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Les 20 et 21 mai derniers le Crédit Agricole organisait à Clairefontaine la finale du Mozaïc Foot Challenge, tournoi regroupant les meilleures équipes de foot amateur de l’hexagone. C’est l’occasion de découvrir les dispositifs de la marque autour de l’Euro 2016, à savoir un jeu sur modèle d’instants gagnants via les distributeurs de la banque et de présenter son programme de crowdfunding destiné à tous les projets liés au football amateur.

Les parrains du tournoi Charlotte Bilbault et Sylvain Wiltord nous ont accueillis, l’occasion de parler de l’Équipe de France à la veille de l’Euro.

Est-ce que vous pouvez nous parler du projet Crédit Agricole Mozaïc Foot Challenge ?

S.W : Nous sommes là pour aider le foot amateur, le booster. Il y a des millions de jeunes qui ne seront pas professionnels et la fédération les aide pour qu’ils prennent un maximum de plaisir. On va aller voir les matchs, rigoler avec eux, leur apporter notre expérience, passer un bon moment.

Sylvain, raconte-nous ton but victorieux en finale de l’Euro 2000 ?

S.W : Dégagement de Fabien et déviation de la tête de Bati, David Trézéguet. C’est vrai que j’ai bien anticipé le coup, frappé pied gauche, elle passe entre les jambes d’un défenseur italien si je me souviens bien et va se loger petit filet. C’était un moment très fort pour moi et l’Équipe de France. Ça nous a permis juste après de gagner l’Euro.

C’est ton meilleur souvenir en bleu ?

S.W : Un des meilleurs souvenirs. Automatiquement le meilleur c’est quand on porte la première fois le maillot de l’EDF. Donc je dirais 10 février 99 le match à Wembley Angleterre – France quand Nico (Nicolas Anelka) marque 2 buts. C’est la première fois que je portais le maillot tricolore alors oui c’était mon meilleur souvenir.

As-tu eu un ressenti particulier après avoir gagné en 2000 ? Le fait d’avoir les proches qui te racontent, c’est inattendu, on part de loin dans ce match.

S.W : C’est vrai que quand on porte la coupe, quand on rentre dans les vestiaires, quand on court dans tous les sens on ne réalise pas. C’est quand on rentre un petit peu en France que là on se dit c’est extraordinaire. Quelques jours après quand on voit la famille, les copains, toutes les festivités qui ont lieu après coup on se dit « Ah ouais putain on l’a fait ! ». Mais c’est vrai que lorsque l’on était là-bas comme on a passé un mois extraordinaire, avoir de bons résultats, arriver à bien rigoler, à bien s’entendre, c’est vrai que l’on n’y pensait pas tout le temps. C’est en revenant en France en voyant l’engouement des gens que là on se dit « On a fait plaisir aux Français » et c’est une vraie petite fierté. C’était un gros niveau, ça a été dur et long, on gagne en prolongations contre les Portugais, on est mené contre l’Espagne (ndlr en réalité l’Espagne égalise à 1-1 puis la France l’emporte 2 buts à 1), contre l’Italie, à chaque fois l’équipe avait de grosses ressources pour aller chercher la victoire, c’était un bel Euro. Si ça peut les booster cette année ce serait parfait.

Justement, tu les sens comment cette année ?

S.W : Je les sens bien, il y a un bon groupe. Je les ai suivis à la Coupe du Monde au Brésil. Il n’y a pas de reproche à faire, ils ont perdu contre les champions du monde. Il y a eu de bonnes choses de moins bonnes mais dans l’ensemble ils ont été performants. Maintenant on sait que l’on a perdu des joueurs importants (ndlr Benzema, Valbuena, Varane) mais on sait qu’on a bon groupe avec de la qualité. On est en France chez nous il faut y croire. Le premier tour ça va bien se passer, avec les matchs couperets on peut aussi passer à la trape car il y a aura des équipes surprises. Il faut être confiant même si on sait qu’avec l’Espagne, l’Allemagne ça va être dur d’aller au bout. Pour moi la France va gagner.

As-tu un oeil avisé au sujet de l’Angleterre après ton parcours en club là bas ?

S.W : Je crois pas trop aux Anglais, ils ont toujours de belles équipes, ils vont sûrement faire leur huitième mais je ne les vois pas aller au bout. Plutôt une équipe surprise, la Pologne ou la Belgique. Il y a un bon groupe, de bons petits jeunes mais le collectif non je n’y crois pas. (C.B acquiesce). L’Allemagne et l’Espagne c’est rodé, cela va être dur de rééditer la performance mais on sent que c’est plus costaud déjà.

Ce tournoi et la finale de la Coupe Gambardella sont les rendez-vous des jeunes. Avez-vous un avis sur la formation en France, notamment certains profils plus physiques qui sont semble-t-il privilégiés ?

S.W : Les profils comme Griezmann, Mahrez (très performants cette saison) passent entre les mailles du filet, ça montre qu’il faut voir la qualité du joueur, il n’y a pas de profil. On sait très bien qu’il faut considérer le physique mais il n’y a pas que ça. Si tu es physique mais ne sais pas faire une passe ça sert à rien. Il en faut car il y a beaucoup de matchs mais il faut surtout essayer d’être complet.

