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Tour d'Europe

Tour d’Europe : Rooney pour un record, Modric régale encore

Écrit par 09/01/2017juillet 24th, 2017No Comments

Bacca, Immobile, Perisic, Giroud, Messi : il valait mieux ne pas être cardiaque ce week-end. En Angleterre, la majorité des équipes ont fait tourner pour la Cup, ce qui n’a pas empêché Rooney de rentrer dans l’histoire. En Espagne, Zidane continue tranquillement son bonhomme de chemin, en espérant y trouver une Liga au bout.

Rooney entre dans l’histoire

Août 2004. Un jeune transfuge fait ses débuts avec Manchester United de la plus belle des manières, en inscrivant un triplé en Ligue des champions : pied gauche, pied droit, et coup franc. Janvier 2017, ce même joueur atteint la barre des 249 buts pour le club mancunien, égalant ainsi Sir Bobby Charlton. Malgré cela, Rooney continuera de nourrir un paradoxe étonnant : jamais cité parmi les meilleurs joueurs du monde (son meilleur classement au Ballon d’or est une 5e place en 2011), il a pourtant tout gagné en club, et réussi dans différentes positions. Seul en pointe, en second attaquant pour van Nistelrooy, Tevez ou Berbatov, sur un côté, et même en numéro 10. Ce sentiment d’inachevé, malgré cette carrière fantastique, provient sans doute du fait qu’il est en perte de vitesse depuis 3 saisons. Surtout qu’on attendait de lui qu’il atteigne les mêmes sommets que son ancien coéquipier Ronaldo.

Son 249e but n’est pas très beau, puisqu’il s’agit d’une hasardeuse reprise du genou, qui finit assez miraculeusement dans les buts de Reading (4-0). Pour la beauté du geste, il faudra attendre le 250e. Et quoi de mieux que le prochain match face à Liverpool, pour l’inscrire ?

Le héros du week-end : Ben Yedder, adaptation express

Un triplé, une passe décisive, de superbes remises, des appels dans la profondeur dans un timing parfait : ne cherchez pas, Ben Yedder a réussi un match idéal face à la Real Sociedad, participant plus qu’activement au succès du FC Séville à Anoeta (0-4). Le Français est loin des standards pour un attaquant de très haut niveau. Il n’est pas particulièrement rapide ou puissant, mais il fait parler sa lecture du jeu, et un sang-froid sublimé par une technique bien au-dessus de la moyenne. Il suffit de voir comment, sur son second but, il élimine facilement le gardien. Oui, si vous en doutiez, l’ancien buteur de Toulouse est passé par la case du foot en salle. Et qu’importe s’il rate de quelques centimètres le quadruplé, il mérite clairement les félicitations.

Le zéro du week-end : Morison, pour l’amour du foot anglais

On vous invite à regarder au moins le début du résumé du match entre Millwall et Bournemouth (3-0). Car on est les premiers à se battre contre les clichés du foot anglais, qui a l’image souvent d’être rude, direct, peu réfléchi et moyen techniquement. Mais parfois, on ne peut s’empêcher de rire un peu, surtout comme sur cette action, où on nage dans la quintessence du football britannique. Merci à Morison et aux 2 équipes de nous avoir fait rêver sur cette action, et bravo à Millwall pour avoir profité de la faiblesse de Bournemouth, qui alignait une équipe remaniée.

Les faits du week-end :

Cette fois-ci, il peut exulter sans qu’on lui reproche. Capitaine d’un Arsenal expérimental face à Preston, Giroud a donné la victoire aux Gunners dans le money time, bien aidé par une talonnade subtile de Lucas. On voudrait tellement que l’Espagnol ait plus de temps de jeu…

Un penalty oublié à 0-0, un contrôle raté d’Enrich à 4 mètres du but, 2 occasions énormes vendangées à 1-0 : Eibar aurait pu faire mieux face à cet Atlético Madrid convalescent. Par contre, cette prise de balle de Griezmann sur l’action qui amène son propre but, c’est de l’amour (0-2).

Une fois n’est pas coutume, Mertens était fâché avec sa finition. Le Belge a raté 4 occasions franches face à la Sampdoria. Heureusement, Naples a été sauvé dans le money time, par l’improbable Tonelli (1-2).

C’est plus facile face à Burnley, mais Sinclair a crevé l’écran ce week-end, avec un super but en solo, et de nombreuses percées. Watford sera au prochain tour de la Cup (2-0).

