AvideceWopyBalab

Ce week-end, on a vu le FC Barcelone gagner la Coupe d’Espagne, bien aidé par un super De Jong. Moins réjouissant, on a observé le jeu de l’OL, victorieux face à Nantes.

Frenkie… suuuuper

Match observé : Athletic Bilbao 0-4 FC Barcelone

Longtemps aligné en défense centrale cette saison, De Jong évoluait en position de relayeur droit face à l'Athletic, en finale de Coupe du Roi. Le numéro 21 du FC Barcelone était dans un milieu à 3 avec Busquets en pointe basse, Pedri axe gauche, et lui axe droite, Dest et Alba occupant les ailes, dans ce qui s'apparente à un 3-5-2 ou un 3-1-4-2 sur le papier. Le Néerlandais jouissait très vite d'une grande liberté. Ainsi, on le trouvait très haut dès la 2e minute, où sa déviation dos aux buts, aux abords de la surface, aboutissait à la première occasion catalane, annihilée par un hors-jeu d'Alba. Quelques minutes plus tard, trouvé dans la surface sur une passe en retrait de Messi, il frappait le poteau. Ce positionnement libre et haut, possible en raison de sa grande polyvalence (on rappelle qu'il a joué pratiquement libéro plusieurs semaines), permettait à Messi de décrocher, puisqu'il savait que son coéquipier batave allait apporter de la présence devant à sa place.

Souvent axe droit, De Jong a également pris plaisir à jouer sur l'aile, lorsque Dest était plus bas ou plus à l'intérieur, ou tout simplement pour l'aider à créer le surnombre sur le côté, afin d'avoir un joueur libre de centrer. C'est d'ailleurs sur le côté droit qu'il réussit la passe décisive de l'ouverture du score de Griezmann. Quelques minutes plus tard, il réalise un petit festival technique sur ce même côté, au départ de l'action du 2-0 qu'il conclura lui-même de la tête. Buteur, passeur, il parachevait son récital avec ce double une-deux sur le 3-0, qui témoigne de sa complicité technique avec Messi. Présent balle aux pieds, mobile, impliqué sans ballon, De Jong a réalisé un nouveau grand match, au sein d'un Barça qui va beaucoup mieux que la saison dernière, ou même qu'il y a encore quelques semaines. Lui qui arrivait déjà ponctuellement à briller dans une équipe en souffrance, comme face à Naples en août dernier où il avait été excellent, va se régaler si son équipe marche mieux.

Puisqu'il faut quand même apporter quelques bémols, même mineurs, on remarquera que De Jong est parfois dur à trouver entre les lignes. Son placement est bon, mais ses partenaires, pour le trouver, doivent parfois tenter une passe dans une fenêtre de transmission très étroite, et ne prennent donc pas toujours le risque. Il se place ainsi car nul doute qu'il oserait tenter cette passe lui-même, mais tout le monde n'a pas sa précision, et il doit en tenir compte. Enfin, il est parfois un peu lent dans sa conduite de balle lors des transitions offensives : il a un bon coup de rein sur courte distance, mais ne peut maintenir une vitesse élevée balle aux pieds sur 40 mètres, comme en témoigne cette action juste avant la pause, où il n'arrive pas à aller assez vite pour porter le danger. C'est évidemment chipoter que de souligner ces points : on pardonnera aisément à l'artiste ces imperfections, si ses performances sont à ce niveau, celle d'un digne représentant du football total.

Lyon peut faire tellement mieux

Match observé : FC Nantes 1-2 Olympique lyonnais

Une séquence de l'OL, lors de son match face au Red Star, avait fait un peu de buzz. On y voyait Diomandé essayer de porter le ballon pour fixer la ligne de pressing adverse, avant de se raviser, son entraîneur s'énervant contre lui, parce qu'il essaye de « jouer comme Beckenbauer« . Face à Nantes, on ne sait pas si les consignes étaient similaires, mais on a remarqué que ni , ni Denayer n'ont tenté de monter balle aux pieds ou de trouver ou Caqueret derrière la première ligne de pressing. Lyon préfère une relance en théorie plus prudente, en passant sur les côtés. Le problème est que Dubois, et surtout Cornet, n'étaient pas spécialement dans un bon jour, et n'ont pas su créer grand-chose. Bruno Guimaraes et Caqueret, pour être touchés, descendaient bas, afin de ne pas « forcer » leurs défenseurs à tenter une passe qui casse le pressing adverse.

C'est d'autant plus dommage que l'entrejeu lyonnais est fort techniquement, et peut faire mal dans de meilleures conditions. Caqueret, excellent, résiste bien à la pression, sait orienter vers un partenaire qui a de l'espace, garde son calme, et peut presser à la perte. Guimaraes, un peu plus dans la projection que son jeune partenaire sur ce match, a une qualité de passes indéniable. Lors des quelques actions bien démarrées, Paqueta a pu être touché dans une zone où il a pu se retourner et faire mal, comme sur le premier but, et sur l'action du penalty, occasionnant le 2-0. Ce dispositif en 4-2-3-1, où il officie en 10, permet au Brésilien d'être moins dans la protection de balle, et plus dans l'attaque de l'espace balle aux pieds, prenant plus de risques que lors de ces derniers mois. Tant mieux, tant il peut faire mal, mais ce système serait autrement plus optimisé si la première relance était plus propre. Forcer le double pivot à rester si bas coupe l'équipe en 2, puisque les offensifs doivent rester un minimum haut sur le terrain, sous peine de voir l'adversaire évoluer dans un fauteuil, puisque débarrassé de toute menace.

En seconde période, les lacunes lyonnaises ont permis au FCNA de réduire le score, et même de dominer la moitié de la deuxième mi-temps. Sans offense envers les Canaris, il est drôle de les voir tenir la dragée haute à une équipe bien supérieure, en tout cas sur le papier. Buteur sur corner, Pallois, souvent moqué par les médias et le public pour son manque d'élégance et son short trop haut, a permis aux siens de pousser pour égaliser : Nantes assumait un déséquilibre pour marquer, et lui repoussait presque seul les offensives adverses. Est-ce normal qu'il puisse à ce point tenir la baraque face à un prétendant au podium ? Pire encore, il a réussi 3 belles passes qui ont cassé les lignes adverses, soit précisément ce qu'on attendait des Lyonnais. Cela n'est arrivé qu'à 3 reprises, là où les meilleurs centraux du monde peuvent le faire une dizaine de fois par rencontre, mais c'est déjà mieux que ses homologues rhodaniens sur ce match. Et ça en dit long sur la marge de progression de l'OL sur ce domaine, qui conditionnera le reste du jeu de l'équipe.