Chuuut, il faut étouffer l’affaire au nom des intérêts supérieurs de la Nation. On commence par la direction de beIN SPORTS qui décide de pas diffuser la vidéo… Trop tard, une photo a fuité. Elle ne suffisait pas pour dire si Paul Pogba avait bel et bien effectué un bras d’honneur (envers la tribune de presse ? Le public ?) suite au deuxième but tricolore contre l’Albanie, après une ouverture lumineuse de sa part. Qu’importe, l’étincelle était allumée.
Parmi toutes les réactions possibles alors, nous avons assisté au pire : l’autruche et le déni. L’autruche, c’est le silence radio du côté de l’Equipe de France. Le déni, c’est l’agent Mino Raiola qui s’est foutu ouvertement du monde en parlant de « danse » de la part du Turinois puis en nous prenant pour des jambons en indiquant que ce geste s’adressait à « des amis« . Comme ci cela ne suffisait pas, le joueur lui-même s’est exprimé dans un communiqué diffusé par l’AFP, ce qui a au moins eu le mérite d’enrichir notre vocabulaire avec le terme « sarabande« . Difficile de convaincre tous ceux qui ont vu la vidéo.
Les joueurs sont des hommes, ils ont des émotions. Ils peuvent craquer et, quand bien même, on peut considérer que seule la vérité du terrain compte. En l’occurrence, Paul Pogba est un joueur de grand talent et au potentiel immense, personne ne peut le nier. Son dérapage peut même être qualifié de sans importance, mais dans ce cas, pourquoi le censurer ?
La question n’est même pas encore de savoir s’il faut sanctionner un geste d’humeur, à chaud (qu’en pensent Nasri ou Anelka ?). Elle viendra peut-être sur le tapis si les différents protagonistes n’arrivent pas à contenir l’incendie. Dans ce cas, ce sera à Didier Deschamps et à la FFF de trancher sur l’exemplarité à géométrie variable exigée chez nos Bleus… alors qu’on se remet à peine de l’affaire Benzema. Mais ça, c’est un autre débat.
