AvideceWopyBalab

On a encore vécu un week-end riche en Europe, où la Liga a mis à l’honneur Bakambu, Guedes et Beauvue, tandis que l’Angleterre a applaudi Boufal. En Italie, on a eu des matches assez dingues entre le derby de Vérone, et la victoire encore une fois assez épique de la Juventus.

Depuis quand Guedes est-il si fort ?

Depuis quelques semaines, l’élément le plus impressionnant de la Liga est un joueur portugais qui porte le numéro 7, mais ce n’est pas Cristiano Ronaldo. La nouvelle terreur du championnat n’est autre que Guedes, joueur prêté à Valence par le PSG, qui n’arrivait pas à lui trouver de place, lui préférant même un Lucas qui stagne depuis des années. Doit-on en déduire que le club francilien est aveugle ? Pas complètement.

Si Guedes brille de mille feux avec Valence, c’est aussi parce que le style de jeu de Valence met mieux en valeur ses appels intelligents et sa vitesse de déplacement. Lors du choc face à Séville, le Portugais a nettoyé la lucarne suite à un bel enchainement individuel, avant d’offrir une passe décisive et de terminer par un doublé sur une subtile balle piquée. Cette performance faisait suite à plusieurs prestations abouties, d’un joueur au niveau de jeu insoupçonné. S’il continue ainsi, il aura clairement son mot à dire à Paris la saison prochaine. Ce serait dommage en tout cas qu’un tel joyau soit relégué sur un banc de touche.

Ce qu’on a retenu ce week-end

  • Auteur d’un nouveau but, d’une balle piquée pleine de sang-froid, Goretzka a mené Schalke vers la victoire face à Mayence. Puisque le Bayern a pris Rudy et Tolisso pour l’avenir, et que Dortmund s’est tourné vers Dahoud, on imagine que le prodige quittera bientôt l’Allemagne pour une écurie où il aura des partenaires à son niveau. Toujours opportuniste, Burgstaller a également marqué.
  • Manchester United a été ridicule face à Huddersfield, confirmant ses difficultés actuelles après un début de saison intéressant en termes de résultat, à défaut de beau jeu. Lindelöf, entré à la place de Jones, a été extrêmement fébrile, alors qu’il devait devenir le taulier de la défense. Son manque de confiance pénalise tout le monde.

  • Un but magnifique de Fajr pour Getafe, une action magnifique pour l’égalisation de Levante, avec une avant-dernière passe d’une rare beauté : même les petites affiches ont du bon en Liga.
  • Sans être génial, le choc entre Naples et l’Inter Milan n’a pas été aussi décevant que le score peut laisser paraitre. Mais Handanovic et Reina ont fait le job, rendant muets les artificiers que sont Mertens et Icardi pour ne citer qu’eux.

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  • Un brin chanceux, Sabitzer a marqué un bien joli but face à Stuttgart pour Leipzig.
  • West Ham a pris le bouillon à domicile face à Brighton, de façon presque risible. On comprend mieux pourquoi Guardiola ne voulait plus de lui : constamment dépassé, Zabaleta n’a jamais paru aussi vieux…
  • Le FC Barcelone a ouvert le score très vite face à Malaga, sur un but où le ballon était sorti… Il n’y a pas un arbitre de surface censé vérifier ce genre de choses ?

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  • Abandonné tout le match par sa défense, Cordaz a offert le 5e but à la Sampdoria avec un combo relance sur l’attaquant – tir entre les jambes. C’était journée portes ouvertes pour Crotone.
  • On n’imaginait pas Gladbach, qui menait à la pause, se faire humilier par Leverkusen. Mais le Bayer a fait rentrer sa pépite, Brandt, au retour des vestiaires. Un but, une passe décisive, beaucoup d’implication : celui qui a repris le 10 a montré qu’il avait les épaules pour un tel numéro.
  • Pour voir du beau jeu à Manchester, il faut aller voir City, qui a encore régalé face à Burnley. Les Citizens auraient pu en marquer 6 ou 7. Sané, les 2 Silva et De Bruyne ont encore rivalisé pour savoir qui jouait le plus juste dans cette équipe. Cela ne concerne pas Agüero, qui ne pense qu’à marquer et le fait plutôt bien.

