AvideceWopyBalab

C’était un week-end de derby entre Londres, Madrid et Rome. Koscielny et Hernandez en ont profité pour montrer que la France avait des éléments solides défensivement, quand Pogba a signé son retour pour rappeler sa créativité. Côté surprise, il faut aller en Italie, où la Juventus a égaré son cynisme ce week-end, faisant preuve d’une naïveté et d’une maladresse inhabituelles.

Les hommes du week-end

Si on excepte une erreur de communication avec Mustafi, qui offre le premier tir cadré de Tottenham à Kane lors de ce derby, Koscielny a livré une performance parfaite avec Arsenal, victorieux grâce à Mustafi et Sanchez. Le capitaine des Gunners était infranchissable, toujours vigilant et jamais pris à la faute. Beaucoup voient encore en lui un défenseur qui passe à travers, la faute à quelques penaltys concédés il y a quelques saisons, et un carton rouge lors du barrage de la Coupe du monde 2014. Ceux qui suivent Arsenal assidument ont une image bien différente, et plus représentative du niveau de jeu de celui que Rio Ferdinand considère comme le meilleur défenseur d’Angleterre.

https://twitter.com/Sansonesque/status/931873701938819072

Au moins aussi chaud que le derby du nord de Londres, celui de Rome a permis à Nainggolan de montrer à quel point il était en grande forme, malgré son absence en sélection nationale. Le Belge a commencé très fort avec un combo sombrero-frappe dans les nuages, assez représentatif de son football : instinctif et sans compromis. Omniprésent dans l’entrejeu, brillant dans ses choix et buteur, le Ninja a livré une belle partition, autrement que dans l’engagement et le fighting spirit dans lequel on a tendance à l’enfermer.

Entre une entame catastrophique, et une occasion concédée de revenir à 2-2 juste avant la pause, ce match aurait pu prendre une toute autre tournure. Mais Manchester United a fait le dos rond pour s’imposer, profitant pleinement du retour de Pogba. Le Français était partout, participant énormément au jeu, montrant une belle entente avec Matic et Mata, et réussissant à être décisif. Sur le but de Martial, il fait danser Hayden de façon insolente, avant de délivrer un centre parfait pour son compatriote. Sur son propre but, il conclut un beau mouvement entre Mata, Lukaku et un Rashford altruiste. Certes, Newcastle n’a pas été fort, mais c’est aussi parce que Pogba était au-dessus. A noter également le bon retour d’Ibrahimovic.

Le vilain du week-end

Remettons en place le contexte : Stuttgart est invaincu à domicile en championnat, et présente le meilleur bilan de Bundesliga à ce niveau, derrière le Bayern Munich. De plus, la faillite de Dortmund est collective. Mais on a du mal à ne pas associer à cette troisième défaite consécutive le nom de Bürki, très fébrile depuis plusieurs semaines maintenant, et encore coupable sur les buts encaissés du Borussia. Sur le premier, il ne parvient pas à contrôler la passe (certes très appuyée) de Bartra pour offrir un but gag au VfB. Sur le second, le ballon lui passe entre les jambes… Le Suisse n’est pas l’unique responsable de la mauvaise passe de son équipe, mais il ne l’aide clairement pas.

https://twitter.com/hectornseke/status/931635437239787521

Le match du week-end

Cela aurait dû être un match ordinaire pour la Juventus, en déplacement sur la pelouse de la Sampdoria. Mais rien n’a marché pour la Vieille Dame, qui a été incroyablement maladroite offensivement, et fébrile défensivement. Et au fur et à mesure que le match avançait, et que les 2 équipes se procuraient (ou plutôt concédaient) occasion sur occasion, la différence d’efficacité donnait un avantage de 3 buts aux locaux, de façon assez surréaliste. Higuain et Cuadrado ont eu maintes opportunités, sans marquer, au point qu’on se demandait presque si ce qu’on voyait était vrai. Puis, le money time a vu le champion en titre enfin faire trembler le chemin des filets, bien trop tard. 3-2 pour la Samp, une défaite surprise de la Juve à Gênes alors que Naples continue à gagner…

Les faits du week-end

  • Même si cela n’a pas suffi pour gagner à Hoffenheim, sauvé par l’inévitable Uth, on est contents de voir que Boateng marque avec Francfort. Prince a un talent fou, dommage qu’il ne sache pas l’utiliser régulièrement.

