AvideceWopyBalab

Ce week-end, nous avons regardé les finales de la Coupe de la Ligue en France, et de la FA Cup en Angleterre. Tout n’a pas été abouti dans le jeu, mais tout n’est pas à jeter non plus.

Deux artistes, un gagnant

Match observé : PSG 0-0 (6-5 tab) Olympique Lyonnais

Pour la dernière finale de l’histoire de la Coupe de la Ligue, le spectacle n’a pas franchement été au rendez-vous. Dans des conditions difficiles, aussi bien en termes de rythme que de météo, 2 acteurs nous ont particulièrement fait plaisir : Verratti et Aouar. L’Italien a surnagé au sein de ce PSG sans solution, où seul Neymar, en manque flagrant de soutien, proposait des choses offensivement… mais avec un déchet technique inhabituel. Il fallait donc regarder du côté des 30 mètres parisiens pour voir du spectacle, avec les sorties de balle folles du petit hibou : dribble derrière la jambe d’appui entre Depay et Caqueret, double contact pour se défaire de 2 joueurs, passes pour trouver un partenaire dans une zone où il a du temps et de l’espace pour la suite… Verratti a offert une démonstration de ce que peut offrir un milieu de terrain, se permettant même quelques projections sans ballon, demi-espace gauche, en étant toutefois peu servi.

Le point JEU #25 : Verratti, Aouar, et un trophée pour Arsenal

Côté lyonnais, c’est Aouar qui a le plus brillé. Le Français a montré pourquoi il intéressait autant de clubs européens, notamment dans sa maîtrise des transitions offensives. Ses prises de balle tranchantes lui ont permis de se défaire de son adversaire direct, puisque seul Verratti termine le match avec plus de dribbles réussis (dans une zone où il est censé être plus facile d’en faire). L’action où il passe 3 joueurs avant de passer le ballon à Depay (repris par un solide Kimpembé) ou celle où il lance Toko-Ekambi après avoir fait danser Marquinhos permettent de voir instantanément, qu’on s’y connaisse en foot ou non, qu’il a quelque chose en plus qui pourrait le mener bien plus haut que Lyon. Evidemment, il ne pouvait pas tout faire seul. Entre un Depay sur une jambe, un Dembélé peu inspiré, et un dispositif très défensif, il aurait fallu un miracle pour espérer mieux… même si cela aurait été intéressant de voir si Cherki aurait pu l’aider, ou si Reine-Adélaïde, également sur une jambe, pouvait le décharger un peu.

Le PSG n’est guère mieux loti, puisqu’entre un Di Maria qui a perdu son coup de rein pour faire des différences dans la profondeur, un Icardi pas servi, des latéraux au positionnement douteux, et un Gueye à la ramasse, l’OL a pu évoluer bien trop haut sans être inquiété dans la profondeur, l’habituel royaume de Mbappé et de ses appels. Les 2 meilleures équipes françaises, si on se base sur leur statut de formations encore qualifiées en Ligue des champions, n’ont pas été très spectaculaires ou rassurantes pour leurs fans. On leur souhaite un électrochoc en entendant l’hymne mythique de la coupe aux grandes oreilles.

Arsenal peut remercier Aubameyang

Match observé : Arsenal 2-1 Chelsea

Un penalty bêtement concédé, un capitaine qui se blesse, un attaquant qui le rejoint à l’infirmerie, un milieu expulsé, et un gardien adverse non sanctionné après avoir pris le ballon de la main hors de sa surface… voici le genre de malheurs qui s’abattent habituellement sur Arsenal, équipe souvent malchanceuse ces dernières saisons. Pourtant, ce sont bien les Gunners qui ont bénéficié de ces coups du pouce du destin et ont remporté la Cup. En début de match, on ne donnait pas cher de leur peau : Chelsea avait bien débuté, et les déplacements de Pulisic et Mount, autour d’un Giroud toujours utile, leur permettaient d’ouvrir le score. Les Blues sautaient un peu le milieu en allongeant sur leur attaquant français, qui jouait au pivot pour ses compagnons d’attaque. Simple, mais pas efficace longtemps, puisque Pulisic sortira sur blessure, Mount s’éteindra peu à peu, et Arsenal reprendra le dessus dans le jeu, à défaut de se créer beaucoup d’occasions.

La tactique d’Arteta n’était guère plus élaborée que celle de Lampard. Les Gunners allongeaient aussi, mais là où Chelsea voulait trouver Giroud pour une remise, Arsenal cherchait à envoyer ses attaquants lancés, puisque la mobilité d’un Pépé pouvait gêner les défenseurs adverses (cela a d’ailleurs été le cas à plusieurs reprises), moins rapides et pas forcément doués pour gérer la profondeur. C’est donc sur un long ballon qu’Azpilicueta concède le penalty de l’égalisation. Une méthode aussi sommaire n’aurait sans doute pas fonctionné en temps normal, mais la défense des Blues manquait cruellement de solidité et d’autorité. Un joli contraste avec une attaque séduisante, qui sera renforcée par Ziyech et Werner dès la saison prochaine.

Malgré Kovacic d’un côté, et dans une moindre mesure Ceballos de l’autre, aucune équipe ne passait réellement par le milieu : écarter pour centrer ou envoyer un long ballon depuis l’arrière semblaient être les seules alternatives possibles. Pour les amoureux de percées balle aux pieds plein axe, il fallait repasser, jusqu’à ce que Bellerin décide enfin de s’y mettre. Bien lui en a pris, puisque sa percée est à l’origine du but magnifique d’Aubameyang, qui se joue de Zouma avant de marquer d’une subtile balle piquée. Ce que les Anglais appellent les progressive runs, soit les courses balle aux pieds qui font avancer la balle, avait été négligée jusque-là. C’est bien dommage, puisque cela permet souvent de faire la différence lors d’une opposition serrée, où 2 dispositifs se neutralisent. Si l’homme du match est bien le double buteur gabonais, n’oublions pas de saluer le piston espagnol pour cette belle initiative, qui permet aux siens de sauver leur saison.