AvideceWopyBalab

Arrêt  sur  image,  ASM-/PSG.  13’  minute  de  jeu,  les  hommes  de  Zlatan  mènent  déjà  au score, et c’est à ce moment du match que Verratti décide d’étaler sa palette de dribbles à 20 mètres de son but. Pressé intelligemment par 3 monégasques, le jeune italien perd sans surprise le ballon, réclame sans surprise une faute et Paris concède sans grande surprise sa première action dangereuse.

Dans cette situation, n’importe quel autre joueur aurait dégagé le ballon, le plus loin et le plus haut possible. Mais pas Verratti. Pas lui. A 21 ans, sa force de caractère est impressionnante. Il a voulu jouer au football, et n’a pas renoncé à trouver un partenaire, dans une situation qui exigeait de lui un dégagement en bonne et due forme. Dans le même week-end,  Fulham arrache le match nul face au « grand » MU, en dégageant 92 fois le ballon de son camp.   Nouveau record cette saison en Premier League. Mais alors, dégager est-­ce tricher ?

Pour tous les joueurs qui ont commencé à l’école de foot, en France, le dégagement est parti intégrante du jeu. Il est autorisé, et même encouragé, tout simplement parce qu’il soulage. Quand on est petit, pas de fioritures, on est là après tout pour « taper dans la balle ». Mais attention, « surtout pas dans l’axe ! ». Alors, on tape le plus loin possible. En grandissant,  ce  geste  devient  même  tactique :  il  permet  de  faire  « remonter  le  bloc  ».

« On sort ! ». Celui qui n’a jamais entendu cette phrase après le dégagement de l’un de ses  défenseurs  ne  peut  prétendre  avoir  joué  au  foot.  Le  dégagement  est  utile  et utilisable, c’est une geste technique défensif, qui doit être utilisé à bon escient. Mais à force de se dire, qu’au pire des cas, on pourra toujours dégager en touche, le joueur finit inconsciemment par en abuser.

carton-jaune-marco-verratti-09-02-2014-monaco-paris-saint-germain-24e-journee-ligue-1-20140210094523-2914-620x393 Marco Verratti : dégager, c’est tricher ?

13 110 et 12 517 dégagements cumulés sur les 20 premières journées*

A l’école du « Kick and Rush », les anglais et les français en sortent chaque année avec les félicitations du jury. A contrario, et sans que cela n’étonne, la Bundesglia (10 299) et la Liga (11 656) sont les 2 championnats dans lesquels le dégagement est un fait de jeu proscrit. Moins  de  dégagements  chez  nos  voisins  outre-­‐Rhin  et  outre-­‐Pyrénées.  Voisins qui dominent la scène continentale (Ligue des champions et Euro) depuis maintenant 8 ans.  Coïncidence ?  Alors  bien  sûr,  ce  n’est  sûrement  pas  parce  que  les  Espagnols dégagent moins qu’ils sont devenus champions du monde. Mais au football, parvenir à garder la maitrise du ballon, et ce quelque soit la situation, donne la possibilité de contrôler le rythme du match. Et in fine, son issu.

Alors  oui,  Verratti  aurait  dû  dégager  son  camp  à  la  13’  minute.  Surtout  dans  une situation aussi chaude. Mais pour nous, spectateurs de Ligue 1 et supporters français, l’italien a pris la meilleure des décisions possibles. Qu’ils prennent exemple.

Sans-titre-3-620x345 Marco Verratti : dégager, c’est tricher ?

* Statistiques glanées sur le très bon site Squawka. Calcul établi sur les 20 premières journées des 4 grands championnats européens + français.