AvideceWopyBalab

L’information peut paraître étonnante voire intrigante mais le Rwanda s’est engagé cette semaine à sponsoriser les Gunners d’Arsenal pour un montant avoisinant les 40 millions de dollars pour une durée estimée à 3 ans.

La somme est colossale pour un pays considéré comme plutôt pauvre et qui ne vient pas naturellement à l’esprit des suiveurs lorsque l’on parle ballon rond. Pourtant, et si ce partenariat n’était que les prémices d’un engagement inversé et plus vaste de la part des pays africains en direction de l’Europe ?

La question mérite d’être posée dans la mesure où cette mise en relation entre un club mondialement connu et un pays en quête de reconnaissance sur la scène internationale engage plus qu’un simple partenariat footballistique. Le fait de s’associer à une « marque » mondialement reconnue comme Arsenal, ayant une image plutôt positive participe à cette ouverture voulue par le président Kagamé en termes de marchés, de retour sur investissement espéré et de visibilité politique et diplomatique.

Lorsque l’on parle du Rwanda, ou « pays des mille collines », situé entre le République Démocratique du Congo, l’Ouganda, le Burundi et la Tanzanie, la connaissance commune mentionne principalement la terrible guerre civile et le génocide de 1994 dont le nombre de morts serait évalué à 800000 personnes.

Depuis la prise de pouvoir de Paul Kagamé au tournant des années 2000, le pays s’est doté progressivement d’infrastructures et tient une croissance économique (entre 7 et 8%) à faire saliver d’envie bon nombre de pays européens. D’ailleurs, d’après la Banque Mondiale, le Rwanda « ambitionne de devenir un pays à revenu intermédiaire à l’horizon 2020 et s’est doté à cette fin d’une stratégie fixant des objectifs de développement de long terme. » Son revenu par habitant a même triplé à 15 ans (tout en partant de loin, certes).

Couplée au développement économique, une autre vitrine du pays concerne le tourisme et l’accord conclu devrait permettre au Rwanda d’avoir une visibilité plus grande et une certaine notoriété mondiale en termes d’attractivité et générer des revenus substantiels.

Les autorités rwandaises ont défendu l’initiative. S’exprimant mardi sur la BBC, Clare Akamanzi, directrice générale du Rwanda Development Board, a déclaré que le montant payé était inférieur à ce qui avait été indiqué dans les médias. Ces derniers indiquaient un deal à hauteur de £30M (soit 35M€), alors que le pays venait de recevoir une aide du double de la part de la Grande-Bretagne.