Sir Alex Ferguson : ce nom là est révélateur et évoque la grande époque de cette équipe mythique. En effet, le règne de ce coach (1986-2013) est synonyme de règne européen et nationale de l’équipe mancunienne. 2013 marque la fin de cette hégémonie, relative certes, mais où les Red Devils se qualifiaient chaque saison au moins pour la Champions League.
Malheureusement, le départ du coach anglais est aussi synonyme de la mise place d’un nouveau cycle, enchaînant les entraîneurs avec trois techniciens en cinq saisons (Moyes, Van Gaal, Mourinho). Manifestement, le cinquième fut le bon. Malgré le « special one » durant deux saisons (2016-2018) et une Europa League, le club échouait en huitièmes de finale de Ligue des champions durant chaque campagne de coupe d’Europe, enchainant aussi les mauvais choix de transferts (couteux).
Cela s’explique par deux choses. Tout d’abord, les propriétaires, habitués par Ferguson et ses résultats réguliers, n’ont pas su être patients avec les successeurs de ce dernier, fixant des objectifs bien trop hauts pour une équipe renouvelée.
Plus de Ryan Giggs, plus de Rio Ferdinand ou de Paul Scholes qui tenaient la maison rouge saison après saison.
Remplacés par des Eric Bailly, Luke Shaw, Angel Di Maria ou Memphis Depay, qui n’avaient pas l’ADN mancunienne en eux, l’équipe du nord de l’Angleterre a failli, finissant souvent loin des places de la Champions League et encore plus du trône de la premier League qui était son objectif. Bien entendu, il ne faut pas oublier que d’autres clubs européens leur piquaient les meilleurs joueurs avec des projets plus ambitieux. En effet, deux clubs ont vu leur finance augmenter considérablement en capacité. Le paris saint germain et surtout Manchester City, rival de United se mirent à la table des grands. Les Sky blues eurent plus d’ambition qu’à l’accoutumé avec des recrutements XXL avec Raheem Sterling, Kevin de Bruyne, Carlos Tevez, David Silva, Mario Balotelli, Sergio Aguëro, ou plus récemment Ederson ou Kyle Walker. Ces joueurs ont contribué largement aux quatre titres de champion d’Angleterre depuis 2012 (2012, 2014, 2018, 2019). Sur la scène européenne, le club des ouvriers s’est vu dépasser par la politique de star du PSG où ces derniers arrivaient à chiper tous les joueurs que les mancuniens surveillaient de près.
Zlatan, Thiago Silva, récemment Neymar et Kylian Mbappé ont tous été des joueurs que Manchester United ciblés. Le Real Madrid est redevenu le grand Real dans cette période et les bonnes performances de Chelsea notamment ne sont pas à oublier.
Donc des dépenses déraisonnables et un manque de patience dûs à une précipitation à la vue du manque de résultats ont poussé Manchester united dans les bas fonds de son histoire récente.
Ole-Gunnar Solskjear ou le renouveau des Red Devils
Depuis décembre 2018 et le limogeage de José Mourinho, le club voit son prestige sportif reprendre du galon. Après 5 ans sans grand succès sur la scène européenne notamment, le technicien norvégien a redressé considérablement l’équipe.
Le club a finit cette saison 2017-2018 avec une 6ème place inespérée à l’arrivée du nouveau coach et un quart de final après l’épique qualification face au PSG. La confiance accordé par cette légende du club à des jeunes joueurs comme Marcus Rashford, Daniel James, Mason Greenwood ou encore Scott McTominay n’est pas étrangère au renouveau mancunien. Ces jeunes ne sont pas tous titulaires mais amènent de la fraicheur en fin de match ou dans les matchs de Cup, sauf pour Rashford. Ce jeune joueur (23 ans) qui joue depuis 2015 en équipe première est bien plus qu’un simple élément d‘appoint. C’est le patron de cette équipe, tout aussi incroyable en dehors que sur les terrains où il est le meilleur joueur de son équipe cette saison. Il emmène toute l’équipe avec lui avec assurance et maturité, ce qui est déconcertant vu sont jeune âge et son coach lui donne les clefs de l’équipe depuis le début de l’année sportive. Il incarne ce renouveau sans soucis, assumant son rôle tel un vétéran et en restant lui même, incarnant parfaitement les valeurs de Manchester United.
Mason Greenwood (19 ans et 115 jours) est le plus jeune joueur de Manchester United à marquer contre Liverpool depuis Wayne Rooney en janvier 2005 (19 ans et 83 jours). [Opta] #MUFC pic.twitter.com/jHCeB0jnyT
— Manchester United (@MUnitedFR) January 24, 2021
Une arrivée providentielle ?
D’autres joueurs sont venus ramener le prestige du côté des Red devils. Plus particulièrement, le recrutement de Bruno Fernandes l’hiver dernier a métamorphosé Manchester United. Il arrivait avec une solide réputation mais laissait des doutes sur son niveau, lui qui n’avait joué qu’au Sporting Portugal, un club de troisième zone européenne. Son adaptation fut éclaire et le jeu de l’équipe de Solskjear a été métamorphosée grâce à l’arrivée de ce joueur aux qualités de passeur évidentes mais aussi de leader au milieu de terrain. Avec Paul Pogba qui revient récemment à son meilleur niveau et Fred qui grandit techniquement et mentalement aux côtes de ces deux joueurs exceptionnels, le portugais et ses compères forment un milieu de terrain très complémentaire. Une attaque retrouvée avec Rashford et Anthony Martial, un milieu de terrain performant et une défense qui devient sûre malgré quelques errements leur permettent aujourd’hui de pointer à la première classe du classement à la mi-saison. Cela n’était plus arrivé depuis quelques saisons avec la perte du titre au profit de son rival citizen et le départ dans la foulée de… sir Alex Ferguson.
Les supporters de Manchester United doivent être actuellement ravis par ces résultats inespérés il y a de cela une saison. Le board mancunien a su faire preuve de patience avec son technicien. Il lui a laissé libre choix des recrues. Elles ne furent pas toutes judicieuses certes mais cela a permis, grâce à cette audace, de débusquer de grands talents. Nous pouvons nous ravir de voir cette équipe revenir au premier plan, elle qui était si importante il y a de cela dix ans.