AvideceWopyBalab

Cette semaine, on revient sur la victoire du Losc, qu’on aimerait voir plus conquérant. On évoque aussi les difficultés de Dortmund, Naples, et la boulette de Buffon.

Un anniversaire sans folie

Alors que le LOSC fêtait son 75e anniversaire, la fête n’était pas folle, loin de là. Il fallait même attendre la 20e minute pour voir enfin une frappe, signée Bamba, qui était excentré et tentait sa chance plus en désespoir de cause que pour terminer une action léchée. Face à une équipe de Dijon pourtant loin d’avoir garé le bus, Lille n’a pas réussi à se créer beaucoup d’occasions, l’emportant presque accidentellement sur un penalty d’Osimhen. A qui la faute?

C’est difficile de blâmer quelqu’un en particulier, tant le manque de créativité était général. Alors qu’Ikoné et Osimhen ont beaucoup proposé dos aux buts, afin de servir d’appui à un joueur venu se projeter en une-deux, ils n’ont été que rarement trouvé par le double pivot aligné au milieu. Sanches, bien que propre dans ses interventions, a été un peu frileux dans son placement, ne se mettant jamais dans une zone où il peut faire mal, entre la ligne Mavididi-Chouiar-Baldé et la ligne Ndong-Lautoa par exemple. Ainsi, il n’a reçu le ballon qu’à des endroits où il faisait face à trop de monde pour prendre de risques. De son côté, Xeka a souvent pris une position plus intéressante, se projetant un peu plus, comme l’aurait fait un relayeur droit dans un milieu à 3. S’il n’a pas l’habileté technique de son compatriote, Xeka a eu au moins le mérite de tenter un peu plus de choses.

Si Renato Sanches a été un peu plus en vue par la suite, après l’entrée d’André pour sécuriser l’axe, on ne peut que nourrir encore d’avantage de regrets de ne le voir utiliser ses qualités qu’avec parcimonie. Consigne du coach qui souhaite le voir couvrir car il est justement plus fiable techniquement? On aime en tout cas le voir se projeter balle aux pieds comme il l’a fait sur cette belle action à la 81e minute, d’autant plus que ses qualités intrinsèques surpassent de loin ce qui se fait en Ligue 1. C’est donc dommage de l’utiliser uniquement sur des tâches simples à réaliser. Pour sa première titularisation en championnat depuis un moment, il a bien joué et donne envie d’en voir plus.

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Dans ce 4-4-2 où Ikoné est très proche d’Osimhen dans l’axe, avec un Xeka limité et un Sanches bridé, et en l’absence de Soumaré pour casser les lignes balle aux pieds, le Losc n’a aucun moyen de se créer d’occasions franches dans la durée sans risquer le déséquilibre. Il est trop aléatoire de s’en remettre à d’éventuels un contre un de Bamba ou Yazici, qui n’ont pas réussi à faire beaucoup de différences balle aux pieds face à Dijon. Lent et sans idée, Lille doit progresser dans l’animation offensive. Voici un chantier que Galtier devra travailler… jusqu’à ce qu’on lui pique les joueurs qu’il aura révélés l’été prochain.

L’art de se compliquer la vie

Ces dernières années, on a admis que la Juventus et le Bayern Munich finissaient toujours par gagner leurs championnats respectifs, et que leurs dauphins devaient théoriquement être Naples d’un côté, Dortmund de l’autre. C’est naturel pour le Borussia, dont les infrastructures, l’histoire et les résultats économiques sont sans doute les plus grands du pays derrière l’ogre bavarois. Cela l’est nettement moins pour le Napoli, qui réalise un travail formidable ces dernières saisons, excédant très largement ce qu’il devrait faire, sa place « naturelle » étant loin de la Juventus, mais aussi des clubs milanais. Pourtant, ces 2 clubs aiment se rendre la vie difficile, de façon assez incompréhensible… Un peu comme Lyon en France.