https://twitter.com/beinsports_FR/status/931899405267079168

  • La défense de Swansea avait décidé de laisser Fabianski seul au monde face à Burnley, pour une défaite logique. A noter la grosse frappe de Barnes sur le second but.
  • Le derby de Madrid, qu’on souhaitait explosif, a finalement été assez fermé. On félicite néanmoins Hernandez pour son sauvetage magistral sur un tir de Ronaldo dans le money time.

https://twitter.com/BabeCamille38/status/931982089741795329

  • Hetemaj ne fait qu’un petit 1m75, cela ne l’empêche pas de monter sur son vis-à-vis pour marquer face au Torino. L’international finlandais sait bien que le football n’est pas une question de taille, mais bien de volonté.
  • On est contents pour Malli, auteur d’un doublé plein de sang-froid avec Wolfsburg face à Fribourg. Le Turc, très bon à Mayence, peine pour l’instant à montrer le même niveau dans un contexte un peu bordélique. Dommage car c’est un joueur intéressant.
  • Juste après un poteau concédé, Manchester City met le but du break grâce à un missile de De Bruyne. Les Citizens ont concédé beaucoup d’occasions face à Leicester, mais ont su compter sur leur talent pour s’en sortir, à l’image de cette ouverture du score qui fait suite à un beau mouvement collectif. L’arbitre les aura bien aidés également, en n’expulsant pas Kompany en début de match, alors que le Belge fauchait Vardy qui filait aux buts.

https://twitter.com/GrooverBlog/status/931919457425002497

  • Angel a profité de la défense laxiste d’Alavés pour s’éclater. Sur son premier but, son contrôle orienté lui permet de faire la différence. Sur le second, c’est sa puissance de frappe qui fait mouche. Getafe aurait pu en mettre plus que 4 sans un bon Pacheco, qui n’abdique pas malgré une défense absente.
  • Insigne a profité de la venue de l’AC Milan pour s’amuser. Impliqué dans chaque mouvement offensif, inspiré individuellement et dans les combinaisons d’équipe, le chouchou de Naples a de quoi donner des regrets quant à sa faible utilisation en sélection par Ventura…

  • Sa nouvelle couleur de cheveux ne l’empêche pas d’être toujours létal face aux buts. Face Augsbourg, bien lancé par Vidal, Lewandowski a d’abord gagné son duel face à Hitz, avant d’en inscrire un second sur une reprise en une touche. Vu la crise perpétuelle qui touche ses concurrents, le Bayern Munich semble bien parti pour finir champion.

https://twitter.com/Fevone_/status/932160760243015683

  • En Angleterre, on ne siffle pas sur les contacts légers, et on ne sait pas jouer au ballon. Regardez le penalty dont bénéficie Everton, ou l’action collective de toute beauté de Crystal Palace sur le but de Zaha : ces clichés n’ont pas lieu d’être !
  • Sans être brillant, le FC Barcelone a assuré l’essentiel sur la pelouse de Leganés, en grande partie grâce à l’opportunisme de Suarez, auteur d’un doublé et à l’affût des erreurs défensives adverses. Sa gestuelle sur le second but est assez typique de son propre style. Dommage pour Amrabat, excellent mais qui n’avait pas d’assez bons partenaires pour rivaliser. Il lui reste juste à se rappeler comment faire un engagement

https://twitter.com/beinsports_FR/status/932296366486884352

  • Un manque d’efficacité devant, une erreur de communication derrière : l’Udinese a offert la victoire à Cagliari.
  • Le Bayer Leverkusen a offert 2 penaltys à Leipzig, a vu un de ses joueurs expulsé, mais a pu compter sur Volland pour faire le geste juste pour égaliser : toute l’histoire de Neverkusen a été résumée dans ce match. Capable de se faire du mal tout seul, ce club est la définition de l’irrégularité.
  • Auteur d’un doublé, Salah a montré face à Southampton à quel point il était précieux pour Liverpool. Sur son premier but, sa frappe lointaine est parfaitement placée. Sur son second but, sa vitesse lui permet de devancer le gardien, tandis que son sang-froid lui permet de réussir le geste juste.

