AvideceWopyBalab

Lors d’un choc au sommet, le vainqueur peut bomber le torse : c’est le cas de Manchester United et de la Juventus Turin. En Espagne, ni le Real Madrid, ni le FC Barcelone n’ont gagné. En Allemagne, Dortmund galère toujours.

Les hommes du week-end

On attendait un match serré, mais Hoffenheim a explosé Leipzig ce week-end, sur un score sans appel de 4-0. Le RB n’a pas réussi à se montrer dangereux, et a trop laissé Gnarby s’exprimer en seconde période. L’Allemand a eu tout le temps du monde pour inscrire son premier but, tandis qu’il a été particulièrement inspiré sur ce lob lointain pour signer son doublé. Brillant à Brême, le joueur prêté par le Bayern Munich n’arrive pour l’instant pas à s’exprimer cette saison. Ce doublé pourrait lui faire de bien.

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Une défaite à Naples aurait ressemblé à un passage de témoin pour la Juventus, peu sereine, à l’image des quelques relances ratées de Chiellini. Mais la Vieille Dame a pu compter sur son buteur pour faire la différence : recruté à prix d’or pour justement répondre présent lors des rendez-vous clés de la saison, Higuain a encore rappelé l’efficacité qui était la sienne sur un service de Dybala, particulièrement clairvoyant. Conspué par son ancien public, Pipita a apporté la meilleure des réponses, relançant le suspense en Série A, et redonnant peut-être l’ascendant psychologique aux siens : bravo champion.

Puisque ni le FC Barcelone, le FC Valence et le Real Madrid n’ont pu gagner ce week-end, l’Atlético Madrid avait une occasion rêvée de faire la belle opération en cas de victoire face à la Real Sociedad. Tout n’a pas été facile pour les Colchoneros, fébrile en première période et heureux de ne perdre que d’une unité. Le réveil a eu lieu en seconde période, sous la houlette d’un Griezmann impliqué dans la quasi-totalité des offensives madrilènes, à la construction ou à la finition. S’il se voit refuser un but, et tombe sur un excellent Rulli sur une belle tête, il finira à force d’abnégation par donner la victoire aux siens, face à une formation à qui il doit tant.

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Le vilain du week-end

Les semaines se suivent et se ressemblent pour Bosz, qui ne trouve pas de solution malgré la richesse de son effectif. Dortmund ne connait plus la victoire, et le déplacement à Leverkusen n’a pas fait exception. Après avoir vu le Bayer heurter la barre, le Borussia a logiquement concédé l’ouverture du score sur une erreur défensive : Volland a eu tout le temps du monde pour gagner son duel face à Bürki. L’égalisation vient d’une inspiration de Kagawa, qui a transfiguré son équipe dès son entré en jeu. Un coaching gagnant de Bosz ? Non, simplement la conséquence de la sortie sur blessure de Castro… Le point du match nul est cher payé pour Dortmund, qui a été inférieur à son adversaire, malgré un effectif de bien meilleure qualité.

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Le match du week-end

Le choc de la journée en Premier League opposait Arsenal à Manchester United. Incertain, Lacazette était bien titulaire, tout comme Pogba et Martial. Cocorico : les 3 Frenchies ont brillé, avec un but et un sacré volume de jeu pour le premier, qui n’a eu de cesse de vouloir combiner avec ses partenaires, 2 passes décisives et une belle activité pour le second, expulsé sur un geste inutile et maladroit, et une passe décisive de toute beauté pour le troisième, insaisissable. Koscielny ne peut pas en dire autant, tant il a pris le bouillon avec Mustafi. La défense des Gunners aura pénalisé une équipe qui a dominé et mérité de gagner si on tient compte des occasions, mais stoppée par un De Gea de gala. Finalement, cette affiche était assez représentative des coaches : du cynisme pour Mourinho, du romantisme mal récompensée pour Wenger. On se réjouit du doublé de Lingard, constamment critiqué par ses propres supporters car il n’a pas le génie de Martial, la vision de Mata, ou la finition de Rashford… mais il compense par une détermination sans faille et une dévotion rare au club mancunien. C’est déjà pas mal.

Les faits du week-end

  • Bartels qui joue le coup franc rapidement pour lancer Kruse : cela suffit au Werder face à Stuttgart. Leur talent fait qu’ils n’ont rien à faire à Brême, mais heureusement pour les supporters qu’ils sont là.
  • Une ouverture du score après 3 contres favorables : Gayle a rappelé le n’importe quoi que pouvait être le football anglais. Pas de quoi paniquer pour Chelsea, qui s’impose malgré tout face à Newcastle, en grande partie grâce à Fabregas à la distribution, et un Hazard encore insaisissable, qui ponctue sa prestation par une Panenka.

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  • S’il n’a pas marqué ou délivré de passe décisive, Escudero a eu de fortes envies offensives face à La Corogne. Le capitaine de Séville est régulièrement monté sur son côté gauche, dans un timing très juste.
  • Face à une Spal rapidement réduite à 10, la Roma a livré une énorme prestation offensive, gênée par un bon Gomis dans les cages sans qui le club de la Louve aurait pu en marquer 6. A noter la Panenka ratée de Viviani, qui arrive malgré tout à reprendre pour sauver l’honneur.
  • Mais où est passé cette équipe si séduisante de Mayence d’il y a 2-3 saisons ? Face à Augsbourg, on était plus proches du gag que du football champagne, avec notamment ce penalty bêtement concédé par le gardien, qui relâche le ballon avant d’aller faucher l’attaquant adverse…
  • Crouch à la déviation pour un but de Stoke : les clichés ont la vie dure parce qu’ils sont véridiques. Dommage pour Swansea, qui avait ouvert le score sur une sublime volée de Bony.
  • Malgré une ribambelle d’occasions franches, et peu d’opportunités concédées, le Real Madrid n’a pas su marquer face à l’Athletic Bilbao. Kroos et Ronaldo ont été malheureux dans le dernier geste, tandis que Ramos a été expulsé.

