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1984 / 2016, même histoire. Les Bleus de Deschamps vont-ils mieux réussir leur entrée que celle, poussive, de Michel Hidalgo un soir de 12 juin 1984 ? Retour sur quelques faits d’armes qui peuvent rapprocher des joueurs différents, mais sous un seul et même maillot.

Nous sommes en 1984, le contexte social dessine déjà, au début de l’année, une France en proie à de sombres tourments. Fort heureusement, l’Euro qui se déroulait dans l’hexagone espérait réconcilier le pays avec lui-même. Son équipe nationale, en effet, était composée des meilleurs joueurs du moment : Platini bien sûr, mais aussi Jean Tigana, Alain Giresse et Bernard Genghini. Le fameux « carré magique », son surnom aux allures de super-héros de bande dessinée, avait déjà fait des merveilles lors de la Coupe du Monde en Espagne quatre années auparavant, conclu par un attentat physique sur un joueur français venant d’un gardien allemand, en demi-finales. La suite, nous la connaissons hélas tous.

1984 augurait donc une belle année de football, à défaut d’être une satisfaction politique, sociale et économique. La France s’était donné rendez-vous, pour la 7ème édition de la compétition, chez elle, elle partait donc avec un bon point d’avance pour peu que la bande à Platini ne cède pas à la pression médiatique et populaire intense qui s’exerçait sur elle. Elle entendait donc en découdre pour le premier match d’ouverture, face à la modeste équipe danoise, dans une poule où figuraient la Belgique, l’ex-Yougoslavie et donc le Danemark. Le Parc des Princes attendait déjà une équipe triomphante, qui ne ferait qu’une bouchée de joueurs danois quasi-inconnus. Il n’en fut rien. 9 mois plus tôt, la France avait perdu en amical contre le Danemark par 3 buts à 1, et les hommes de Sepp Biontek étaient réputés pour avoir une défense bien alignée, compacte, apte à la contre-attaque. La partie allait être rude. Elle l’a été. Manuel Amoros avait d’ailleurs tenu à rappeler, dans une interview pour le site web « So Foot », que « ce match était le plus compliqué du tournoi ».

Compliqué, car les Danois, comme prévu, ont très bien joué les contres, menant des attaques éclairs sur des petites erreurs de la part des Bleus. Sans se créer de franches occasions, le match prend de plus en plus des allures d’inextricables bourbiers. La situation se complique franchement lorsque Manuel Amoros donne un coup de tête non pas dans le but mais sur une autre tête, celle de Jesper Olsen qui lui avait asséné quelques mots doux. « J’étais sous le coup de la colère, il m’avait bien chambré et je n’ai vraiment pas su me retenir », avouera le défenseur après le match. Mais cette confrontation a la délicatesse de finir sur une note joyeuse avec le premier but, si libérateur, de la compétition par Michel Platini à la 80ème minute, et son 27ème sous le maillot de l’équipe de France. Le joueur formé à Nancy, l’un des premiers à jouer à l’étranger avec la Juventus, entre dans l’histoire du foot français.

https://www.youtube.com/watch?v=lcPSP4iPGvU

[well_tb]Il convient donc, pour la nouvelle génération, celle qui entre en compétition ce soir face à la toute aussi modeste équipe de Roumanie que celle du Danemark il y a 32 ans, de réitérer cette réconciliation nationale.[/well_tb]