  • Plusieurs réactions sont possibles quand on marque contre son ancien club. Nolito choisit lui de mettre un coup de pied de rage sur les panneaux publicitaires. Séville s’en sort bien, puisque le but du 2-0 a été refusé au Celta Vigo, ce qui aurait changé le cours du match.
  • Le fils de Diego Simeone qui offre le but au fils de Chiesa : le but de l’égalisation de la Fiorentina face à Spal prouve que bon sang ne saurait mentir.

https://twitter.com/kislanynagyfoci/status/932292236355735552

  • Dans le festival de Gladbach sur la pelouse du Hertha Berlin, on retiendra le premier but de Raffael, spontané et plein de maitrise. Après une saison biaisée par des blessures, le Brésilien semble parti pour respecter ses standards habituels.
  • On cherche encore la défense d’Huddersfield, détruite par Bournemouth qui a joué la seconde période à 10. Wilson en a profité pour inscrire un triplé.
  • Inexistant pendant une heure, concédant de nombreuses occasions, Valence aurait pu être mené de 3 buts face à l’Espanyol, maladroit. Puis Kondogbia est sorti de son silence, enroulant parfaitement sa frappe pour ouvrir le score et réveiller son équipe. Le Français, si on excepte ce match où il a été décevant jusqu’à son but, réalise un bel exercice jusque-là.

https://twitter.com/ValenceCF_FR/status/932334895061446656

  • Konoplyanka a été clairvoyant pour offrir le second but de Schalke à Burgstaller face à Hambourg. L’Ukrainien a la lucidité pour servir son partenaire, complètement seul au second poteau.
  • Hazard s’est promené sur la pelouse de WBA, en étant à l’origine du premier but, puis en inscrivant un doublé. Le numéro 10 de Chelsea était insaisissable pour ses adversaires.

  • Buteur et passeur décisif, Bartels a régalé face à Hanovre, mais pas plus que Kruse, auteur d’un coup du chapeau. Les 2 compères du Werder ont offert un récital inattendu à leurs spectateurs.
  • En difficulté, l’Athletic Bilbao peut encore et toujours compter sur Aduriz, qui égalise d’un super coup de casque face à Villarreal. Le vétéran n’est pas éternel, et les Basques seraient bien inspirés de songer enfin à sa succession.
  • Si Watford s’est imposé face à West Ham, ils le doivent en grande partie à Gomes, auteur d’un double arrêt de grande classe juste avant la pause, prévenant l’égalisation.
  • Comment ne pas aimer le jeu d’Icardi dans la surface ? L’Argentin a mis un doublé de la tête face à l’Atalanta. Tous les grands buteurs excellent dans le jeu aérien. L’Inter Milan en compte bien un dans ses rangs.

Il a fêté son anniversaire ce week-end

Lorsque Leicester devenait champion d’Angleterre à la surprise générale, Kasper rejoignait son père Peter dans le cercle des gardiens couronnés en Premier League. Mais sans faire injure à l’actuel gardien de la sélection danoise, jamais il ne pourra être comparé à son légendaire paternel. Pour cause, the Great Dane était avec Oliver Kahn le meilleur gardien de la planète. Vainqueur surprise de l’Euro 92 qu’il n’aurait pas dû jouer, le Danemark ayant été repêché suite à l’exclusion de la Yougoslavie, Schmeichel s’illustre lors de la compétition par de nombreuses grosses performances, et un penalty arrêté de van Basten.

Pourtant, c’est bien sous les couleurs de Manchester United qu’il passe du statut de très bon gardien à celui de légende. Auréolé de 5 titres de champion et d’une Ligue des champions, le colosse fait parler toute sa puissance pendant plusieurs années avec les Red Devils, terrorisant aussi bien ses adversaires que ses propres coéquipiers, qu’il ne se gênait jamais pour houspiller suite à un but ou même à une occasion concédée. Extrêmement complet, il savait absolument tout faire, là où certains contemporains d’aujourd’hui qui ont marqué l’histoire disposent à minima d’une lacune, comme Buffon sur le jeu aux pieds, ou Casillas sur les sorties aériennes. Son déclin rapide suite à son départ de Manchester United ne doit pas faire oublier le monstre qu’il a été pendant des années. Et si De Gea fait le boulot, que van der Sar était très bon là où Barthez était trop irrégulier, personne ne s’y trompe : le meilleur gardien de l’histoire du club est bien Schmeichel.

https://twitter.com/MUnitedFrance/status/931800258664960001