Pour Naples, l’histoire est désormais connue : une mise au vert d’une semaine imposée par la direction et non souhaitée par Ancelotti lui-même, un boycott des joueurs, et des amendes lourdes que De Laurentiis a fait subir à tout son effectif, prenant même le soin d’en placer certains, et non des moindres, sur la liste des transferts. Dans ce climat tendu, la défaite face à Bologne semble logique, et porte à 8 le nombre de matches consécutifs sans victoire. Evidemment, le fantasque président a mis le feu tout seul dans son club, mais si on en revient au terrain, et uniquement au terrain, on peut dire que le jeu n’était pas brillant depuis quelques semaines, avec un déclin toujours plus visible. Malgré de bons résultats, on est loin de la mécanique bien huilée (parfois trop?) de l’époque Sarri. Les joueurs semblent perdu, et ne s’en sortent que grâce à leur qualité intrinsèque, sans véritable logique collective. La maîtrise technique chère au Sarri-ball a disparu, notamment au cœur du jeu, pour une utilisation accrue (voire abusive) des côtés. Problème : en dépit d’un avantage physique, Llorente et Milik n’affolent pas les compteurs, remettant en question cette philosophie d’Ancelotti de centrer à outrance. Le Mister va devoir se réinventer, d’autant plus qu’un exode massif ferait de son effectif le moins talentueux qu’il a sous la main depuis 1996, lui qui est passé depuis par Parme, la Juventus, l’AC Milan, Chelsea, le PSG, le Real Madrid et le Bayern Munich… soit des équipes composées de joueurs sans doute plus forts que ceux dont il dispose aujourd’hui.

Pour Dortmund, c’est aussi compliqué, avec un Favre à la ramasse cette saison. Certains joueurs sont titularisés contre vents et marées, malgré un niveau de jeu décevant, Manuel Akanji notamment. Des latéraux sont utilisés en ailiers alors que Sancho et Hazard sont disponibles. Alcacer étant le seul avant-centre, c’est Götze, Brandt ou Reus qui ont occupé la pointe en son absence, avec un manque d’impact évident… , l’impact n’étant déjà pas le fort de l’Espagnol. Des systèmes sont mis en place, mais avec des joueurs n’ayant pas le profil pour y briller, comme Weigl – et son faible volume de jeu – aligné dans un double pivot suicidaire face au FC Barcelone par exemple. Comme à Naples, ce sont les qualités intrinsèques des joueurs, très au-dessus du reste de la Bundesliga, qui permettent de ne pas couler, malgré le fait que l’équipe soit constamment coupée en deux. Ce week-end n’a pas fait exception à la règle, avec une victoire dans la souffrance face à un Hertha Berlin pourtant limité, et une capacité d’auto-destruction matérialisée par ce carton rouge de Hummels avant la pause, alors qu’un système à 3 défenseurs était testé. S’il est conservé, Favre va devoir trouver une solution, car il dispose – sur le papier – d’un effectif capable de se balader en tête de Bundesliga.

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Et sinon…

  • Un penalty provoqué et un but en solo face à Majorque : même si le Bétis déçoit un peu cette saison, Fekir va bien, merci pour lui.
  • Une passe décisive et un joli but face à Eibar : au sein d’une Real Sociedad qui régale cette saison, Odegaard tient à montrer qu’il a le niveau pour être un joueur majeur en Liga.
  • Le but de Cordoba, qui arrache le nul face à Augsbourg, est une pure merveille. L’attaquant de Cologne, qui ne rechigne jamais au pressing mais n’est d’habitude pas un monstre d’efficacité, fait preuve d’une lucidité étonnante pour effacer le gardien, feinter la frappe, et marquer calmement. Chapeau l’artiste.
  • Si c’est bien  Raphinha qui égalise face à Saint-Etienne, on retiendra de l’action la magnifique passe décisive de Del Castillo. Le Rennais adresse un caviar digne des plus grands!
  • OK, ce n’était que Paderborn en face. Mais Sabitzer est bien parti pour exploser son record de buts cette saison. L’Autrichien semble être un de ceux qui profitent le plus du changement d’entraîneur à Leipzig.
  • C’est très gentil de la part de la Juventus de vouloir aider Buffon à battre le record d’apparitions en Série A de Maldini, mais ils n’ont pas un championnat à gagner avant tout? Cet esprit tournée d’adieu pourrait coûter cher, quand l’Inter Milan peut s’appuyer sur un Lautaro qui marche sur l’eau.
  • On a le héros qu’on mérite. Depuis quelques années, celui de Leicester les représente magnifiquement. Buteur face à Everton, toujours aussi magnifique dans ce caractère de battant, Vardy est bien parti pour atteindre la barre des 20 buts en Premier League cette saison, pour la troisième fois de sa carrière.