AvideceWopyBalab

Ce week-end, on est restés confinés en Ligue 1 avec le match emballant de l’AS Monaco et l’affiche entre l’OL et le PSG.

Quid de Golovin ?

Match observé : AS Saint-Etienne 0-4 AS Monaco

En un quart d’heure, Jovetic a réussi à trouver la barre transversale sur un somptueux enchaînement, puis de trouver le poteau sur penalty, pour finalement ouvrir le score sur une action pleine de sang-froid. Le Monténégrin n’arrive pas à enchaîner les matches, en raison notamment des blessures, et ce manque de continuité l’empêche d’exprimer pleinement ses qualités à chaque apparition, malgré un talent et un vécu incomparables avec la majorité de la Ligue 1. Dans le même registre, Golovin est un joueur qu’on a vraiment envie de voir retrouver et jouer régulièrement à son meilleur niveau, tant il nous avait enchanté lors de la dernière Coupe du monde.

Aligné à droite du 4-4-2 de Kovac, qui prenait la forme d’un 3-2-4-1 en phase offensive, le Russe a d’abord signé une jolie frappe du gauche dès la 4e minute, après avoir repiqué dans l’axe, faisant admirer au passage une conduite de balle parfaite. Cela sera malheureusement son seul éclat de la première période. Volontaire sans ballon, avec un pressing discipliné, et un repli pour couper les lignes de passe, son positionnement l’éloignait de l’axe et du duo Volland-Jovetic avec qui on aurait aimé le voir combiner. La comparaison avec Diop, plus mobile et donc plus apte à se balader dans le demi-espace gauche, faisait mal (avant même que ce dernier ne marque). Si le profil de Caio Henrique permet à Diop de se recentrer, Sidibé, moins offensif (contrairement à Aguilar), oblige Golovin à écarter, de façon forcée et subie. En d’autres termes, on imagine mal ce 3-2-4-1 avec Sidibé à droite de la ligne de 4, et un Golovin qui en profite pour jouer intérieur. Selon la statistique sortie par Canal à la 22e minute, seulement 9% des attaques monégasques passaient par la droite, là où 48% passaient à gauche, et 43% par le centre. Ce terrible chiffre confirmait l’impression visuelle d’un Golovin isolé sur son aile, et dont le profil ne permet pas de briller dans ce rôle.

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Même sur sa passe décisive, sur le but de Tchouaméni, le Monégasque ne signe pas une exécution parfaite. L’idée est là, mais le geste est moyen, confirmant que Golovin n’est pas un ailier habitué à centrer. Alors oui, il met de la bonne volonté dans tout ce qu’il fait, en témoigne son magnifique tacle en seconde période, qui lui vaut un joli coup de genou (involontaire) de son adversaire direct, en pleine tête. Mais cela risque de ne pas suffire à convaincre son entraîneur. Pire : son remplaçant Diatta marquera sur son premier ballon, sur un caviar de Fabregas, dans une position « facile ». Est-ce que le tsar aurait été là, au bon endroit, pour marquer ? On n’en sait rien. Mais le fait que cela arrive juste après sa sortie doit le conforter, malgré la victoire des siens, qu’il sera compliqué pour lui de s’imposer à ce poste sur le long terme. C’est à Kovac de trouver le moyen d’utiliser au mieux son joyau. Après Tielemans, cela serait dommage pour l’AS Monaco de voir briller une pépite loin de notre championnat, sans avoir pu en profiter pleinement avant.

La loi du plus fort

Match observé : OL 2-4 PSG

Le début de match ressemblait presque à une rencontre de Bundesliga, avec 2 équipes qui jouent haut et laissent des espaces une fois la première ligne passée. L‘OL n’a pas réussi à suivre le rythme, a finalement abandonné son pressing, et le PSG a déroulé pendant une heure, réalisant probablement sa meilleure production de la saison en championnat. Pressing à la perte, agressivité dans les transitions offensives, capacité à garder collectivement le ballon : la formation francilienne a fait plaisir à son entraîneur et à ses fans. Même si certains buts sont improbables, comme la demi-volée de Danilo ou le coup franc que personne ne touche de Di Maria, le PSG s’est montré supérieur dans le jeu et mérite sa victoire, malgré une fin de match moins maîtrisée. Difficile de ne pas distinguer Mbappé, auteur d’un doublé, et qui compte désormais 100 buts en Ligue 1 dans sa toute jeune carrière.

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Lors de la bonne entame lyonnaise, c’est lui qui fait une première fois la différence. Il sort du pressing avec une jolie talonnade, avant d’enchaîner avec un déboulé supersonique côté gauche, suivi d’un centre parfait pour Kean, qui bute sur Lopes. Le numéro 7 parisien a des jambes de feu, et oublie les gestes superflus qui lui ont valu des critiques de ses propres supporters ces derniers mois. Sur l’action de son premier but, il s’ouvre une fenêtre de tir pour conclure du gauche, sur un mouvement similaire à ce qu’il a pu faire face au FC Barcelone dernièrement, ou face à la Croatie, en finale de Coupe du monde, pour les plus nostalgiques. Injouable lorsqu’il part en profondeur et réussit à passer les épaules devant, il signe un doublé en exploitant encore sa force principale, à savoir son incroyable vitesse.

Libre dans ses mouvements (même s’il est souvent côté gauche), il confirme qu’il est plus à l’aise que dans un rôle d’avant-centre que le public veut parfois lui faire endosser. Auteur d’un bon match dans le jeu, gourmand sur 2 ou 3 actions sans que cela ne soit choquant, il signe également de bonnes passes qui ont permis à ses coéquipiers de tirer (Kean mais aussi Di Maria) et pouvait quitter la pelouse avec le sentiment du devoir accompli. Si c’est évidemment lors des grosses affiches en Ligue des champions qu’il sera jugé, il convient de ne pas banaliser ses performances domestiques et de l’applaudir tant qu’il joue encore dans notre championnat. Chapeau à lui.