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La situation géopolitique en Ukraine est toujours aussi compliquée, et la guerre fait rage entre l’armée ukrainienne et les séparatistes pro-russes. Néanmoins, la crise a connu une pause de 90 minutes, le temps d’un derby enflammé en guise de propagande pro-indépendantiste entre les régions autonomes de Donetsk et Lougansk.

Les équipes de Donetsk et Lougansk s’affrontaient le 9 août dernier, dans un contexte géopolitique particulièrement tendu. On ne parle pas du grand Shakhtar, mais du Metalhurg, qui a accueilli Lougansk à domicile, au Stade Metalhurh, dont la capacité est d’un peu moins de 6 000 places. Le Shakhtar, pro-ukrainien, est désormais obligé de jouer ses matchs à l’Ouest, tandis que son stade a été en partie détruit par les bombardements des séparatistes.

Lors de ce match hautement symbolique, dont l’importance politique était nettement plus grande que son attrait sportif, 3 500 spectateurs ont pris place pour savourer un match de football. Cela peut paraitre anodin pour nous, ça l’était beaucoup moins pour eux, qui ont pu, durant 90 minutes, s’évader et oublier le bruit des déflagrations qui font leur quotidien… et promouvoir la cohésion dans cette partie Est de l’Ukraine qui recherche l’indépendance et/ou le rattachement à la Russie toute proche (40km de Lougansk).

Bien sûr, l’environnement laissait deviner un contexte plus difficile qu’ailleurs, des soldats jonchant le chemin allant vers le stade pour prévenir tout incident et acte de répression des forces nationales ukrainiennes. Aucun incident ne fut à déplorer. La victoire des locaux de la DNR sur un score de 4-1 n’était qu’anecdotique, au-delà du fait qu’ils alignaient un joueur d’origine africaine, Peres Ndongo.

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La cérémonie de fin de match, avec une remise d’une réplique de la Coupe du monde, ne signifiait rien sportivement, mais avait là aussi une résonance politique terrible en symbolisant une reconnaissance mondiale. Ses représentants qualifiant mme le trophée de “Coupe du monde des états non reconnus”.

Denis Pouchiline, président du conseil de la république autoproclamée de Donetsk, voyait en ce match le premier signe de la renaissance du sport dans la région de Donbass. Mikhail Mishin (ministre de la jeunesse et des sports chez les rebelles) déclarait même au Guardian : « Les gens ont enfin une raison de parler de choses plaisantes. La vie est revenue à la normale ».

Evidemment, beaucoup de sceptiques se sont fait entendre. Ce match était-il un avant-goût d’une paix à venir, ou un outil de propagande ? Difficile à dire. L’initiative semblait moins belle et spontanée que le fameux match qui avait eu lieu lors de la Première Guerre Mondiale, entre Allemands, Français et Britanniques, lors de l’historique Trêve de Noël. Mais comme en 1915, un peuple a redécouvert jusqu’au couvre-feu militaire, la sérénité de la paix. Et c’est déjà ça de pris.

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Photos : bfootball.com.ua

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