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Hungaria n'évoque peut-être rien aux nouvelles générations, jusqu'à maintenant. Pourtant, la marque dont le nom est inspirée du « Onze d'or hongrois » de l'après-guerre fut l'un des équipementiers les plus visibles en France dans les années 70, jusqu'à son rachat par adidas en 1976.

Il y a maintenant 14 mois, Pierre Arcens, un ancien d'adidas et de Burrda, a décidé de se lancer dans la reprise de ce mythe français. Nous nous sommes entretenus avec lui.

Pierre Arcens, président d'Hungaria : "nous sommes les challengers"Pierre est plutôt accessible (« Vous en connaissez beaucoup vous des directeurs d'équipementiers qui se rendent dispos facilement pour une interview ? ») et nous parle de sa marque avec passion. « A l'époque, Hungaria, c'était ma Madeleine de Proust. Ce sont des souvenirs d'enfance. J'ai joué avec, je tapais dans des ballons Hungaria. Et puis, ce sont aussi beaucoup d'athlètes iconiques : , Guy Drut, Bernard Hinault… C'était l'équivalent de Nike maintenant« . Hungaria était un temps appelé Hunga, à cause d'un régime communiste hongrois plutôt réticent à l'idée de voir une marque d'un pays capitaliste utiliser son nom.

Pierre Arcens, président d'Hungaria : "nous sommes les challengers"

Ce sont ces raisons qui l'ont poussé à relancer cette marque, dont le nom était retombé dans le domaine public : « un ami m'a appelé pour me dire qu'il avait déposé Hungaria, qui était retombé dans le domaine public. Tout est parti de là ». Tout, et même l'équipe qui l'entoure, car une partie provient de son ancienne équipe chez Burrda, l'ancien équipementier qu'il a fait connaître en France il y a maintenant quelques saisons. « Nous sommes 24 maintenant, mais il y a 14 mois, nous n'étions que 4. Nous avons une moyenne d'âge de 23 ans. Souvent, les nouveaux ont fait leur stage chez nous, puis nous les avons gardés ». L'équipe digitale est composée de 3 personnes, chargées de promouvoir l'activité de la marque sur les réseaux sociaux, entre autres, accompagnées par l'agence Willie Beamen.

La première étape a consisté à changer le logo de l'entreprise et à établir une charte graphique, confiée à l'agence Being/TBWA. Puis Hungaria a trouvé des fournisseurs en Chine, permettant de réaliser des produits de qualité supérieure, tout en gardant des prix agressifs, car « nous sommes les challengers, et puis nous avons des frais de structures inférieurs à nos concurrents ». Le site internet de la marque, lancé à la rentrée dernière, au delà d'un look original, propose un configurateur de maillots puissant, donnant plus de 1 600 000 possibilités aux acheteurs, et permettant surtout à la marque de ne pas se reposer sur des stocks d'invendus. Hungaria a aussi fait son apparition dans la magasins Intersport, ce qui est « pas mal pour une entreprise de 14 mois seulement ».

Hungaria a été annoncé comme le prochain fournisseur des ballons de la Coupe de la Ligue, pour au moins 3 saisons. La marque française a déjà été présentée comme le prochain équipementier du Stade de Reims, mais aussi d'autres clubs dans des sports très diversifiés (La Rochelle en rugby, Nancy et Orléans en basket, et bientôt le polo). « Le football est le le plus populaire. Il est impossible de passer à côté » ajoute Pierre Arcens. « Le Stade de Reims possède une belle histoire et a de l'ambition (avec le projet Horizon 2020, ndlr). Nous avons un patrimoine commun. Le Stade de Reims et Hungaria ont été créés la même année (1931) ! Après, nous avons privilégié les sports collectifs, mais nous avons aussi des ambassadeurs dans le monde entier : un plongeur en apnée, une ancienne escrimeuse, des joueurs de rugby, … Nous accompagnons des clubs professionnels et amateurs, comme St Jean d'Angély en rugby ».

Les semaines qui arrivent vont être cruciales pour la marque. Le 5 février prochain, Hungaria va lancer son magasin en ligne. D'autres annonces d'envergure devraient aussi arriver, pour une marque qui n'en finit plus de faire parler d'elle. Rappelons que son lancement officiel n'est prévu qu'en… juillet 2016 !