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  • Même si la finition du second est heureuse, puisque c’est un joueur d’Alavés qui marque contre son camp, les buts du Bétis montrent à quel point les Sévillans s’appliquent pour marquer sur des actions collectives propres. Sanabria retrouve un niveau de jeu plus conforme à ce qu’il avait montré à Gijon, après un premier exercice rendu compliqué par les blessures.
  • Cela ne va pas très fort pour Bonucci avec l’AC Milan : le capitaine lombard a été expulsé après consultation vidéo, pour un vilain coup de coude face au Genoa. Son équipe ne brille guère plus, tant les nombreuses recrues peinent à jouer ensemble.

  • Dortmund a laissé passer la victoire après avoir mené de 2 buts. Le Borussia a encore subi une erreur de Bürki, qui concède un penalty. Francfort a sauvé le point du match nul grâce à un sauvetage d’Hasebe sur sa ligne.
  • Buteur sur la pelouse de Swansea, Okazaki a réalisé un match à son image pour Leicester : beaucoup de sacrifices et de déplacements pour ouvrir des espaces à Vardy notamment.
  • On va l’écrire chaque semaine, mais d’un côté, pas le choix s’il continue comme ça : Bakambu a une nouvelle fois été décisif avec Villarreal. Petit passement de jambe pour prendre le meilleur sur son défenseur et frappe à angle fermé : on adore. Quand il est dans un environnement favorable, il fait vraiment très mal.

  • Sirigu a été fébrile face à une Roma pourtant maladroite face au Torino. Si le coup franc de Kolarov, décidément en forme, est beau, il n’était pas impossible à repousser. Dommage pour Llajic : Belotti n’était pas là pour conclure ses passes.
  • Le Bayern Munich aurait pu l’emporter de 5 buts mais a manqué d’efficacité face à Hambourg, réduit à 10 suite à un carton rouge consécutif à une faute de Coman. Le Français a fait parler sa vitesse jusque dans les arrêts de jeu, affichant son exceptionnelle forme actuelle. L’unique buteur est Tolisso, qui doit refaire ses preuves alors qu’Ancelotti l’appréciait.

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  • Chelsea a galéré, mais a su compter sur un très efficace Batsuhayi. Avant ça, Pedro avait mis un but digne de Lampard, tandis que Bakayoko était coupable sur le but qui donne l’avantage à Watford, avec une perte de balle et un repli défensif au petit trot.
  • Pas particulièrement solide, l’Atlético s’en sort bien avec cette victoire face au Celta Vigo, qui s’est procuré trop d’occasions sans marquer. Gameiro, d’un but opportuniste, se rappelle au bon souvenir de son entraineur.
  • Enfin associés, Ozil, Lacazette et Sanchez ont tous marqué face à Everton, certes réduit à 10 suite à l’expulsion de Gana. Les Gunners ont fait le spectacle, malgré un nouveau but de Rooney face à eux, et une boulette de Monreal. Ce trio n’assure pas 5 buts à chaque match d’Arsenal, Everton étant à la rue et amputé d’un joueur, mais ça reste prometteur.

