraguay.

Premier buteur de l’Euro 2000, Blanc était la caution technique de la défense, le premier relanceur, qui anticipait tout, le buste droit. Capable de réussir sous pression un contrôle en porte-manteau que peu de joueurs réussissent en temps normal, il a surtout gagné le surnom mythique de Président, en raison de son rôle d’ambassadeur de l’équipe, y compris lorsqu’il fallait négocier les primes. Son bisou sur le crâne de Fabien Barthez, avant chaque match des Bleus, reste légendaire.

Un coach sous-estimé

Lorsqu’il a commencé à Bordeaux, le coach était attendu. Il a plus que répondu aux attentes, en dénichant un titre de champion inespéré, révélant au passage Gourcuff, étincelant à l’époque. Il atteindra même les quarts de finale de la Ligue des champions avec les Girondins, chose assez improbable aujourd’hui. Le Président prendra ensuite la tête de l’équipe de France, après la Coupe du monde désastreuse en Afrique du Sud. Il l’amènera en quart de finale de l’Euro, mais il connaît alors ses premières critiques : son flanc droit Réveillère-Debuchy est jugé trop timide face à l’Espagne (futur vainqueur), et la génération 87 fait des siennes. Il trouve néanmoins un nouveau challenge à Paris, où il instaure une certaine identité de jeu. S’il ne parvient pas au dernier carré de la Ligue des champions, son PSG reste régulier, ne perd pas contre moins forts, mais ne bouscule pas les plus forts.

Hélas, son passage sera terni par l’affaire Aurier, et il sera fragilisé, le grand public le voyant comme un entraineur limité, incapable de gérer les forts caractères. C’est bien dommage, car l’entraineur était le prolongement du joueur, fidèle à ses principes. On aimerait le revoir en activité, mais lui attend sans doute un gros challenge.