AvideceWopyBalab

Jusqu’à Robin Friday, il était difficile d’imaginer voir un footballeur pro capable de tels exploits. On parle là d’un mec qui jouait match sur match complètement saoul, quand il n’était pas encore drogué aux acides d’une soirée hippie de la veille (en vogue à son époque).

Il lui arrivait parfois de déféquer dans les vestiaires de l’équipe adverse ou d’uriner sur leurs maillots. On ne parle pourtant pas de foot District : quatre saisons disputées sous les couleurs de Reading dans les années 70 où il contribua grandement à la montée des siens en troisième division anglaise, avant que la carrière de Robin ne finisse comme une grosse biture au Jaggermeister : intense mais fatal, le genre de truc duquel on ne se relève pas.

Je vous parle d’un gars qui se fait virer dix fois du pub en une saison, qui commence l’entraînement le jeudi et qui plante un triplé le samedi…
Paolo Hewitt, biographe de Robin Friday

1er janvier 1977, Robin dispute son premier match avec Cardiff contre Fulham. Après une cuite la veille, il marque deux buts, ridiculise Bobby Moore et fait pouet-pouet avec les testicules du Champion du Monde 1966, raconte Paolo Hewitt dans sa biographie sur Robin. Le week-end, il enchaîne les triplés, fréquente tous les night-club et les pubs de la ville, se divertit par la musique, le dessin, puis par la drogue, les prostituées -un classique du genre-, suite logique.

Il adorait chambrer ses adversaires. Par exemple, s’il réussissait un petit pont, il se retournait parfois et leur riait au nez ou alors il baissait son short et leur montrait son cul, ou leur faisait un doigt d’honneur.
Un coéquipier

Il avait un crochet dévastateur à la manière d’un Maradona ou d’un Best – la désinvolture avec – et il écœurait ses adversaires sur la pelouse. Agile et technique, un jour, il a dribblé tous ses adversaires, le gardien compris, s’est agenouillé et a poussé le ballon de la tête, avant de diriger un superbe doigt d’honneur (le signe V pour les Anglais) vers le gardien adverse. Le genre de truc que tout le monde rêve de faire au moins une fois dans sa vie, magique.

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Intérêt précoce pour le vice, génie auto-destructeur, Robin Friday aurait fait un footballeur exceptionnel : une vie rock’n’ roll – mort d’une overdose d’héroïne à 38 ans en 1990 – et véritable légende pour les fans de Cardiff City et de Reading. Il est un des rares à apparaître dans le hall of fame de deux clubs anglais différents. Une chose est sûre, ce gars a quand même fait passer George Best, les Rolling Stones et Sid Vicious pour des petits-joueurs. Le premier punk, c’est lui,

God save Robin