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Defoe, Crouch, Matri, Borriello et Carroll buteurs en même temps, on se croirait revenus une décennie en arrière. Heureusement, Icardi et Kane sont là pour nous rappeler que la jeune génération a déjà pointé le bout de son nez. La Juve et le Real sont tombés le même week-end, celui qui suit un vendredi 13, histoire de contenter les superstitieux.

Good morning England !

Il y a des matches où toute analyse devient inutile. Quand l’intensité, aussi bien au niveau du rythme, que de l’engagement, donne des crampes à un athlète comme Valencia, on oublie toute considération pour se régaler de l’implication de joueurs qui défendent leurs couleurs tels de vrais guerriers. Le 50e derby d’Angleterre fait partie de ces rencontres.

Pogba a failli être le zéro du week-end en concédant un penalty à Milner, durant une bonne période de Manchester United, durant laquelle il rate d’ailleurs un face-à-face avec Mignolet. Heureusement pour lui, les Red Devils ont montré un visage conquérant comme rarement, et ont été récompensés par l’opportunisme d’Ibrahimovic (1-1). Jusqu’à la dernière seconde, chacune des 2 équipes ont cru à la victoire, chaque action tenant en émoi les spectateurs de ce spectacle appréciable. De ce bon moment de football, plus intense que brillant techniquement, on ne peut que se réjouir. Les joueurs, ces mercenaires qui courent après l’argent, sont aussi capables de tout donner, avec leur cœur. Et c’est cette émotion, presque palpable ce dimanche, qui fait la beauté du jeu.

Le héros du week-end : Kane, l’étoffe d’un futur grand

Ce n’est seulement parce qu’il a inscrit un triplé, mais pour sa performance globale face à West Bromwich (4-0) que Kane mérite les félicitations. L’international anglais a régalé son public en faisant une démonstration de ce qu’on peut attendre d’un numéro 9 moderne : déplacements pour ouvrir des brèches à ses coéquipiers, décrochages utiles, appels dans la profondeur, conservation dos au but, et bien sûr, efficacité dans le dernier geste. Intenable, le chouchou de White Hart Lane est déjà une référence en Premier League. Manchester United serait bien avisé de le recruter, en prévision du remplacement à long terme d’Ibrahimovic.

Le zéro du week-end : Guardiola doit-il changer de méthode ?

Certes, ce n’était pas lui qui était sur le terrain. Mais la dynamique actuelle de Manchester City a de quoi inquiéter ses fans, et la déroute face à Everton (4-0) n’arrange rien. Le début de saison tonitruant des Skyblues, marquée par des buts emprunts de combinaisons très « guardiolesques », laissait pourtant imaginer une greffe instantanée et d’un exercice satisfaisant. Mais depuis quelques semaines, la possession se veut stérile, d’autant plus quand l’adversaire brille par des projections rapides, dès récupération du ballon. Ainsi, Everton, aux antipodes de Manchester City, a fait subir à Guardiola sa pire défaite en championnat, et son 5e revers de la saison. Un total que l’entraineur espagnol n’a atteint que 2 fois dans sa carrière, alors que nous sommes à peine à mi-saison. Surtout, ses choix interrogent, comme cet entrejeu avec Touré et Zabaleta, dépassé par l’enthousiasme d’un Davies étincelant et buteur. Et si pour triompher en Angleterre, Guardiola était obligé de se réinventer ?

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Les faits du week-end

Idole éphémère de Marseille, Barton a donné la victoire à Burnley face à Southampton (1-0) sur le coup franc le plus moche de ces 10 dernières années. Beckham manque clairement à la Premier League…

Bien sûr, il est irritant pour ses coéquipiers, à toujours vouloir trouver la faille seul. Mais Perisic reste fascinant à regarder pour les spectateurs. Plus beau encore, Icardi est un monstre d’efficacité, probablement le joueur le plus sous-estimé d’Europe. D’un côté, entre ses déclarations envers les supporters, ou son amour assumé avec l’ancienne femme de son coéquipier, il ne fait rien pour avoir bonne presse.

Le FC Barcelone s’est fait plaisir à Las Palmas (5-0) avec un Varas pourtant loin d’être mauvais dans les buts des visiteurs. Mais les Catalans, sans Neymar, étaient bien au-dessus, et ont roulé sur leur adversaire du jour.

On ne veut pas retirer de crédit à Arsenal, mais cette défense de Swansea, ça fait franchement peur (0-4)…

Nainggolan était une cible prioritaire de Conte, et on comprend pourquoi : le milieu belge sait tout faire, y compris marquer comme un pur numéro 9 sur ce délice d’ouverture de Strootman face à l’Udinese (0-1). Par contre, on ne sait pas ce qui est le plus moche entre le maillot de la Roma, et le penalty de Dzeko…

Face à un Bétis Séville qui a développé par séquences un excellent football, l’Atlético Madrid s’est imposé grâce à un but précoce de Gaitan (1-0). Fatalement, on est contents pour l’Argentin, formidable à Benfica, et qui n’a pas encore fait exploser son talent en Espagne.