C.B : Il faut essayer d’être complet, travailler ses défauts pour avoir un profil mixte.

Est-ce que vous pensez à vous rapprocher du terrain plus tard, dans l’encadrement, l’entrainement ?

S.W : Moi je n’étais pas chaud car je suis plutôt un ambianceur de vestiaire. Je me suis toujours dit que d’être entraîneur avec 23 gamins ce serait une galère. À Rennes où j’ai longtemps été joueur, Landry Chauvin le directeur du centre de formation m’a dit « Fais la séance » et j’y ai pris énormément de plaisir. Depuis j’y pense. Quand on arrive à transmettre à un petit jeune les bases du foot, à transmettre, c’est une fierté.

C.B : J’ai encore quelques saisons à jouer (rires), donc pour l’instant je n’y pense pas.

S.W : C’est un caractère. On voit sur le terrain qu’il y a des leaders, automatiquement derrière ça va être une vocation. Zidane on ne s’y attendait pas du tout, il a appris à transmettre, il adore ça maintenant. Bravo pour ses débuts, il est finaliste de la Ligue des Champions, il est passé près du championnat. Il a repris une très bonne équipe mais ce n’était pas facile pour lui de commencer au Real Madrid. Une reconversion ça reste très dur.

Comparé à Deschamps par exemple, tu sentais beaucoup plus cette vocation chez ce dernier ?

S.W : Oui clairement on sentait cela chez Dédé, très jeunes lui et Lolo (ndlr Laurent Blanc) c’était les leaders de l’Équipe de France, nos piliers, nos relayeurs avec le sélectionneur. C’était leur vocation ça s’est fait naturellement pour eux.

L’Euro à ne pas faire pour les Bleus ?

S.W : Faire 3 matchs nuls en qualifications et se retrouver contre une grosse équipe en huitièmes de finale. Il faut aller dans le dernier carré au minimum. Sinon ça serait un échec. Il faut être confiant. Ça va être une belle fête.

Par rapport aux récentes affaires (la sextape impliquant Benzema et Valbuena notamment) qui ont touché les Bleus, pensez-vous qu’ils sont pleinement sur cet Euro ?

S.W : Tu es footballeur donc une fois sur le terrain tu oublies tout ça, tu ne penses plus aux autres sinon après tu te regardes les pieds, tu es hésitant, en panique. Cela aurait pu être deux blessures maintenant ce sont deux faits qui n’ont rien à voir avec le foot c’est dommage. Maintenant il y en a 23, 30 qui sont là, qui représentent cette équipe de France. Ils vont bien bosser et on va leur confiance. Il y a encore un très bon groupe.

As-tu un avis sur la liste des 23 sélectionnés et sur la non-sélection d’Hatem Ben Arfa massivement plébiscité ?

S.W : Comme Didier Deschamps l’a dit, c’est lui qui décide, il ne change pas par rapport à l’engouement populaire. Il y a 65 millions de sélectionneurs, tout le monde voudrait avoir son joueur ! Ce sera plus facile après coup de faire un bilan. On verra après les matchs amicaux ce que cela donne. Il faut respecter les choix du sélectionneur. J’aurais mis Gaëtane Thiney dans la liste, elle est très forte (rires).

Vous avez prévu d’assister à des matchs ?

S.W : Bien sûr ! Je vais voir tous les matchs des Bleus, aller à Marseille, à Paris et à Lille (ndlr respectivement France – Albanie, France – Roumanie et France Suisse).

C.B : Le premier déjà et après je suis en vacances. Il y a la préparation des Jeux Olympiques aussi après donc il faut voir.

Un petit mot sur la saison d’Arsenal ?

S.W : Les Gunners ? Ils sont nuls ! Depuis que je suis parti ils gagnent rien. Je plaisante. Je peux pas dire qu’ils ont raté le coche car ils ont fait une remontée extraordinaire ils sont partis de trop loin. À partir du moment où en décembre tu as 10 ou 12 points de retard ça devient compliqué. Leicester ils ont fait une saison extraordinaire je ne sais pas d’où ils sont sortis. Quand je vois que Chelsea est à 20 points derrière c’est énorme et incompréhensible. C’est bien qu’ils finissent deuxièmes, il y a encore la Ligue des Champions. On dit que Wenger est en balance, bon. Ils finissent devant Tottenham c’est déjà pas mal. Leicester a été très costaud. Arsenal ils sont partis de loin. J’ai eu Robert (ndlr Pirès) qui de temps en temps s’entraîne avec eux. Il m’a dit qu’ils essayaient, Arsène essaie à chaque fois de trouver les petites pépites pour que ça prenne mais c’est très dur. Manchester s’est renforcé, même United a des millions mais ils ne gagnent pas. Chelsea finit à 20 points derrière, c’est un championnat très dur et pour cela bravo Leicester.

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