Sommaire :
Tout le monde parle du FB Barcelone comme étant l’une des meilleures équipes du monde sur les deux dernières décennies. Ce que l’on sait moins, c’est que ce club aurait pu s’éteindre sans l’aide d’un Irlandais quasi-oublié, Patrick O’Connell…
Patrick O’Connell (1887-1959), surnommé « Don Patricio » en Espagne, était un défenseur international irlandais, devenu par la suite entraîneur. Il fut sélectionné 6 fois en équipe nationale, et a joué notamment pour Sheffield, Hull City et Manchester United, équipe dont il était le capitaine.
L’Irlandais a surtout été connu pour sa carrière d’entraîneur. Après avoir émigré en Espagne dans les années 20, il prend les rennes du Racing de Santander, du Reeal Oviedo, mais surtout du Real Betis en 1931, qu’il fait monter en première division et obtient le titre de champion d’Espagne en 1935. Le seul et unique titre de champion du club andalou.
Cet exploit amène le FC Barcelone à le faire signer comme nouveau manager. Sa légende pouvait alors se mettre en marche, mais pas sur le rectangle vert comme tout le monde aurait préféré le voir. Le pays, dirigé par Franco, est alors en pleine guerre civile. Nous sommes en 1936, et Josep Sunyol, le président de Barcelone, est assassiné par les troupes franquistes.O’Connell accepte une invitation pour une tournée du club au Mexique et aux Etats Unis pour l’éloigner de cette menace qui pèse sur ce club perçu comme « rebelle ». Il convainc donc ses joueurs, mais aussi les secrétaires et docteurs du club de le suivre. Cette tournée connaîtra un immense succès et durera 2 mois au lieu de 2 semaines, et tout le mérite est attribué aux méthodes et à la personnalité de O’Connell, permettant ainsi aux membres du club d’échapper à la guerre d’une part, et d’avoir assez d’argent pour survivre, de l’autre. Ce dernier était en faillite avant la tournée américaine, et l’argent récolté pendant les matchs joués fut envoyé sur le compte secret d’une banque parisienne, permettant ainsi au Barça de pouvoir continuer à exister.
L’anecdote de Angel Mur
Et que dire d’autre à propos de son pouvoir de persuasion ? Il perçut un parfait inconnu, Angel Mur, de devenir le masseur officiel du club, alors que ce dernier lui explique qu’il n’y connaît strictement rien en médecine.
[blockquote]Ne t’inquiète pas, nous allons prendre le bateau, il faudra du temps pour être là bas (en Espagne). Je t’enseignerai sur le chemin.Patrick O’Connell[/blockquote]
C’est ainsi que Angel Mur devint le masseur officiel du club Catalan, par la volonté d’un seul homme.
Plus qu’un masseur, il fut un confident pour les joueurs, les entraîneurs qui se sont succédés pendant les 35 années que suivirent son recrutement. Et quand il a arrêté ce travail en 1973 à 66 ans, après plusieurs décennies d’exercice, c’est son fils (qui s’appelle également Angel Mur) qui prend la relève comme masseur de l’équipe première. Il exerça cette fonction jusqu’en 2006, et fut également masseur de l’équipe nationale d’Espagne de 1974 à 1990.
Comme son père, le rôle d’Angel Mur allait bien au delà du simple physiothérapeute, et Franck Rijkaard avouait en 2006 : « J’espère qu’Angel Mur ne prendra jamais sa retraite car c’est un homme indispensable pour notre vestiaire. De plus, c’est une personne très jeune dans sa tête qui transmet beaucoup d’espoirs et de passion pour le football à tous les membres de l’équipe« .
En d’autres mots, la famille Mur a été l’âme et le coeur de l’équipe de Barcelone pendant plus de 75 ans. Et ces générations qui se sont succédé, doivent beaucoup à un seul homme, Patrick O’Connell, et son tour nord-américain en 1937.
Une fin plus compliquée…
Après cette épopée Barcelonaise, il retourne en 1940 au Real Betis puis au FC Seville avec lequel il termine second de la Liga en 1943, pour retourner à son tout premier club en tant qu’entraîneur, le Racing Santander.
En dépit de tous ces succès, il meurt en 1959 à Londres dans la pauvreté et fut enterré dans l’anonymat.
Mais, ces dernières années, de nombreuses tentatives furent initiées par les fans du Barça pour honorer la légende et récolter des fonds, stimulés par l’excellent travail de O’Connell. Et grâce à leurs efforts, 57 ans après sa mort, la tombe de la légende irlandaise a enfin été rénovée et demeure aussi modeste que brillante, reflétant ainsi clairement sa vie.
[vc_row][vc_column width= »1/2″]
[/vc_column][vc_column width= »1/2″]
[/vc_column][/vc_row]
En août 2015, une fresque géante est inaugurée en plein coeur de Belfast, sa ville d’origine. En décembre 2015, il a rejoint le prestigieux Hall of Fame du FC Barcelone.
This is my painting of Patrick O'Connell that is to go into the Barcelona hall of fame on 30th december re tweet pic.twitter.com/YxLqdxUMNM
— TONY DENTON -MANCUNIAN ARTIST REDMANC ART (@TONYDENTON1) December 21, 2015