Arnautovic a beau réussir un doublé, le héros du match est bien Crouch, auteur de sa 99e réalisation en Premier League (et d’une passe décisive). Le géant de Stoke City se rapproche du club des 25 centenaires, auquel Defoe appartient depuis belle lurette. Le vétéran, que Sunderland gagne ou non, vit sa vie et continue à marquer (1-3).

Tonelli sait bien que pour se distinguer dans les médias, un défenseur doit jouer propre, mais aussi avoir un apport offensif. Alors le défenseur de Naples se découvre une passion du but, ouvrant la voie au maestro Hamsik et au virevoltant Mertens face à Pescara (3-1).

Leganés s’est procuré 5 occasions très franches face à Bilbao, sans trouver la faille (0-0). Le dernier geste, c’est toujours ce qu’il y a de plus dur.

Sans un Payet boudeur, West Ham s’est promené face à Crystal Palace (3-0). Lanzini a mis un joli but, mais rien à voir avec le bijou de Carroll, déjà assuré de figurer dans le top 5 de la saison en Angleterre.

Certes, le Genoa a explosé en plein vol sur la pelouse du Cagliari de Borriello (4-1). Mais on peut souligner le nouveau but de Simeone, qui mine de rien, réussit un premier exercice intéressant en Italie. Le fils du Cholo a peut-être un bel avenir devant lui.

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L’ouverture du score de Montoya face à l’Espanyol Barcelone est un bijou collectif (2-1). Si c’est le Real Madrid ou le FC Barcelone qui le marque, on verrait la vidéo partout. Là, on ne la trouve même pas…

Sans Diego Costa, Chelsea s’est amusé face à Leicester (0-3) avec un Marcos Alonso qui frôle le triplé sur une merveilleuse volée. Pedro a lui définitivement retrouvé son meilleur niveau, après une saison dernière passée comme un fantôme.

Comme le Genoa, Palerme a ouvert le score avant de se faire étrier (4-1), sur la pelouse de Sassuolo. Double buteur, Matri a fait plaisir aux nostalgiques.

A ce moment du match, la lucidité de Radoja, qui prend son temps de s’ouvrir le chemin des filets via une feinte de frappe parfaite, mérite d’être soulignée. Le Serbe met son premier but en Liga pour le Celta Vigo, offrant ainsi la victoire face à Alavés dans le money time (1-0).

Quand ils sont en difficulté, Ramos a l’habitude de sauver les siens dans le money time. Problème pour le Real Madrid : leur capitaine a peut-être un peu trop le cœur andalou. Un but du nouveau venu Jovetic, et le FC Séville dispose du leader dans la stupeur générale (2-1).

La Fiorentina a réussi à venir à bout de la Juventus (2-1), qui est pourtant sa bête noire, comme elle l’est pour beaucoup d’équipes italiennes d’ailleurs. La Vieille Dame s’est montrée fébrile face à une Viola très joueuse, où Vecino et Kalinic ont brillé.

Il a fêté son anniversaire ce week-end

En termes d’ego, on évoque aujourd’hui les fantasques Ronaldo et Ibrahimovic, toujours adeptes du petit compliment adressé à soi-même. Mais si le Portugais et le Suédois, auteurs d’une carrière phénoménale, peuvent targuer quelques arguments pour justifier une telle estime de soi, d’autres ont le même melon, sans avoir connu les mêmes succès. Et le champion dans cette catégorie est indubitablement El-Hadji Diouf.

Le Sénégalais, connu en France assez rapidement pour un début de carrière prometteur et houleux, éclate en mondovision lors du match d’ouverture de la Coupe du monde 2002, où le Sénégal vient à bout de la France, tenante du titre et grande favorite de la compétition. Il capitalise sur ces 90 minutes de gloire pour signer à Liverpool, où sa dégringolade commence. Diouf ne s’impose jamais, et s’embrouille avec la moitié de la planète : arbitres, coéquipiers, adversaires… Cartons rouges, crachats et disputes en tout genre font plus parler que ses rares buts. Lui qui n’a jamais réussi à inscrire plus de 10 buts en une saison de championnat, déclarera sans peine avoir plus marqué l’histoire de son sport qu’un Steven Gerrard. Sans jamais se remettre en question, trop sûr de sa force, Diouf aura passé presque 2 décennies à se chercher, brûlé par un état d’esprit qui l’a empêché de faire une meilleure carrière sur le terrain. En interview, ses aberrations resteront néanmoins un régal pour tous, et pour de nombreuses années encore.