S’il n’a pas marqué ou délivré de passe décisive, Jonathan Viera a été brillant avec Las Palmasa face à Gijon (1-0). Le meneur de jeu de poche avait du feu dans les jambes, comme l’attestent ses 9 dribbles réussis durant la rencontre !

https://twitter.com/Walid_NB/status/816398937259208704

Malgré un Jankto intenable, l’Udinese s’est incliné face à l’Inter Milan d’un Perisic auteur d’un doublé (1-2). Par contre, on ne cautionne pas l’horrible maillot des Milanais, de quoi provoquer une crise d’épilepsie.

Déjà courtisé, van Dijk semble tout faire pour montrer sa valeur semaine après semaine. Si le défenseur néerlandais se met même à marquer des beaux buts, comme face à Norwich (2-2), on va finir par dire que son futur transfert à 50 millions direction Liverpool, Chelsea ou Manchester City, c’était cadeau.

Un record de 39 matches sans défaite égalé, Ronaldo et Benzema buteurs, Marcelo qui s’amuse… on en oublierait presque l’apport de Modric. Toujours disponible, le Croate est le cerveau de son équipe, et fait toujours le bon choix. Seul Iniesta peut lui contester le titre de meilleur milieu du monde.

L’Atalanta a développé de belles actions sur la pelouse du Chievo Vérone (1-4), bien conclues par Gomez. Pellissier a lui sauvé l’honneur en éliminant le gardien, puis le défenseur sur sa ligne via une feinte de frappe parfaite. Un geste pas assez utilisé, mais diablement efficace.

Les coiffeurs de Chelsea se sont bien amusés face à Peterborough (4-1), développant par séquence un très bon football, particulièrement rôdé collectivement. Habitué lui à être titulaire, Pedro a été monstrueux dans sa débauche d’énergie, signant même un doublé. Alors que beaucoup ont snobé la Cup ce week-end, son implication est remarquable.

https://twitter.com/FrenchCFC/status/818148785138319360

Sa célébration rageuse illustre bien sa frustration : pendant 88 minutes, Immobile a buté sur un excellent Festa, impérial dans les cages de Crotone. A force d’abnégation, et grâce à une bonne dose d’opportunisme, l’international italien a finalement réussi à trouver la faille (1-0). Constat identique pour Bacca, sauveur sur le fil de l’AC Milan face à Cagliari (1-0).

Brouillon dans la finition malgré son but, Son a surtout été en vue face à Aston Villa pour son activité incroyable (2-0). Typiquement le genre de joueurs sur lesquels il est chiant de défendre.

https://twitter.com/JenoTHFC/status/818149420785135616

Les fans de la Juventus n’oublieront jamais Trezeguet, surtout si Higuain décide de planter un doublé dans le style le plus caractéristique du Roi David, comme face à Bologne (3-0). Son premier but est magnifique car très difficile à réaliser : garder son équilibre et cadrer sa frappe dans cette position, avec une balle venue de l’arrière, n’est pas donné à tout le monde.

Super bataille entre Villarreal et le FC Barcelone (1-1). Les Catalans ont dominé les débats, mais auraient pu concéder un penalty pour une main de Mascherano. Au final, ils ont souffert des quelques espaces laissés au duo Sansone-Pato, et ont surtout pu compter sur Messi pour sauver le point du match nul d’un coup franc magistral. C’était clairement la rencontre au niveau le plus élevé de ce week-end.

Il a fêté son anniversaire ce week-end

Avec les moyens de communication qui existent depuis quelques années, on a tendance à s’enflammer encore plus vite que d’habitude, pour tout et n’importe quoi. Ainsi, de nombreux épiphénomènes, qu’on pense partis pour durer, disparaissent aussi vite qu’ils sont apparus : le Mannequin Challenge, le Ice Bucket Challenge, le Lip dub, le Harlem Shake… Ce serait évidemment trop sévère de ranger Adrian Mutu dans cette catégorie, mais le Roumain a longtemps basé sa carrière sur un potentiel réel, fantasmé mais jamais inscrit dans la durée.

Des clubs prestigieux ont voulu profité de son talent brut. Mais le Roumain, recordman des buts en sélection devant le légendaire Hagi, n’était pas fait pour de tels projecteurs. Lui ne peut s’exprimer pleinement que dans un contexte plus paisible, comme à Vérone, Parme ou Florence, où il a connu ses meilleures années. Romantique du football, artiste instable capable de gestes géniaux comme de passer totalement à côté de son match, Mutu était un des derniers vestiges d’un football humain, où le peuple idolâtrait des joueurs insoumis et imparfaits, loin de l’excellence presque robotisée de Messi et Ronaldo. Et qu’importe s’il n’a jamais réussi à tutoyer les cimes qui lui étaient promis.