« Et tout ira bien », telle était la promesse au moment de l’introduction du Video Assistant Referee dans le monde du ballon rond. Quelques mois après son lancement, les doutes concernant son utilisation et sa pertinence ne sont toujours pas levés. Sujet de querelles entre les romantiques du football et les partisans d’une « évolution indispensable », la vidéo fait, encore et toujours, parler d’elle.
Interdictions de déplacements à tout-va, matchs arrêtés, tribunes fermées, prises de position gouvernementales, feuilleton Neymar. Un mois après son ouverture, la nouvelle saison de la Ligue des Talents tient déjà toutes ses promesses en matière de rebondissements, sur le terrain comme en dehors. Mais était-il possible d’envisager ce nouvel opus du championnat hexagonal sans faire interférer un élément arbitral, le terreau historique des contestations des supporters ? Jamais.
Cette année, l’accusé n’a pas changé. Introduit la saison passée en France, le VAR avait conclu son année rookie sur une note très mitigée. Si elle a permis d’apporter davantage de justice et d’éclairage sur des situations de jeu tendancieuses, l’expérience des différents acteurs a été bouleversée. Joueurs, supporters, délégués, arbitres, tous ont vu leur vision du jeu changée par le VAR. Le spectacle avec.
Alors que l’on attendait davantage de garanties sur son utilisation pour cette nouvelle saison, le VAR est plus que jamais dans l’œil du cyclone depuis la reprise. Et ce dernier week-end de l’été 2019 ne va rien arranger. À Francis-le-Blé ou à Geoffroy-Guichard, le spectacle offert par le « camion de la vidéo » n’était pas beau à voir. Pire, il a dénaturé le jeu. Dans le Finistère, la position des Brestois de ne pas reprendre le jeu peut s’entendre, tout comme celles des Rennais, rouges de colère de se voir refuser un but après un tel cirque. Rebelote le lendemain dans un Chaudron davantage échaudé par les décisions de la vidéo que par le spectacle sur le terrain. Penalty non accordé, hors-jeu à foison, interruptions à tort ou à raison, un parfum de ras-le-bol régnait sur notre belle Ligue 1.
Finalement, c’est Alain Casanova, le coach du Téfécé, qui a parfaitement résumé la problématique. « Le VAR, ça part d’un bon sentiment, mais là ça devient insupportable. Toutes les actions sont discutées, analysées. » Alors oui, la règle est la règle. Oui, l’outil a besoin de temps pour se mettre en place. Pourtant, plus de deux ans après l’introduction du VAR dans les championnats du Vieux Continent, la question de l’interprétation est plus que jamais sur le tapis.
Comme le disait justement Tony Chapron, « Le rapport de force s’est inversé. L’arbitre ne se sert plus de l’outil, c’est l’outil qui oriente l’arbitre. » Et depuis son lancement, c’est (toujours) le VAR qui l’emporte…