  • Nkoulou redonne des nouvelles, en marquant face à l’Atalanta. Mais ce sera insuffisant pour gagner pour le Torino : suite à un contrôle orienté parfait, Ilicic prenait tout son temps pour égaliser d’une frappe puissante.
  • Le Bayern a eu du mal mais a finalement gagné face à Hanovre, grâce notamment au but de Coman. Le Français marque peu, mais c’est souvent sublime. Trop vif pour ses adversaires, il provoque également un penalty transformé par Lewandowski.

  • Un but mais aussi et surtout une magnifique passe décisive : Calvert-Lewin a ébloui la rencontre entre Everton et Huddersfield.
  • Le FC Barcelone et le Celta Vigo ont 2 points en commun : une défense incapable de jouer correctement le hors-jeu, et un numéro 10 qui fait la différence, soit Messi ou Iago Aspas. Contre toute attente, les Catalans ont concédé le match nul.

  • Même face à la lanterne rouge, l’AC Milan n’y arrive pas. Les Rossoneri, qui menaient avec beaucoup de réussite face à Benevento, ont vu le gardien adverse égaliser sur un coup de tête magnifique certes, mais tragique pour ce club légendaire, dont le niveau de jeu actuel n’est pas digne de son statut.
  • Si Schalke ne s’est pas imposé face à Cologne, et aurait même pu concéder un penalty dans le money time, la prestation d’Harit est plus qu’encourageante. Buteur et impliqué sur l’ouverture du score, le Français était clairement au-dessus sur le plan technique. Stambouli, qui concède un penalty, ne peut pas en dire autant.

  • Une balle de 2-1 qui se transforme en 3-0 : Brighton n’a pas eu de chance face à Liverpool, qui était de toute façon bien supérieur. Firmino et Coutinho ont marqué, mais le meilleur joueur des Reds est évidemment Salah, dans tous les bons coups, qui n’a eu de cesse de faire danser la défense adverse.
  • De façon incroyable et inexplicable, Villarreal a sombré face à Leganés dans les derniers instants du match.
  • Le Chievo n’a rien pu faire pour arrêter l’Inter Milan et son duo diabolique Perisic-Icardi. Ces 2 joueurs ont un talent monstrueux, qu’on espère bien voir s’exprimer à la Coupe du monde, puis régulièrement en Ligue des champions.

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  • Face au Hertha Berlin, Francfort a égalisé suite à un corner intelligemment tiré, avant de l’emporter sur un but de Boateng. Prince est en forme, et c’est tant mieux pour le jeu, qui manque de représentants aussi imprévisibles.
  • En difficulté face à Watford, Tottenham a pu compter sur un caviar d’Eriksen pour l’égalisation de Son, et un coup de pouce arbitral, puisqu’un penalty aurait dû être sifflé contre eux dans le money time. On préfèrera retenir la qualité de passe du Danois aux déboires arbitraux anglais.

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  • Malgré une supériorité numérique pendant plus d’une heure, Valence n’a rien montré face à Getafe, qui s’est procuré plus d’occasions et a finalement remporté les 3 points, de façon presque logique.
  • Simeone buteur grâce à sa grinta, Veretout toujours plus épanoui à la Fiorentina, Chiesa incroyable de facilité : on n’a rien contre Sassuolo, mais on a été ravis de cette démonstration florentine.

  • Buteur et passeur décisif face à Gladbach, Malli redevient peu à peu celui qu’il était à Mayence, sous les couleurs de Wolfsburg. A noter également la frappe magnifique de Guilavogui.
  • Mis en lumière parce qu’il est l’unique buteur du match face à Burnley, Gray réalise de très bonnes performances avec Leicester cette saison. Il reste très perfectible, mais son potentiel est bien là.

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  • Même les jours où tout ne roule pas complètement, Manchester City gagne, comme face à West Ham. D’habitude plus dans la construction que dans la finition, David Silva a porté l’estocade lui-même de façon acrobatique.

Il a fêté son anniversaire ce week-end

Si les meilleurs joueurs de l’histoire ont une empreinte indélébile sur le sport roi, peu ont la chance d’avoir donné leur nom à un geste. Pelé, Maradona, Ronaldo, Cruyff, Zidane, Beckenbauer : aucun ne porte de mouvements associés à leur nom. Papin a breveté ses fameuses Papinades, Madjer a marqué en finale de Ligue des champions sur une talonnade qu’il avait surpris tout le monde, mais aucun d’eux n’a eu le culot de Panenka.

Car c’est lors de la finale de l’Euro 76, face à la RFA qui n’est ni plus ni moins que championne du monde, que le Tchécoslovaque réussit un geste passé à la postérité. Dernier tireur d’une séance qui s’achèvera par la victoire des siens en cas de réussite, le fantasque attaquant tire d’une pichenette en plein centre, tandis que le gardien avait choisi un côté. Aujourd’hui, cette façon de tirer est une alternative commune que tant ont réussi (Totti par exemple aimait ça particulièrement). Mais à l’époque, c’était complètement fou, et rendu possible par une ère où la télévision ne permettait pas de voir les championnats mineurs en Europe. Alors que Panenka avait déjà réussi son geste plusieurs fois au niveau local, le grand public, et les joueurs allemands, ne connaissaient pas l’astuce. C’était une époque où les grandes compétitions permettaient encore de découvrir de grands talents, loin de notre ère actuelle où tout jeune adolescent prometteur est déjà pisté par un cador européen. Foutu temps qui passe