AvideceWopyBalab

Mais que se passe t-il donc à la tête de la plus haute instance du football ?

Non content de prôner une Coupe du Monde à 48 équipes, les voilà qu’ils préconisent désormais qu’elle se déroule tous les 2 ans. Car il est bien là le problème. Comment rendre ordinaire un événement extraordinaire. Vous en aviez rêvé ? La FIFA l’a fait !

C’était mieux avant :

Le football a connu ses heures de gloire. Un football avec des erreurs d’arbitrage, du suspense, des événements attendus de tous, un spectacle imprévisible et attrayant. Nous sommes à l’orée des années 90 et le show ne fait que commencer. Le football se professionnalise et l’argent commence sérieusement à couler à flots.

Les années 2000 voient certains postes totalement disparaître (le libéro, le « numéro 10 ») car tout va plus vite et les matchs sont de plus en plus intenses. On touche au summum, à la crème de la crème, la cerise sur le gâteau. De nouveaux préceptes de jeu voient le jour, et certaines équipes frôlent l’extase (ex : Le Barça de Guardiola). Tout l’enrobage du football (agents, intermédiaires…) devient nébuleux, mais cela ne gêne personne tant le spectacle est au rendez-vous. Platini est encore là, les règles et règlement changent peu (excepté le fair-play financier qui fût une excellente idée par ailleurs), bref tout va bien dans le meilleur des mondes. Mais déjà, le spectre de la VAR n’est pas très loin…

La VAR, véritable tournant :

Michel Platini, rattrapé par des soucis extra-sportifs, n’est plus là. Sa vision du football et du jeu était claire. Aussi nette que lorsqu’il était joueur. Il ne voulait pas de la VAR. Il n’en a jamais voulu. Platoche a résisté tant bien que mal aux pressions extérieures affirmant que cela ne pourrait pas être bénéfique. Son avis sur la question : « cela va dénaturer le football », « l’erreur d’arbitrage fait partie du jeu » disait-il. Il aurait pu ajouter également que cela desservirait finalement l’arbitre et que ça ne marcherait jamais tant que la mentalité de ce sport ne changera pas. Car le foot n’est pas le rugby. Le rapport à l’arbitrage n’est pas du tout le même, loin s’en faut.

Suite à son départ, le nouveau boss du football, un certain Gianni Infantino (qui a toujours été « pro-VAR ») s’est empressé de mettre l’assistance vidéo au goût du jour. Cinq ans après, force est de constater que c’est un échec. Les matchs sont devenus indigestes car fréquemment coupés par les joueurs, staff qui demandent la VAR ou par un arbitre qui n’arrive plus à se fier à ses propres instincts. Pire encore, les hommes en noir ont tendance à commettre davantage d’erreurs avec l’outil ! Le monde à l’envers… L’assistance technologique qui était censée les aider est devenue un boulet à leurs pieds.

Depuis l’intronisation de la VAR, je prends beaucoup moins de plaisir à regarder les matchs. Pour moi, cela a été une grossière erreur. J’irai même plus loin. Je pense que la VAR ne marchera jamais dans le football. C’est un avis personnel. Mais je défie quiconque aujourd’hui de m’assurer de ses bienfaits.

Des décisions toujours plus contestables :

Depuis, Infantino fait le show ! Des décisions toujours plus loufoques les unes que les autres. Après c’est évident, mieux vaut mettre quelqu’un qui n’y connaît absolument rien à la tête du sport le plus populaire du monde…

Sa nouvelle lubie : réformer la Coupe du Monde. Ça tombe bien, c’est justement l’événement le plus attendu et le plus regardé. Business is business ! Alors autant prendre le taureau par les cornes ! Sa première décision ? Une Coupe du Monde à 48 équipes. Ni plus, ni moins.

Selon moi, une Coupe du Monde doit être réservée aux élites, donc aux meilleures équipes du monde à l’instant T. Le système de qualifications actuel est très bien conçu, alors pourquoi le changer ? Personnellement, je ne vois pas pourquoi le Pakistan aurait plus de chances et de mérite d’aller à la Coupe du Monde que la République Tchèque par exemple. Evidemment, c’est merveilleux pour le pays et je le conçois tout à fait. Mais à part se faire probablement écraser, je ne vois pas l’intérêt pour eux d’y participer. Je préférerais que la FIFA, pleine aux as, finance largement des installations dignes de ce nom dans ces pays les plus démunis, afin qu’ils puissent progresser et lutter à armes égales face à d’autres équipes. Une Coupe du Monde pour eux ne serait que poudre aux yeux, et les ramènerait face à la dure réalité.

Mais Infantino est malin, et cette décision est avant tout politique.

Adieu Football d’antan :

Deuxième proposition toute récente : Une Coupe du Monde tous les 2 ans. Alors là, c’est le ponpon ! On l’a vu tout à l’heure, le football d’aujourd’hui va à 2000 à l’heure. Les organismes des athlètes sont de plus en plus sollicités et, malgré toute la compétence du staff médical, il est bien difficile pour tout professionnel de maintenir la cadence tout au long de la saison. Et bien malgré tout voilà qu’on leur rajoute un événement planétaire tous les 2 ans ! Déjà que l’enjeu avait tendance à prendre le pas sur le jeu…

Certaines voix se sont élevées contre cette décision, notamment chez les joueurs, Robert Lewandowski et Kylian Mbappé en tête. Ils sont tous d’accord sur un point : La Coupe du Monde EST et DOIT RESTER un événement exceptionnel. Sous-entendu, restons sur « tous les 4 ans ». Dans son plaidoyer, Infantino rappelle que cette compétition doit profiter à tout le monde mais j’ai surtout l’impression que cela va profiter au business de la FIFA. De plus, savoir qu’un homme tel qu’Arsène Wenger soutient ce projet suscite chez moi la plus grande incompréhension. Il connaît les risques du métier pourtant, notamment de blessure liés à l’usure et à la répétition des matchs. Bref, tout cela est difficilement lisible. Mais je ne suis vraiment pas convaincu que cela va rendre service au football, bien au contraire. Remarquez, nous ne sommes plus à ça près….