  • Sassuolo l’emporte à Spal grâce à un but express de Politano, parti comme une fusée chiper la balle au défenseur avant de se débarrasser du gardien.
  • Après en avoir envoyé un au-dessus face à Fribourg, Kalou a eu le mérite de prendre sa chance sur un nouveau penalty, et d’égaliser pour le Hertha Berlin.
  • Parfois insupportable par son individualisme, pas indiscutable à Southampton, Boufal a marqué des points en offrant la victoire aux Saints, peu après son entrée en jeu face à WBA. L’ancien pensionnaire de Ligue 1 a passé tout le monde en revue avant de marquer : un sacré exploit !
  • Comme Boufal, Beauvue a réalisé un petit exploit personnel pour offrir la victoire aux siens, à savoir Leganés, face à l’Athletic Bilbao qui plus est. Une récupération, un sprint, une feinte de frappe et une lucarne : rien n’est à jeter dans cette action de dingue !
  • Ce n’est pas aussi captivant qu’une empoignade entre Montaigu et Capulet, mais le derby de Vérone avait tout du match dramatique : une course-poursuite au score, un penalty de chaque côté, des conditions dantesques et un carton rouge. Si les contrôles et passes étaient parfois imparfaits (qu’est-ce que c’est que ce but du 2-2), le spectacle a été au rendez-vous, comme pour chaque représentation théâtrale italienne qui se respecte.
  • Le duel des Bianconeri a tourné à l’avantage de la Juventus, qui a collé un set de tennis à l’Udinese. Mais rien n’a été simple : Perica a superbement ouvert le score, avant de voir la Vieille Dame égaliser et prendre l’avantage. Mais Mandzukic craquait, laissait ses partenaires à 10 et voyait Buffon s’employer pour retarder mais pas empêcher l’égalisation. Puis, le match a fait place à une réaction d’orgueil du champion en titre qui a déroulé, grâce notamment à un Khedira létal. Non, ce match n’était pas facile. Et oui, la Juventus envoie un message fort en montrant ainsi son mental.

  • Même s’ils ont concédé quelques occasions à 4-1, les Spurs ont croqué les Reds, dans le sillage d’un impressionnant Kane, plus fort encore que ses partenaires pourtant si inspirés comme Eriksen, Alli ou Kane. Tottenham affiche un niveau de jeu digne des meilleures équipes européennes, là où Liverpool montre ses limites.

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  • Sans briller, le Real Madrid a fait l’essentiel face à Eibar. Pour une fois, Isco a été assez malheureux dans plusieurs choix. Entré en cours de match, Benzema a immédiatement eu un impact dans le jeu offensif. Pas mal pour un joueur surcoté.
  • Cette façon de s’arracher pour obtenir intelligemment le penalty, et cette faculté à se mettre en bonne position pour marquer de la tête : on va finir par vraiment l’aimer, le petit Immobile. Auteur d’un doublé face à Cagliari, l’attaquant de la Lazio surfe sur une belle vague.

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Il a fêté son anniversaire ce week-end

Evidemment, il a été joueur, et a réalisé de belles choses en tant qu’entraineur, notamment avec Monaco. Mais si on est conscients que sa vie n’a pas commencé à Arsenal, comment parler d’autre chose que de cette aventure folle quand on évoque Wenger ? Le technicien français a révolutionné un club anglais, dans des proportions qu’on a du mal à imaginer, ou qu’on oublie trop vite. La presse avait demandé « Arsène who ? », tandis qu’on parlait du « boring Arsenal ». Quelques années plus tard, les Gunners développaient un des jeux les plus séduisants d’Europe, avec notamment un duo d’attaque Henry-Bergkamp fabuleux, pour ne pas citer tous les autres joueurs, évidemment méritants.

Arsenal, c’était un vestiaire miné par des problèmes d’alcool, comme beaucoup dans le football anglais à l’époque. Le jeu pratiqué par l’équipe n’était pas recherché, et surtout très peu varié. Wenger a complètement révolutionné les mœurs en dehors comme sur le terrain, devenant de très loin le plus grand entraineur qu’ait connu ce club. Même lorsqu’il a été contraint de dépenser moins, le club concentrant ses finances dans le nouveau stade, il aura réussi à dégoter et polir de beaux joyaux, les Baby Gunners, de Nasri à Fabregas, en passant par van Persie. Bref, on le dit car on a tendance à l’oublier : ce que Wenger a fait en Angleterre, c’est tout simplement magique. Pour son anniversaire, le Français a enfin aligné Ozil, Sanchez et Lacazette ensemble. Espérons qu’il n’attende pas l’année prochaine pour rééditer l’expérience.