Le trubillon portugais Ricardo Quaresma essaie de se racheter une conduite. Pour cela, rien de mieux que de jouer contre les modestes amateurs de Vikingur, un club du fin fond des Iles Féroé. Carton en vue et avec un peu de chance, enfin un passement de jambes réussi par l’antéchrist du joueur de foot. Entre sorties de route et coups de génie, c’est l’histoire d’une Ferrari au moteur de Dacia. Ben Arfa style.
Nous jouons le deuxième tour d’une Coupe qui n’intéresse que les écossais ou les ukrainiens, à savoir la Ligue Europa. Les féroiens de Vikingur Gota (on vous épargne les accents) sont tout contents de s’offrir un gros morceau pour repeupler cet endroit où seule l’Equipe de France ose jouer.
Sous l’impulsion d’un Nihat de feu revenu rendre des services dans son club formateur, les turcs prennent l’avantage rapidement. Vous aussi vous avez l’impression que cela fait 40 ans que Nihat joue ? Il n’a que 30 ans… Mais l’attraction n’était pas là. D’un côté du terrain, un joueur attire tous les regards.
Ce joueur vaut 8M€, le prix d’un Koné sur une jambe. Il en avait coûté presque le triple (+1 joueur) à l’Inter Milan deux ans plus tôt. C’est Ricardo Andrade Quaresma Bernardo, bref Quaresma. Eternel génie du football portugais à bientôt 27 ans, celui qui a ouvert la voie à Nani capitalise 30 sélections avec le Portugal mais surtout une non-sélection pour la Coupe du Monde. Tout ça pour ça.
24 matchs en 2 saisons, un rythme à la Julien Rodriguez, des blessures à répétition et la facheuse tendance à mettre un extérieur du pied là où un intérieur suffirait largement. Quaresma, c’est l’histoire d’un mec qui partait dans le football avec un handicap qu’il s’est imposé.
Dans ce match face à des amateurs, on s’attendait à un carnage, mais il n’a pas eu lieu comme prévu. La finalité est la même, les turcs ont explosé les pêcheurs de saumons 3 pions à rien, mais Quaresma a fait du Quaresma : individualité, grigris inutiles (cf. cette superbe aile de pigeon qui ne sert à rien) et extérieurs. Encore et toujours des extérieurs.
Quand l’arbitre de la partie siffle un penalty pour le Besikats après une main peu évidente d’un défenseur du Vikingur à un quart d’heure de la fin, on se dit qu’on va enfin voir Quaresma marquer. On va le filmer en 3D, le graver dans la roche et envoyer un SMS à la terre entière. Il n’en fut rien. 3 foulées plus tard, le ballon passait le Bosphore pour rejoindre un Mourinho hilare de ne plus avoir un cas social à gérer dans son équipe.
Vous avez vu, on a même réussi à ne pas le comparer à Cristiano Ronaldo ! :)