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Ce week-end, nous avons observé la reprise lyonnaise en Ligue 1, ainsi que la victoire d’Arsenal face à Liverpool à l’occasion du Community Shield.

Une victoire en trompe-l’œil

Match observé : Olympique Lyonnais 4-1 Dijon

L’ouverture du score de Scheidler, complètement contre le cours du jeu, pouvait faire craindre le pire aux supporters de l’OL. Face à un bloc de Dijon bas et regroupé dans l’axe, les Lyonnais avaient pourtant fait ce qu’il fallait dans le jeu, avant de se faire cueillir. Mais leur mentalité positive et leur qualité individuelle supérieure ont fini par leur donner la victoire. Ce premier but n’a finalement rien changé à la façon d’aborder le match des Gones, qui ont rapidement compris qu’ils pouvaient s’approcher des derniers mètres adverses assez facilement, à condition de passer par les ailes. Dubois et Cornet évoluaient en ailiers plus qu’en défenseurs, et le récent demi-finaliste de la Ligue des champions terminait avec 28 centres à la pause.

Il faut dire que jusqu’à l’égalisation, puis les 2 buts qui ont suivi, Dijon s’accommodait bien des événements. Les Bourguignons subissaient volontiers les centres adverses, comptant sur la densité défensive dans leur propre surface, ainsi que la qualité des interventions aériennes de Gomis pour défendre, toujours à la rupture certes, mais de façon assumée. Comprendre : puisqu’on ne pourra pas les empêcher de centrer, autant être nombreux à défendre dans notre surface pour rendre difficile la réception des centres en questions. L’ouverture du score de Scheidler est finalement arrivée presque trop vite : il restait trop de temps à tenir, et c’était mission impossible. Ce plan de jeu minimaliste était trop dur à tenir.

Cette belle victoire ne doit pas faire oublier à l’OL les points d’amélioration à apporter. D’une part, il n’y aura pas toujours 2 penaltys concédés. Face à des défenses basses et regroupées, Dubois et Cornet seront amenés à centrer : même s’ils ne seront jamais Kostic, ils doivent le faire avec plus de précision. Dans le même sens, Dembélé et Toko Ekambi doivent être plus faciles à trouver dans la surface, et plus efficaces quand ils sont touchés. Depay, s’il est amené à jouer dans ce rôle de numéro 10, manque encore de mobilité : parfois génial dans les petits espaces, comme sur les buts du 2-1 et 3-1, il a perdu plusieurs fois le ballon en voulant trop en faire seul, notamment en première période. Rien d’anormal pour un joueur qui sort tout juste d’une grave blessure, mais symbolique du manque de solutions dont ils dispose. Tout n’était pas parfait, mais Garcia a fait aborder le match à son équipe de la bonne manière, en jouant sur sa supériorité, et en ne paniquant pas malgré le premier but concédé. Parfois surprenant dans les grandes affiches, et décevant dans les matchs plus ordinaires, Lyon doit imposer son jeu de la même manière face aux nombreux blocs bas qu’il risque d’affronter en championnat cette saison. Même s’il y a beaucoup de marge, ils en sont largement capables, et l’éclosion à venir de Cherki, déjà auteur de quelques petits gestes bien sentis pour son entrée en jeu, ne pourra que les aider.

Une invitation à presser

Match observé : Arsenal 1-1 (5 tab 4) Liverpool

Observer les compositions de départ, et la différence de qualité individuelle entre les 2 équipes, laissait présager du pire pour Arsenal. Pourtant, ce sont bien les Gunners qui ont ouvert le score, en piégeant habilement Liverpool. Le gardien Martinez alternait entre relance longue ou courte, privilégiant cette option pour piéger les Reds et ainsi retourner leur pressing contre eux. Sur l’action de l’ouverture du score, on voit que David Luiz et Holding se trouvent au même niveau que leur propre gardien. Cela offre à Elneny, servi dos au jeu et pressé, une solution face au jeu. Holding n’a plus qu’à transmettre à Bellerin, lequel signe une jolie ouverture long de ligne pour trouver Saka… et surtout pour éliminer 7 joueurs adverses en une seule passe !

Evidemment, ce type d’actions ne finit pas automatiquement par un but. Ici, on peut souligner l’impeccable finition d’Aubameyang, qui concrétise magnifiquement une relance sublime, qui le met face au jeu dans les 25 derniers mètres, mais pas non plus dans une position simple pour marquer. Malgré la victoire, Arsenal n’a pas été flamboyant, mais a eu le mérite d’être solide, compact en bloc bas, et même de s’offrir quelques opportunités qu’on aurait aimé voir conclues par Aubameyang plutôt que Nketiah, puis Willock. A voir si Arteta arrivera à trouver le moyen de conserver cette solidité défensive, cette audace à la relance, tout en se montrant plus créatif lorsque l’adversaire sera moins fort que son équipe. Liverpool n’a pas su être la machine qu’on connaît, et l’absence d’Alexander-Arnold s’est faite cruellement sentir. Qu’importe pour les Gunners, cela fait un nouveau trophée à se mettre sous la dent.