Après quelques opportunités manquées, Cavani a fini par marquer face à Bâle. Ses détracteurs diront qu’il a eu besoin d’un penalty, histoire de minimiser son mérite. A tort. Ces derniers temps, on a vu bon nombre de joueurs rater ce qui doit normalement être la sanction suprême. Sur cette journée de Ligue des Champions, Lacazette, Neymar et Insigne ont raté leurs tentatives, faisant écho aux échecs du week-end de De Bruyne, Agüero, Aubameyang, Benteke, Icardi, Stindl, Hahn, Caprari, Colak et Fosberg. Ces nombreux cas nous font réfléchir : et si l’aspect psychologique avait changé de camp, avec un avantage pour le gardien ?
Dès le départ, on sait que le portier n’a rien à perdre, un penalty parfaitement tiré étant en théorie humainement impossible à arrêter. Mais malgré le fait qu’il ait tout à perdre, le tireur avait un pourcentage de réussite plus élevé, comme en témoigne les réactions de joie des partenaires de celui qui obtient la faute, le saluant comme s’il avait marqué. Evidemment, il faut dissocier certains cas : Lacazette revenait de blessure, Icardi était en froid avec ses supporters… Ces joueurs ont eu du cran de tirer, mais auraient probablement mieux fait de s’abstenir. Agüero, quant à lui, a des difficultés récentes sur cet exercice. Mais les échecs ont été trop nombreux pour qu’on ne se pose pas la question. Avec les nouvelles technologies, les analyses pointues, on ne peut plus innover comme le faisait en son temps le fameux Panenka, qui a donné son nom à ce geste mythique. Sans enlever le moindre mérite aux gardiens, il est probable que certains aient une analyse poussée par leur staff : qui est le tireur, où choisit-il de frapper selon le score ou la dramaturge du match, privilégie-t-il la force ou la précision… Tant de paramètres qui sont finalement quantifiables, et qui pousseront les tireurs à se réinventer, ou les équipes à opérer à une rotation dans le rôle de l’exécuteur. Ce qui ne serait pas plus mal, car les joueurs de l’ombre devraient avoir parfois le droit à leur part du gâteau.